La presse du samedi 9 Mai, annonce une réduction d'effectif (49 postes) à la BNP par un transfert en métropole de certaines tâches de back-office.
Ces dernières semaines la BR, à grand renfort de publicité, a demandé à ses actionnaires d’apporter leurs actions dans le cadre d’une OPA qui permettra dans un premier temps à la Caisse d’Epargne Provence Alpes Corse (CEPAC) de prendre le contrôle intégral de la banque historique de La Réunion et dans un deuxième temps de la dissoudre juridiquement pour en faire une concession de la banque marseillaise. Bien entendu cette opération va entrainer comme à la BNP des suppressions d’emplois non encore quantifiées.
Pourtant ces banques locales sont largement bénéficiaires, une dizaine de millions pour la BNP et plus de 23 millions pour la Banque de la Réunion en 2014.
L’argument selon lequel les banques régionales de plein exercice sont condamnées ou ne peuvent financer de lourds investissements ou encore n’ont pas les moyens de financer les gros chantiers ne peut tenir. Pour s’en convaincre il suffit de lire dans la presse du 11 avril dernier, le compte-rendu de l’assemblée générale du Crédit Agricole qui sera bientôt la seule véritable banque réunionnaise, produisant, embauchant et investissant sur son territoire.
Ces suppressions d’emplois à La Réunion, immédiates ou à venir, ont pour seul objectif d’augmenter encore la rentabilité des maisons-mère en métropole. Quel est donc l’intérêt pour la Réunion ? Aucun.
Cette forme "d’asservissement" n’est plus acceptable.
Par ailleurs, quid de la concurrence : La BR est actuellement la 2e banque la moins chère de l’île et son acheteur une des deux plus chères, d’après le dernier observatoire de l’IEDOM. L’élimination d’un tel concurrent aura inévitablement des incidences sur les tarifs.
Aussi, nous demandons aux pouvoirs publics, aux élus, aux organismes de contrôle d’intervenir pour empêcher cette casse économique et sociale.
Daniel Thiaw-Wing-Kai
Président de la CFC CGC Réunion