Tribune libre

Budget des universités : un désaveu total

  • Publié le 9 mai 2015 à 07:01
Université de La Réunion

Le 27 avril dernier le CNESER (Conseil National de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche) a voté à une écrasante majorité (49 contre, 1 pour, 1 abstention) contre le montant et la répartition de la dotation 2015 pour les universités et écoles d'ingénieur, jugés très insuffisants.

Ce vote est historique. C'est en effet la première fois qu'une sanction aussi sévère est adressée par le CNESER au gouvernement et à la politique d'austérité imposée à l'enseignement supérieur ; c'est aussi une sanction à l'égard de l'indifférence évidente de l'État pour ce secteur pourtant essentiel ; en effet, aucun successeur de Mme Fioraso n'a à ce jour été désigné pour diriger le Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche.

La FSU et ses syndicats du Supérieur n'ont eu de cesse d'alerter sur la situation catastrophique des universités, en particulier celle de la Réunion qui du fait de la gouvernance budgétaire dorénavant autonome doit se débattre seule pour tenir dans l'enveloppe accordée, tout ceci au prix de quantités de formations sacrifiées et de postes gelés, faute de pouvoir être financés.

Cette situation est intenable et le gouvernement doit dorénavant prendre acte de ce désaveu du CNESER et donner à nos universités les moyens de leurs missions.

SNESUP-FSU, SNASUB-FSU

guest
1 Commentaires
popol
popol
10 ans

Ce vote met en évidence la convergence du processus de Bologne ( 1998 ), de la stratégie de Lisbonne ( 2000 ) et des accords de l’AGCS, qui conduisent tous les trois à une commercialisation de l’enseignement supérieur.
La loi LRU s’inscrit dans un processus européen et mondial de mise en concurrence et de marchandisation de l’enseignement supérieur. L’Accord général sur le commerce des services (AGCS), signé en 1994, inclut l’enseignement et la recherche dans le processus de marchandisation et de libéralisation de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
L'état diminue VOLONTAIREMENT la qualité de certain SERVICE PUBLIC pour que NATURELLEMENT les usagers se tournent vers le même SERVICE PRIVE payant, la privatisation étant trop visible et synonyme de contestation, grève, blocage etc......... Donc tout ceci était prévu et ce n'est que le début dans l'éducation, la santé, la justice etc......... après on regarde la crise requin, la NRL et les projets de téléphérique avec un autre oeil. "En voiture Simone, c'est moi qui conduit et c'est toi qui klaxonnes"