Grâce à l’initiative du Mouvement Réunionnais pour la Paix, le chirurgien Yacine Haffaf nous a fait part vendredi soir, à Saint Denis, de ce qu’il a vu et vécu à Gaza lors des deux missions qu’il y a accomplies au sein des hôpitaux (de fortune) de la Croix Rouge et de PalMed France. (Photo d'illustration www.imazpress.com)
La simplicité et l’objectivité du propos rendaient le tragique et l’inhumanité de la situation faite aux Palestiniens difficilement supportable. La question qui s’est imposée alors, je crois, est de savoir que faire pour que, ce que l’Occident s’interdit encore d’appeler une épuration ethnique ou un génocide, s’arrête avant l’anéantissement de ce peuple.
Une flottille internationale « Waves of Freedom » est en train de se constituer pour apporter — avec notre soutien — une aide humanitaire et sanitaire de première urgence mais, comment ne pas désespérer : la Palestine peut-elle encore être sauvée ? Plus que jamais « l’espérance est une grâce, l’optimisme une erreur » car tout indique que ce ne sera pas le cas. De sorte que l’Occident et toutes les « puissances de ce monde » se trouveront confrontés à la question de savoir comment on a pu en arriver là ?
Comment a-t-on pu laisser s'accomplir cette abomination sans qu’aucune réelle pression n’ait été exercée sur Israël ? Car au-delà de quelques froncements de sourcils et de vains appels à la modération — et à l’exception d’initiatives privées et/ou isolées comme celles de la Cour Pénale Internationale — aucune pénalité sérieuse n’a été appliquée, discutée ou seulement évoquée alors qu’il suffit que l’ours russe éternue pour se prendre un nouveau train de sanctions aggravées.
Voltaire n’avait-il pas raison en affirmant que « si vous voulez savoir qui vous gouverne, regardez qui vous ne pouvez critiquer » ? Le fait est que le soutien aux Palestiniens est, encore actuellement, présenté comme de l’antisémitisme. Mais comment ne pas vouloir soutenir un peuple massacré sous nos yeux ? Quand les sionistes reconnaîtront-ils que la conduite d’Israël est probablement devenue la principale source d’antisémitisme dans le monde ?
Pour autant, il ne s’agit vraiment plus de chercher des responsables afin d’avoir bonne conscience car c’est devenu impossible. Nous ne serons jamais en paix avec nous-mêmes avant d’avoir tiré toutes les leçons de ce drame épouvantable vis-à-vis duquel nous avons tous une part de responsabilité, ne serait-ce que par notre consentement tacite au narratif dominant. Accuser Trump, Macron ou les serviteurs passés et présents du sionisme ne nous aidera aucunement à établir la paix à Gaza comme dans le monde car, justement, avec la prise de conscience qu’amène l'anéantissement de Gaza, le temps est enfin venu pour chacun d’être responsable plutôt qu’accusateur. C'est un sacré défi, car deux mille ans après la crucifixion de Jésus, nous croyons encore et toujours trop facilement aux accusations que les « puissances de ce monde » font porter contre les diables qu’elles veulent anéantir et que nous voyons comme tels, alors que nous devrions nous précipiter pour être leurs témoins en défense !
Excellent commentaire ! Merci Luc pour votre courage à dénoncer ce génocide !
Merci pour cet encouragement ! Mais justement, je ne me sens pas spécialement courageux car, au fond, je ne fais que mettre en mots ce que tout le monde pressent de plus en plus clairement...