Le député réunionnais Philippe Naillet a adressé un courrier à Manuel Valls concernant les conditions de mise en œuvre du "pacte de confiance" post-Garance. Nous le publions ci-dessous : (Photo sly/www.imazpress.com)
Monsieur le ministre d’État,
A l’occasion de votre visite à La Réunion au début du mois d’avril, vous aviez pu présenter l’ambition du "pacte d’avenir" afin de répondre aux dégâts considérables causés par le cyclone Garance à la fin du mois de février.
Ce pacte devant s’appuyer sur trois piliers – indemnisation, reconstruction, prévention – est indispensable alors que les stigmates de cette catastrophe naturelle marquent encore notre territoire et la population. En ce sens, le soutien financier des pouvoirs publics, avec 200 millions d’euros annoncés par vos soins, est particulièrement attendu.
Cependant, plusieurs facteurs alimentent une inquiétude grandissante sur le terrain quant à la déclinaison concrète de ces annonces, et laissent craindre des ralentissements très dommageables pour les réunionnaises et les réunionnais.
A cet égard, les conditions afin de bénéficier du "fonds Valls" devaient être précisées par voie de circulaire. Pourtant, la circulaire en question n’a toujours pas été publiée plus de trois mois après le passage de Garance. Il est urgent qu’elle le soit, afin de permettre aux acteurs locaux d’accélérer sur les projets de reconstruction et d’engager les investissements.
Qui plus est, j’attire votre attention sur la nécessité de dédier une section de ce fonds à la question centrale des ravines. La maire de Saint-Denis, Ericka Bareigts, avait ainsi formulé juste après le cyclone la demande d’un véritable "plan ravines". Il s’agit d’un enjeu majeur, alors que le manque d’entretien des ravines a joué un rôle prégnant dans les dégâts causés par le cyclone notamment dans ma circonscription.
Par ailleurs, le "pacte de confiance" doit être décliné dans le cadre d’un plan conçu en partenariat avec les collectivités via un comité de rédaction local. Or, les réunions de travail avec les représentants des collectivités sont à ce jour à l’arrêt, alors même que le comité stratégique de lancement du plan aurait pourtant dû se tenir courant mai.
En outre, de nombreux habitants ont vu leur logement endommagé, voire détruit, par le cyclone en raison de glissements de terrain mais ce critère demeure encore exclu de l’arrêté de catastrophe naturelle. La mairie de Saint-Denis a déposé un dossier de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle pour les glissements de terrain, il est impératif qu’il puisse être instruit dans les meilleurs délais afin de remédier à cette faille dans la protection de nos concitoyens.
Confiant dans votre capacité et votre volonté de faire avancer ce dossier, je vous prie de bien vouloir agréer, Monsieur le ministre d’État,
l’expression de ma haute considération.
Philippe Naillet
Député de La Réunion