Tribune libre de Georges Donald Potola

Huguette Bello, courageuse et déterminée

  • Publié le 27 août 2025 à 06:21
  • Actualisé le 27 août 2025 à 06:23
Union des forces progressistes

Cela fait sept jours que la ministre de l’Éducation nationale est venue à la Réunion. Sous l’impulsion de la présidente de Région, Huguette Bello, une décision historique a été arrachée : désormais, les jeunes enseignants réunionnais lauréats des concours pourront effectuer leur stage à la Réunion, puis occuper les postes vacants sur leur propre île. Mais qu’en est-il après ce passage qui restera important pour les futurs professeurs ? (Photo www.imazpress.com)

Depuis des années, cette question empoisonne chaque rentrée scolaire. Derrière les chiffres des mutations, ce sont des drames humains. Des enseignants réunionnais arrachés à leur terre et parachutés à Versailles, Créteil ou Lille. Des fils et des filles contraints de quitter leur famille. Des couples brisés par la distance. Des enfants qui grandissent sans leurs parents, privés de leur présence parce que « l’administration a décidé ». Cela nous rappelle, sans aucun doute, le drame des enfants de la Creuse.

Combien de mères réunionnaises ont dû retenir leurs larmes dans les aéroports, regardant partir leurs enfants mutés à 10 000 kilomètres de chez eux ? Combien de parents ont dû se résigner à voir leur foyer déchiré ? Et combien d’enseignants ont vécu l’exil comme une injustice, alors qu’au même moment, des métropolitains débarquaient pour occuper les postes vacants ici, sur notre sol ?

Face à ce scandale, beaucoup se sont tus. Trop d’élus, trop de responsables politiques ont préféré détourner le regard, prétextant que « c’est un concours national » ou que « rien ne peut changer ». Ils ont laissé perdurer l’injustice, par manque de courage, par peur de froisser l’État.

Huguette Bello, elle, a choisi un autre chemin. Elle n’a jamais hésité à dire tout haut ce que beaucoup pensaient tout bas. À la ministre, elle a parlé avec franchise, avec force et conviction. Elle a rappelé que cette politique n’était pas seulement injuste, elle détruisait des vies, brisait des familles et niait les compétences de nos propres enfants.

Sa voix a été, une fois encore, entendue. Désormais, les professeurs réunionnais effectueront leur stage sur l’île et auront accès aux postes vacants localement. La priorité systématique accordée aux enseignants métropolitains prend fin.

La nouvelle a résonné comme une délivrance dans les foyers réunionnais. À la radio, sur les réseaux sociaux, et à la télévision un débat fut organisé, le même cri s’élevait : « Enfin ! ». Une brèche s’ouvre. Les enseignants et les familles saluent cette victoire, obtenue par la ténacité d’une femme.
Et soudain, d’autres élus, jusque-là silencieux, se réveillent et trouvent la voix pour s’exprimer. À Saint-Benoît, un élu propose de donner la priorité aux Réunionnais qui souhaitent rentrer. Une autre dénonce une “préférence métropolitaine” à la Réunion. Les témoignages s'enchaînent pour dénoncer ces injustices etc…

Mais qu’on ne s’y trompe pas, c’est bien Huguette Bello qui a eu le courage d’ouvrir la brèche, de frapper à la porte du pouvoir, et d’obtenir gain de cause. Là où d’autres se contentent d’attendre, elle agit. Là où d’autres calculent, elle ose.

Ce qui vient de se passer prouve une chose : rien n’est immuable. Même les injustices les plus anciennes peuvent être renversées quand la détermination est au rendez-vous. Huguette Bello a prouvé qu’avec courage, persévérance et vérité, la voix d’une île peut se faire entendre.

Aujourd’hui, grâce à cette victoire, la Réunion fait un pas en avant. Un pas qui dit haut et fort : nous ne voulons plus subir l’exil de nos enfants. Nous exigeons la justice. Et nous continuerons à nous battre, jusqu’à ce que chaque Réunionnais ait le droit de vivre et de travailler sur sa propre terre.

Georges Donald Potola

guest
1 Commentaires
T j m
T j m
3 mois

Bravo 👍 super Mais espérons que sa être appliquées ?