Ce qui est terrible, c'est que 20 ans après, on est au même point, le virus chikungunya est toujours là et circule librement, malgré que des virus mâles stériles étaient testés sur l'Île. Cependant, ce n'est pas faute d'avoir alerté et prévenu le gouvernement diront certainement nos deux sénatrices de l'époque Mesdames Gélita Hoarau et Anne Marie Payet, alors que tous croyaient l'avoir vaincus (Photo : sly/www.imazpress.com)
Tout débute par le premier cas enregistré à La Réunion en date du 22 février 2005, d'après les archives. Alors que l'autorité de l'État qui était en fonction, estimait à l'époque que la maladie était bénigne et que l'hiver austral aurait raison du moustique vecteur de transmission de celle-ci. Un peu comme aujourd'hui encore, on ne mesure pas la gravité et les conséquences me semble-il, en raison des mesurettes déployées.
Rapide coup d'œil dans le rétroviseur il y a 20 ans pour se rappeler de ce virus. Le rapport sénatorial de Mme Payet et Mme Hoarau fait état, "qu'entre le 28 mars 2005 et le 1 er janvier 2006, 12.000 cas d'infection par le chikungunya sont rapportés par le système de surveillance, ce qui correspond à un taux d'attaque de 9/1000 habitants. La courbe épidémique montre un premier pic avec 450 cas pour la semaine du 9 au 15 mai, puis diminue à partir de juillet. Les autorités sanitaires comptaient alors beaucoup sur l'arrivée de l'hiver austral pour voir s'interrompre la propagation du virus. Il n'en a rien été. Après une période de stabilité, l'épidémie connaîtra une phase de recrudescence à partir du mois d'octobre et, dès le début de l'année 2006, elle devient explosive et incontrôlée".
A noter que devant cette recrudescence de l'épidémie de janvier 2006, la rentrée scolaire a dû être même reportée d'une semaine pour permettre de mener à bien des opérations de démoustication dans les écoles.
- À situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles -
D'ailleurs, les deux sénatrices avaient précisé qu "il faut que l'État soit conscient de la nécessité de restaurer un service de prophylaxie pérenne à La Réunion et à la hauteur des enjeux sanitaires qui s'offrent à nous". Avec un travail de l'équipe entomologique et épidémiologique mobilisée à l'époque à leur demande ainsi qu'une mission d'information de la commission des Affaires sociales soit faite.
C'est ainsi qu'une mission gouvernementale, composée du Directeur Général de la Santé et du Directeur de l'InVS (Institut de Veille Sanitaire) arrivaient sur l'Île, précédant de quelques du Ministre de la Santé qui préconisait une " stratégie globale de lutte contre l'épidémie".
Face à l'ampleur de l'épidémie, l'association des médecins de France réclamait des renforts médicaux, et trois députés de La Réunion réclamaient la création d'une Commission d'enquête parlementaire.
De ce fait, des moyens exceptionnels étaient alloués avec un contingent de 300 militaires de métropole qui sont venus étoffer les effectifs chargés de la démoustication, 50 000 kits anti-moustiques ont été distribués gratuitement par la Croix Rouge pour les personnes les plus fragiles et les enfants. En même temps plusieurs Ministres débarquaient à Gillot, le Ministre des Outre-mer, du tourisme, le 1er Ministre, ainsi qu'une délégation d'expert de l'OMS.
Les médecins disaient aussi "que faute de recul par rapport à la maladie, ils ne sont pas en mesure de se prononcer sur des séquelles éventuelles". Qu'elles sont-elles à ce jour alors qu'on a un recul de 20 ans ?
Aujourd'hui 20 après, face une expansion de l'épidémie qui nous menace, est-ce que nos parlementaires vont saisir de ce sujet pour alerter le gouvernement sur cette situation, en demandant des mesures exceptionnelles à cette situation exceptionnelle ? Pourquoi ne pas solliciter le gouvernement pour que la lutte contre ce virus devienne cause nationale surtout après les dégâts du cyclone Garance ? "Enatandan Kabri y manz' salad".
Jean-Claude Comorassamy
Effectivement, il y a 20 ans, les moyens déployés étaient énormes, aujourd’hui ce n’est que du pipi chat que l’ARS a déployé avec quelques PEC…..avec tous les détritus en bordure de route, dans les cours, ravine…il faut s’attendre à une montée en puissance. Mais nos grands experts laissent entendre que l’épidémie n’est pas aussi grave, n’attendez pas qu’il soit trop tard pour mettre les moyens. Courrier plein de bons sens pour L’ARS et nos élus je pense. C’est super ce rappel.
Donc en 20 ans nos institutions n'ont pas pu éradiquer ce virus ? On le laisse se propager après on crie au feu. Un service prophylaxie comme il y a 60 ans serait la solution pour désinfecter cours, ravines, les bassins avec l'eau stagnante etc etc...Mais que fait L'ARS sinon d'annoncer le nombre de morts et personnes contaminées...?
Le problème, ce n'est pas nos parlementaires, mais l'ARS ! Ils ont pourtant une expérience "douloureuse" avec ce qu'il s'est passé en 2005 et 2006 (plusieurs centaines de décès, des hôpitaux saturés, des malades qui gardent des séquelles à vie). Depuis, quoi ? On nous a fait miroiter l'effet largarge de moustiques stériles. Combien de largages l'an passé, cette année ? Zéro pointé ! On nous demande de vider nos pots de fleurs et d'acheter des répulsifs ! Un peu la même chose que si on nous demandait de faire l'ascension de l'Everest en tongs et bermuda ! On nous parle d'un vaccin. Pas une pharmacie de l'île n'en a, ils arriveront au mieux en avril... Si c'est pas de l'incompétence, ça y ressemble quand même comme deux gouttes d'eau!
"est-ce que nos parlementaires vont saisir de ce sujet pour alerter le gouvernement sur cette situation, en demandant des mesures exceptionnelles à cette situation exceptionnelle ? Pourquoi ne pas solliciter le gouvernement pour que la lutte contre ce virus devienne cause nationale surtout après les dégâts du cyclone Garance,". La la di tout ! Prenez vos responsabilités maintenant.