Tribune libre de Nadia Ramassamy

La députée demande la création d'un véritable Plan de prévention des risques

  • Publié le 10 septembre 2019 à 10:30
  • Actualisé le 10 septembre 2019 à 10:33

Après avoir réalisé peu de dégâts lors de son passage dans les Antilles (Martinique, Guadeloupe, Sainte-Lucie, Barbade), l'ouragan Dorian a causé aux Bahamas la mort de plus de quarante personnes, provoqué des dégâts matériels considérables et plus de 76 000 personnes sont actuellement dans le besoin d'une aide alimentaire selon l'Organisation des nations unies (ONU). Un détachement du génie l'armée française s'est d'ailleurs déployé aux Bahamas pour porter secours et assistance aux populations.

Monsieur le Premier ministre,

Avant même, la fin de son passage sur les Bahamas pour se diriger aux États-Unis et au Canada, il est d’ores et déjà enregistré comme le deuxième plus fort ouragan de l'histoire cyclonique de l'Atlantique nord.

Si, aujourd’hui l’ouragan Dorian n’a pas fait de victimes mais a provoqué quelques dégâts en Martinique, il y a près de deux ans, l’ouragan baptisé Irma dévastait les îles de Saint-Martin et Saint-Barthélemy. Le passage de cet ouragan a causé onze morts dans les Antilles françaises et des milliards d'euros de dégâts. Il a provoqué plus de 25 000 sinistres pour un coût total de 2 milliards d'euros. Ce fut la catastrophe naturelle la plus coûteuse de l'histoire dans les Outre-mer.

Cyclones, ouragans, tsunamis, séismes, inondations, pluies diluviennes, crues torrentielles, coulées de lave volcanique, submersions…Les territoires ultramarins doivent vivre face à de multiples risques tout en cumulant certaines vulnérabilités, comme l’insularité pour la plupart, la multi-insularité pour d’autres, l’exiguïté de leurs territoires, l’éloignement vis-à-vis de l’hexagone, la forte densité démographique, la concentration des populations sur les littoraux et la persistance d’un habitat précaire voire informel.

La France doit se préparer au dérèglement du climat causé par le réchauffement de la planète, en adoptant d’abord modes de transports, de consommation et de production plus écologiques et ensuite une résilience aux risques.

Or, deux ans après l’ouragan Irma, le retour d’expérience par l’État dans les territoires ultramarins demeure partiel et l’action des services de l’État contradictoire. Comment préparer ces territoires aux risques quand les Plans de prévention des risques, pourtant obligatoires, ne sont pas effectifs ou restent incomplets dans l’ensemble des Outre-mer. Comment préparer ces territoires quand le fonds de prévention des risques naturels majeurs, dit " fonds Barnier " est sous-utilisé par les collectivités territoriales ultramarines.

De même, l’action des Forces armées s’est révélée salutaire dans les dernières catastrophes naturelles auxquelles ces territoires ont dû faire face. Or, les dernières réformes portant sur les effectifs et la répartition ont réduit la présence des Armées.

Enfin, je constate que les populations de ces territoires ne sont pas assez sensibilisées sur les risques naturels. Pourquoi, ne pas instituer des simulations, des cours et des campagnes d’information dans les établissements scolaires et au sein des entreprises.

Ainsi, Monsieur le Premier ministre, je vous serais très reconnaissante de bien vouloir étudier avec la plus grande attention mon courrier.

Dans l’attente de votre réponse, je vous prie de croire, Monsieur le Premier ministre, à l’assurance de ma très haute considération.

Nadia Ramassamy
Présidente de l'Intergroupe parlementaire des Outre-mer
Députée de La Réunion

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