En 2013 et plus récemment en juillet 2014, les salariés du groupe URCOOPA étaient en grève pour réclamer une juste répartition des richesses crées par le travail des salariés. Les grévistes pointaient les bénéfices importants du groupe, les millions d'euros de dividendes distribués depuis plusieurs années et les primes conséquentes versées à une petite poignée de dirigeants privilégiés. Septembre 2014, des éleveurs ruinés montent à leur tour au créneau pour dénoncer un système qui mène inexorablement à la mort de la filière lait et la faillite des éleveurs laitiers.
Ces éleveurs, qui sont à l’origine de la création de cette filière lait, de la CILAM, du groupe URCOOPA déclarent aujourd’hui : " tout ça rapporte beaucoup d’argent mais profite très peu aux éleveurs. Tous les risques sont pour nous et les bénéfices pour les autres. "
D’un côté les salariés revendiquent l’augmentation des salaires et une répartition équitable des profits créés uniquement par le travail. Considérant avec l’UR974, que le travail est une richesse et que c’est le coût du capital qui pénalise lourdement l’entreprise.
De l’autre, les éleveurs qui réclament de vivre de leur travail et sauver leur filière et les emplois qui vont avec.
En face une industrie laitière qui reste hermétique aux revendications des salariés et des éleveurs et qui aujourd’hui préfère les profits d’un système capitaliste à la solidarité d’un système coopératif.
Ce géant de l’industrie agroalimentaire réunionnaise en situation de quasi monopole n’a pas pour préoccupation l’avenir de la filière lait et la survie de ces principaux acteurs, le développement de l’agriculture locale, mais uniquement la réalisation de profits.
Eleveurs et salariés ont aujourd’hui un adversaire commun : les capitalistes, les actionnaires qui n’ont qu’un seul intérêt, le profit, au détriment de l’agriculture locale et de l’emploi à La Réunion.
En programmant la mort de la filière lait à La Réunion, ces dirigeants ouvrent la voie à des importations massives de poudre de lait, synonymes de profits encore plus importants pour les actionnaires, et de pertes d’emploi pour les salariés et les éleveurs.
Cela se passe à La Réunion, région où le taux de chômage atteint 30 %, et sous l’oeil bienveillant et la bénédiction de l’Etat, qui chaque année verse des millions de subventions publiques à une entreprise qui tue l’emploi à La Réunion.
Les enjeux de demain sont le développement de la filière lait ainsi que la sauvegarde et la création de centaines d’emplois.
Avec une couverture de seulement 25 % de la consommation locale, la marge de manoeuvre est importante pour développer cette filière et créer des centaines d’emplois à La Réunion. L’Etat, généreux distributeur de subventions publiques, a évidemment son rôle à jouer pour impulser cette dynamique.
La direction de la CILAM, il y a quelques mois, avait tout organisé pour manipuler une poignée d’éleveurs et des salariés non-grévistes, contre les grévistes de la CILAM.
Aujourd’hui les salariés et les éleveurs n’ont pas d’autre choix que de lutter ensemble pour sauver la filière lait, améliorer leur pouvoir d’achat et préserver leurs emplois.
Pascal Hoareau,
Secrétaire général UR974
Enfin les éleveurs comprennent que l'URCOOPA est une machine à fric mais pas pour les éleveurs ni pour les planteurs. si au début cette institution avait des idées honorables ce n'est plus le cas depuis plus de 10 ans. Lorsque l'on tape sur les fameux monopoles on oublie rapidement l'URCOOPA qui est un monopole.