Tribune libre de Isabelle Érudel

Le cyclone Garance a montré les limites de notre système

  • Publié le 20 mars 2025 à 05:52
  • Actualisé le 20 mars 2025 à 05:56

Ce mois de mars a débuté tragiquement par les conséquences désastreuses de Garance, qui a conduit des milliers de Réunionnais sans eau ni électricité durant plusieurs jours, plusieurs semaines, jusqu’à aujourd’hui pour certains foyers, encore 2.500 foyers concernés, où également on a vu les vents qui ont emporté des toits. Cela a conduit des familles dans le désarroi et a aussi compliqué cette reprise d’école (Photo : DR)

Ce phénomène météorologique lié au changement climatique n'est pas nouveau. Durant de nombreuses années, le Visionnaire Paul Vergès a alerté la population réunionnaise sur les changements climatiques et leurs effets sur notre île. A cette époque, il a été vivement critiqué, mais aujourd'hui tout le monde reconnaît les problèmes liés au climat. Et d’ailleurs, il y a eu la loi qui a permis la création de l'Observatoire National sur les Effets du Réchauffement Climatique en France hexagonale et dans les départements et territoires d'outre-mer, l’ONERC.

Outre cette loi, le cyclone Garance a montré les limites de notre système et la nécessité d'adapter et de prévoir ces changements climatiques. Alors que le 5 mars, nous avons célébré en petit comité la naissance de Paul Vergès en 1905, il aurait eu 100 ans, il est urgent de prendre en compte les analyses et projets proposés par le PCR et Paul Vergès Pour nos générations futures, parmi lesquels l’autonomie énergétique, l'aménagement du territoire (on le voit notamment avec les dégâts causés sur nos routes et nos immeubles.)

Des générations qui comptent de nombreuses femmes, honorées, le 8 mars lors de la Journée internationale des droits de la femme qui du coup a été un peu mis de côté et de nombreux événements ont dû être reportés comme le Prix Célimène. Cette journée est l'occasion de montrer les inégalités persistantes entre les hommes et les femmes sur le plan du salaire, de l'accès à l'emploi ou à la formation, les violences faites aux femmes et aux filles qui ne diminuent pas, les cas de harcèlement et de viol.

La population réunionnaise évolue, les institutions doivent suivre cette évolution et prendre en compte les besoins du peuple.

Aujourd’hui le 19 mars, anniversaire de la loi de la Départementalisation érigeant les quatre vieilles colonies françaises (la Guyane, la Guadeloupe, la Martinique et La Réunion) en départements français. La date d'aujourd'hui et les récents événements nous montrent à quel point il est important pour nous de "mèt ansanm, nout tout’ uni parske le konba i kontinu".

D'autant plus que La Réunion connaît encore des inégalités, les retraites les plus faibles, les femmes qui sont plus impactées chez nous puisque parmi les retraités pauvres, il y a majoritairement des femmes, un taux d’illettrés encore trop élevé, la vie chère, une partie de la jeunesse en souffrance.

En dépit des défis que nous avons à relever en tant qu'élue, nous avons la chance à La Réunion d'avoir un peuple uni. Car en cette période de mois religieux de Ramadan et de Carême, il est fondamental de promouvoir notre diversité et notre vivre ensemble. Mais « Nout viv ans am » est fragile au vu des faits condamnables perpétrés par des jeunes il n’y a pas longtemps contre la Vierge Marie et qui a été condamné par toutes les communautés, signe de l'unité du peuple réunionnais.

Malgré tout ce contexte difficile, le mois se terminera par une note positive. "Nora in Gayar Zafèr: le konkour Kabar Fonnker
Marmay", créé en partenariat entre le Département, le Rectorat et la DACR. "Sé in Moman pou partaj nout Kiltir, nout
lidantité, é surtou POU MÈT ANLÈR NOUT LANG KOZÉ !"; un spectacle de qualité par des élèves de 10 CM2 et 10 collèges de l’île. "I may kréassion fonnker ek le manièr déklam’ ali."

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