Né des souffrances de l'esclavage, devenu l'une des grandes fiertés culturelles de la Réunion. Reconnu par L'UNESCO, le Maloya est passé par la grande porte, d'une musique clandestine à la fierté réunionnaise. Mais attention que son histoire ne soit jamais oubliée. (Photo photo RB/www.imazpress.com)
Si aujourd'hui, le Maloya est devenu festif et d'ambiance joyeuse. Il est né d'après l'histoire pour exprimer la douleur des coups "sabouk", du travail forcé et de l'exploitation des maîtres et les gros industriels sucriers sur eux esclaves, affranchis et engagés. Banni de l'espace public, il y était encore il y a quelques années de cela. Cependant, l'arrivée de la gauche et du président François Mitterrand en 1981 changera radicalement le cours de l'histoire.
Symbole de la résistance de l'oppression colonisation, n'ayant pas peur des mots encore moins des maux. Le Maloya musique de nos ancêtres, permettait à l'époque de traduire l'indignation qui régnait dans les plantations sucrières, dans les maisons des maîtres et dans les usines. Malgré que l'esclavage a été aboli en 1848 à La Réunion, pour la mémoire orale, si la République leur a rendu un semblant liberté sur papier, dans la réalité rien n'a semblé changé pas même la culture puisqu'elle a été niée et interdite jusqu'à 1981.
D'ailleurs, cette musique se jouait aussi à la commune de St-Leu, il y avait deux ou trois cavernes qu'ils appelaient "trou malgass', là où les esclaves malgaches se réunissaient le soir pour jouer en clandestinité cette musique en dansant et en consommant de 'l'arak", un alcool qu'ils fabriquaient eux-mêmes avec du jus de canne, qu'ils chauffaient après une certaine fermentation dans des cavernes loin des maîtres. La mémwar oral di enkor ké sété po fan' zot doulèr, colèr, zot révolte ké zot té boir in pti koud' sèk po oublé...etc.
-Un peuple sans culture et sans mémoire sera un peuple sans âme-
Fortement enraciné malgré les interdictions car considéré comme "subversif", le Maloya défendu par Paul Vergés figure emblématique de la défense de l'identité réunionnaise, que ce soit la langue créole, le Maloya, la culture de manière générale, c'est lui encore président de La Région et de la Maison de civilisation, portait le Maloya à l'UNESCO pour le faire sortir de l'ombre, il y a aujourd'hui16 ans (le 1er octobre 2009).
Alors qu'aujourd'hui, la musique locale, transmise de génération en génération, devenue elle aussi "métissée" au fil des années comme la population réunionnaise, soit toujours porteuse toujours de notre histoire pour faire nous mieux avancer. Car un peuple sans culture et sans mémoire sera un peuple sans âme.
Enfin, Aimé Césaire nous a rappelé aussi "que si la mémoire est un trésor à partager c'est aussi une arme qui peut être manipulée, révisée, niée" . Cette phrase de ce grand poète, écrivain et homme politique résonne encore plus pour ce seizième anniversaire du Maloya à l'UNESCO aujourd'hui et de notre vivre ensemble.
Jean Claude Comorassamy.
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En attendant bon maloya !
Un héritage oublié par le service public ce midi, en dehors la présentation la presse du Quotidien dont il a fait son gros titre. Va t-on retourner à la télé d'avant 1960 où le Maloya était interdit ? Merci pour cet article, il fait chaud au cœur de penser à nos ancêtres qui ont tant souffert pendant que d'autres se sont enrichis. Les travailleurs des champs de canne sont l'exemple de la souffrance. J'apprends sur "les trous malgaches" pour jouer du maloya. Merci !