Le curcuma, appelée aussi safran péi, est une épice très convoitée par les chefs cuisiniers. Elle possède des qualités bien supérieures à celle importée en masse d’Asie. Réduite sous forme de poudre, la racine de curcuma est utilisée en cuisine dans la préparation de caris de La Réunion. Le curcuma possède des propriétés anti-oxydantes et anti-inflammatoires.
Le Qatar et l'Iran ont signé lundi 19 septembre 2022 un accord de 300 millions de dollars pour fournir environ 200 tonnes de safran iranien au Qatar dans le cadre de ce qui est le plus gros contrat de ce type au monde, a rapporté l'agence de presse iranienne "IRNA".
Selon l'IRNA, l'accord a été signé lors d'une rencontre entre le ministre des Finances, SE Ali bin Ahmed al-Kuwari, et l'ambassadeur d'Iran à Doha, Hamidreza Dehghani.
Selon les termes de l'accord, la première livraison devrait être livrée au Qatar le 1er octobre 2022.
L’île de La Réunion produit un curcuma de luxe, extrait de manière artisanale de la partie centrale de la racine mère, car c’est au centre de la racine que l’on trouve le plus de senteurs. On le reconnaît par sa couleur orangée très foncée.
Il est aussi utilisé dans la médecine ayurvédique, les bienfaits du curcuma sont multiples. Il est considéré comme l’un des meilleurs compléments alimentaires contre beaucoup de cancers grâce aux principes actifs de sa curcumine, environ 5 grammes de curcumine pour 100 grammes de curcuma.
Appelée capitale du « safran péi » par les habitants de l’île, la Plaine des Grégues est un charmant petit village, situé à Saint-Joseph dans le sud de l’île, au creux de montagnes verdoyantes où l’ensoleillement et la fraîcheur rendent la culture du curcuma possible.
Chez Mémé Rivière, la maison du curcuma, vous invite à découvrir la fabrication de la poudre d’or qui fait la richesse des plats réunionnais.
Tous les ans, depuis 1981, une fête agricole est organisée et permet la mise en valeur de ce produit du terroir et la découverte des savoir-faire des agriculteurs.
Le curcuma est utilisé dans la préparation de plats créoles, notamment les caris et les poissons, et leur confère un goût épicé inimitable et une couleur lumineuse. On l’utilise aussi dans la préparation de mets sucrés tels que les confitures, les sirops ou les vinaigres au curcuma.
Dans le champ des « borders studies », la Banque mondiale considère que le safran représente une source importante de revenus et une alternative au pavot. Testée dans le cadre de la reconstruction de l’Afghanistan, les agriculteurs de la province d’Herat ont démontré que la culture du safran pouvait remplacer celle du pavot et représenter une activité lucrative.
Financé par la Banque mondiale et le Fonds fiduciaire pour la reconstruction de l’Afghanistan, le Programme pour le développement de l’entreprise rurale fait partie des initiatives portées par le gouvernement afghan pour encourager les agriculteurs à se convertir à la culture du safran. Cette activité constitue en outre une source d’emplois essentielle pour les femmes, qui assurent 80 % des tâches de production.
« Ne repartez pas d’ici sans safran ! ». Ce message affiché sur la fenêtre d’un petit kiosque à l’aéroport international d’Herat en Afghanistan attire l’attention des voyageurs.
Les bienfaits d’autres plantes de la Réunion démultiplient un message d’innovation plus fort. Celui de la "New Nature Economy" y compris en Afghanistan, où de grandes familles du Qatar ont de lointains ancêtres.
De quoi susciter l’attrait de nouvelles routes des épices pour les industries cosmétiques, alimentaires et médicinales ? Un pari qui rappelle l’âge d’or des Mers du sud, de Mahé de la Bourdonnais au botaniste Philibert Commerson, eux-mêmes précédés par les portugais et hollandais sur la route des Indes.
Kevin LOGNONÉ