Chargées d’une revue de dépenses par Gabriel Attal afin de dégager des économies sur les arrêts maladie des fonctionnaires, l’IGF et l’Igas relancent le sujet des deux jours de carence. (Photo photo RB/www.imazpress.com)
Cet énième rapport des inspections générales stigmatise à nouveau les fonctionnaires.
C’est une insulte et une nouvelle attaque contre les fonctionnaires, et d’une façon générale contre le statut général de la fonction publique de 1946, qui ne mentionne pas de jour de carence pour les fonctionnaires lors d’arrêt maladie.
Bien évidemment FO Fonction Publique condamne ce rapport, qui répond à une seule logique de restriction budgétaire, 20 milliards d’économie du budget de l’État est prévu dans le projet de loi de finance 2025. Nous exigeons l’abrogation du jour de carence rétabli par Macron en 2018 (introduit en 2012 sous Sarkozy, supprimé par Hollande en 2013 et rétabli en 2018 par Macron) Attal, qui n’est plus 1er ministre, au travers de ce rapport qu’il a commandé en février 2024, accuse les fonctionnaires d’être malade. Au lieu de chercher à résoudre les causes des arrêts maladie, il stigmatise les fonctionnaires, ce qui est inacceptable. A la maladie, les inspections veulent ajouter la précarité, une honte.
En arrêt maladie les fonctionnaires perdent déjà leurs primes dès le 1er jour d'arrêt sachant que celles-ci représentent en moyenne 24,3% de leur rémunération. De plus, la moyenne d'âge est plus élevée dans la fonction publique et proportionnellement les missions sont de plus en plus pénibles. Ce qui explique en partie les arrêts maladie.
Si les fonctionnaires sont parfois en arrêt maladie, c'est avant tout de la responsabilité de l'employeur public et notamment de l’État employeur. Les suppressions de postes subies depuis des années, les restructurations permanentes sources de mal-être et de souffrance au travail, l'affaiblissement pour ne pas dire la suppression de la médecine de prévention, la surcharge de travail conduisant au burn-out, et le manque de moyens matériels sont les causes de la dégradation de la santé des agents. Les contre- réformes des retraites obligeant les agents à travailler plus longtemps sont responsables également.
Les politiques attaquent de tous côtés les fonctionnaires qui abuseraient des arrêts maladie, ou même seraient soupçonnés de ne pas être malades. On vite oublier leur présence, leur dévouement lors des évènements dramatiques ou pas, vécus par le pays : attentats, Covid, crises climatiques, organisation des JO, etc.
Il faut savoir, que dans le secteur privé, une convention collective ou un accord interne à l'entreprise (accord d'entreprise), peut prévoir une réduction, voire une suppression de ce délai de carence.
Pour FO Fonction publique, l'urgence c'est l'arrêt des réformes, des suppressions de postes, l'abrogation de la réforme des retraites et l'amélioration du pouvoir d'achat et des carrières.
Janick Cidney, Secrétaire général
