Le Guide spirituel des Dawoodi Bohras vient de terminer son premier voyage en Afrique orientale et dans l'océan Indien en qualité de 53ème Dâ'î. Celui que son père, Syedna Mohammed Burhanuddin avait désigné comme son successeur est devenu Dâ'î al-mutlaq (Guide suprême) en janvier 2014, au décès de celui-ci. Dès lors, il a voulu aller à la rencontre des membres de la communauté (dawat) dont il a désormais la charge.
C’est ainsi que Syedna Mufaddal est arrivé le mercredi 18 juin à Madagascar (où vivent quelque 6000 Dawoodi Bohras), en provenance de Luzaka (Zambie), à bord d’un avion privé et accompagné d’une délégation de 25 personnes. Il a été accueilli à l’aéroport Ivato d’Antananarivo – Tana – par le Premier Ministre malgache, M. Roger KOLO, ministre des Affaires étrangères et par le ministre de l’Industrie.
Puis, le cortège s’est dirigé vers Anisizato où, en présence de 4000 fidèles, une réception lui a été réservée au Centre socio-cultuel connu sous le nom de Burhani Parc. Le Dâ’î a prononcé là son premier discours en terre malgache suivi du discours du Premier ministre. La construction du Centre socio-cultuel a été initié en l’an 2000 par l’Amil Saheb d’alors Hatim Bhai Saheb Shakir; il comprend une mosquée, une école et quelque 200 maisons au milieu desquelles se trouve celle du Dâ’î.
Jeudi 19 juin, selon la tradition bohra, une cérémonie d’accueil (makdam) a eu lieu à la mosquée au cours de laquelle, Sa Sainteté Mufaddal Saïfuddin a célébré des mariages et reçu les serments d’allégeance (mithaq) de jeunes gens âgés de 15 ans. Après quoi, il a reçu individuellement les fidèles de Tana qui ont ainsi pu l’approcher et échanger quelques mots avec lui.
Vendredi 20 juin, le 53ème Dâ’î a prononcé un discours (waez) à l’occasion de la date anniversaire de la mort de " Hurratul Maléka ", Arwa bint Ahmad al-Sulayhiyya. Cette reine du Yémen qui, après l’assassinat du calife fatimide Al-Amîr (20ème Imam) et la séclusion de son fils Al-Tayyib a occupé le plus haut rang (hurra) dans la hiérarchie de la communauté, avant de transmettre ses pouvoirs, en 1138, à Zu’eb bin Musâ qui sera le 1er Dâ’î. Ce sermon de quelque trois heures était axé sur le thème de la famille et contenait une foule de conseils et de recommandations, tels que ceux qu’un père peut prodiguer à ses enfants.
Si Fatéma la fille du prophète est considérée comme la mère des imâm-s, Hurratul Maléka est appelée la mère des Dâ’î-s. Chaque année pour l’anniversaire de sa mort, les Dawoodi Bohras évoquent le personnage de cette femme qui fut la seule femme à occuper cette position exceptionnelle, afin d’assurer la continuité de l’existence de la communauté au Yémen.
Au soir de ce vendredi, une grand réception a été donnée en l’honneur du Dâ’î à la Madrasa Saïfiyah Burhaniyah (MSB). Cette école, voulue en 2003 et financée en totalité par le 52ème Dâ’î, présente la particularité de dispenser un enseignement religieux (‘ilm) dans la langue des Dawoodi Bohras, lisan-e-dawat, et un enseignement général en français de la maternelle à la terminale. Accréditée par l’Ambassade de France, la MSB présente chaque année, avec un taux de réussite exemplaire (98-100%) des candidats au Brevet des Collèges et au Baccalauréat, examens qu’ils passent au Lycée français de Tana. Les élèves ont présenté un spectacle de théâtre en lisan-e-dawat, dont la qualité a impressionné le Dâ’î, et chanté des louanges au Dâ’î (madeh).
Samedi 21 juin, Syedna Mufaddal Saïfuddin s’est vu remettre la Grand Croix de 2ème classe de l’ordre de Madagascar, des mains du grand Chancelier Etienne Ralitera. Après quoi, il a effectué la visite de la Madrasa Saïfiyah Burhaniyah et de quelques maisons bohras.
Une rencontre avec les fidèles de province et de l’étranger (dont La Réunion) a eu lieu à la mosquée, au cours de laquelle les Bohras ont pu approcher leur Guide spirituel, s’incliner devant lui, lui baiser la main et échanger quelques mots. Des mariages ont été célébrés.
La visite prévue à Diego Suarez ayant été annulée pour des raisons techniques, le lendemain dimanche 22 juin, ce sont quelque 350 personnes qui ont afflué à Tana, qui en avion, qui en voiture. Le Dâ’î les a reçues individuellement dans l’après-midi à la mosquée, et elles ont pu, à leur tour lui manifester leur attachement et leur respect.
Lundi 23 juin, un dernier majlis (vidaye majlis) a eu lieu à la mosquée puis le 53ème Dâ’î a été reçu par le chef de l’Etat malgache Héry Rajaonarimampianina au palais d’Iavaloha. Le chef religieux a tenu à lui exprimer ses remerciements. En début d’après-midi, celui-ci quittait Tana pour la Tanzanie. Il a rejoint Dar Essalam après une escale à Mayotte où il a été reçu chez Moïse Issoufaly, cadre chez Air Austral, en présence de la petite communauté bohra de Mayotte. A Dar Essalam, à son habitude, il a prononcé un sermon, rencontré ses fidèles, reçu le serment d’allégeance de jeunes gens, célébré des mariages, béni les petits enfants.
Mercredi 25 juin, la suite du voyage prévoyait l’inauguration de la mosquée de Nakuru au Kénya, mais le déplacement a dû être annulé. Le lendemain jeudi 26, il prononcera un sermon (waez) à la mosquée de Nairobi.
Pendant son séjour dans la Grande Ile, au cours des majlis, des rencontres particulières et des grands repas (ziafat) auxquels il avait été convié, le Dâ’î a célébré 25 mariages (nikah), reçu les serments d’allégeance (mithâq) de 87 jeunes bohras et béni des petits enfants (sehra).
Jeudi 26, l’avion de sa Sainteté et de sa délégation s’envolera pour Sanaa, la capitale du Yémen. De là, Syedna Mufaddal se rendra à Hutayb, ville dans laquelle sa mère a fait construire une mosquée, la mosquée Mansur al-yemen ; c’est là qu’il commencera le Ramadan et devrait rester une dizaine de jours. Il s’agit là d’un déplacement historique. Aucun Dâ’î ne s’est rendu au Yémen à l’occasion du mois sacré depuis que le siège de la Dawat a été transféré du Yémen en Inde, il y a 450 ans !
M.F. Mourregot
Je m'adresse au ( bhora mécontent) pour votre gouverne sayedena moufadal sayfoudine Est déjà officiellement le second daï du trône Et vous ne pouvez pas commenter d'une religion que vous ne Comprenez pas
Mr le Bohra mécontent, êtes-vous sûr que c'est la " ville " qui reçoit le Dâ'î qui doit payer une "indemnité colossale" ? Ne serait-ce pas plutôt le djamat local qui assume les dépenses occasionnées par sa visite ?
Toutes mes excuses à propos de ma grossière faute d'orthographe. Oui je voulais bien dire "extorsion".
@ "Mi komprend pas rien" : quand vous dites que "l'histoire est riche de dissensions autour d'une succession", c'est exact. L'histoire des bohras est marquée par des disputes de succession ayant conduit à des schismes successifs. L'histoire se répète actuellement et il semblerait que le 52e dai soit décédé sans avoir désigné clairement un successeur notamment lié à son état de santé extrêmement dégradé après son AVC en 2011 qui l'a rendu pratiquement aphasique. Dans la tradition Bohra/Ismaili/Tayebbi, l’Imam ou le Dai doit désigner son successeur avant de mourir. Le fait est qu’aujourd’hui il y a deux prétendants au poste du 53e dai : Mufaddal Saifuddin (fils du 52e Dai) et Khuzaima Qutbuddin (demi-frère du 52e Dai et qui a occupé le poste de Mazoon durant 50ans, c’est-à-dire le 2e poste le plus important après celui du Dai dans la hiérarchie du clergé Bohra). Le premier a l’avantage de contrôler toute l’administration de son père. Le deuxième a porté plainte auprès de la Haute Cour de Justice indienne et un procès est en cours.
Concernant l’extorsion (et non extorcation donc ^^), sa « sainteté » Mufaddal demande pour honorer de sa présence une certaine somme d’argent. Par exemple, un Ziafat (ie le Dai vient manger chez vous) aurait couté entre 80 000 et 100 000 € selon les sources à Madagascar. Une célébration de Mariage (Nikkah), pas moins de 3 000 €. Sans parler du « Najwa » ie une sotre d'indemnité colossale que la ville qui accueille le Dai doit lui verser pour sa visite…
Les articles laudatifs comme celui-ci sur le clergé Bohra sont quand même à la limite du ridicule.
Je m'adresse au "bohra mecontent", dabord il faudrait apprendre a ecrire correctement en francais,si c'est pour juger une personne,une communauté,tu devrais commencer par retourner au college,pour ne pas dire maternelle.quand tu parles de euhh extorcations ou bref...j'ai pas compris le mot,j'ai a peu pres compris l'idée de ton soit disant message,les croyants,t'en fais pas partie deja,ont deboursé ces sommes sans aucune euhh extoractions...mdr pour le mot quand meme. Mola a fais des jaloux certes,des gens malheureux comme toi qui n'ont et n'auront malheureusement jamais les (supprimé pour injures - webmaster ipreunion.com) de sortir cet argent,alors si je me permets,laisse depenser les croyants comme ils veulent et reste dans ton petit coin a baver et rever de ces centaines de milliers de dollards que tu ne verras surement jamais dans ta vie.cordialement un bohra content
Pour complèter les informations contenues dans les commentaires précédents, j'ajouterai que Sa Sainteté le 52ème Dâ'î a beaucoup œuvré pour la restauration et la valorisation de l’architecture fatimide. La restauration de la mosquée de Kufa où fut assassiné l'Imam Ali et la réhabilitation de la Mosquée Jamé Al-Anvar au Caire sont des exemples des grands travaux qu'il a financés et menés à bien.
Cette quatrième plus grande mosquée du monde a été construite en l’An 981 par l’Imam al-Hakim. Tout le long du dernier millénaire, l’édifice tomba en ruines. Sa restauration avait fait l’objet de nombreuses études par les archéologues des Nations Unies. Et, grâce aux dons récoltés auprès des Dawoodi Bohras à travers le monde par Syedna Mohamed Burhanuddin TUS, celui-ci a pu réaliser cet énorme et prestigieux chantier. Cette mosquée, symbole de la grandeur fatimide, restaurée à l’identique, avec la participation financière de toute la communauté, fût inaugurée par le Président Anwar Al-Sadat. Aujourd'hui, elle est inscrite au Patrimoine Mondial de l’UNESCO.
A l'aube du XXIème siècle, l'un des soucis majeurs pour l’humanité demeure l’accès à des soins médicaux de qualité. Ce fut la préoccupation permanente de Sa Sainteté qui a voulu et financé, grâce aux dons de la communauté, la rénovation du Saifee Hospital de Mumbaï, à l'architecture d'inspiration fatimide, doté de 14 étages et de 255 lits. Le Saifee Hospital fut inauguré, le 4 juin 2005, par le Premier Ministre de l’Inde, le Docteur Man Mohan Singh.
Mr le Bohra mécontent, vous en avez trop et pas assez dit ! L'histoire est riche de dissensions autour d'une succession...C'est même ce qui a été à l'origine du Chiisme. Rien de nouveau sous le soleil donc. Expliquez-nous cette affaire de fuite de capitaux. Le prix d'une ziafat tourne autour de 100.000€ dites-vous. Diable ! Cette somme représente t-elle l'achat de nourriture + le salaire de cuisiniers, serveurs etc.? Est-ce la somme versée au Dâ'î pour qu'il honore un repas de sa présence ?? En terminant, une petite mise au point : extorcation n'existe pas ! On dit : extorsion.
Euh sa "sainteté" Mufaddal Saifuddin est tout sauf encore officiellement le 53e Dai de cette communauté. Vous n'etes pas sans savoir que le poste de 53e Dai est encore disputé (entre Mufaddal Saifuddin et son oncle Khuzaima Qutbuddin) et que la justice indienne est en train d'ettendre les deux prétendants ?
Pourquoi ne pas aussi évoquer les extorcations de fonds qui a eu lieu durant le séjour de sa "sainteté" à Madagascar. Des "ziafat" coutant presque 100 000 € chacune ? Belle fuite de capital pour un pays comme Madagascar, non?
Pour compléter la présentation de la communauté Dawoodi Bohra de Mahamad, j'ajouterai que depuis son accession au Trône de la Dawaat en 1965, feu 52ème Dâ'î, Syedna Mohammed Burhanuddin TUS a mis en place une structure administrative très bien organisée. Chaque quartier où vit un nombre notable de Bohras, en Inde comme à l’étranger, a désormais un centre administratif appelé Anjuman qui fonctionne sous une constitution unique.
L’administration centrale à Mumbaï, communique les directives. Elle gouverne les 215 centres administratifs Bohras en Inde et les 75 centres dispersés dans le monde. Chaque Anjuman est dirigé par un Amil, appointé par le DAÏ et en poste pour 3 ans. Il est le ministre du culte au sein du comité local. L’Amil gère la vie sociale, les affaires religieuses, les conflits internes et veille au bon fonctionnement de la Communauté locale.
J'aimerais pour compléter l'article de Marie France Mourrègot faire une rapide présentation de la Communauté Dawoodi Bohra.
Les Dawoodi Bohras forment une communauté commerçante d'environ 1 million de personnes et sont originaires du Gujerat, état du nord-ouest de l'Inde.
A partir des principaux ports du Gujerat tels que Surat, Ahmedabad ou Manvi, cette communauté musulmane d'obédience ismaélienne a joué un rôle important dans le développement des routes maritimes commerciales entre l'Inde et le reste du monde, avant même la période contemporaine.
Depuis le XIXème siècle, néanmoins, on estime qu'un tiers des Bohras aurait émigré en Afrique de l'Est, dans les Iles de l'Océan Indien, dans le Sud-Est Asiatique, puis plus récemment au Moyen Orient, en Europe, aux Etats Unis et en Australie.
La culture bohra est forte d'une histoire complexe. Les Bohras ont des traditions culturelles inscrites dans le Nord Ouest de l'Inde (comme la langue), et par leur mobilité, partagent les cultures nationales des pays dans lesquels ils vivent.Leur tradition religieuse est l'ismaélisme fatimide, une branche ancienne et rare (ou minoritaire) de l'Islam.
L'origine de l'Ismaélisme remonte au Califat Fatimide installé au Caire au 10 ème siècle. Cette dynastie Fatimide a été fondée en l'An 909 par Imam Al-Mahdi, descendant de Fatéma, fille du prophète Mohammad.
Les Imams Fatimides s'installèrent en Egypte et fondèrent la nouvelle Capitale Al Qahira ou le Caire.
En Egypte, la dynastie Fatimide a connu alors son apogée, fondée sur une solide administration, sur une économie florissante et, en tant que plaque tournante entre l'Orient et l'Ouest, sur de nombreux échanges commerciaux.
Cette ère Fatimide fût aussi marquée par un renouveau culturel important. Les Fatimides portaient un grand intérêt aux livres, aux bibliothèques et à la littérature.
Durant cette ère, fût également édifié le centre d'étude théologique, désormais mondialement renommé de l'Université Al -Azhar . Celle ci demeure aujourd'hui encore le centre théologique le plus prestigieux du monde musulman et le plus ancien institut islamique existant au monde. Il date de plus de 1000 ans.
Après l'assassinat du 20 ème Imam Al Amir en 1131, son fils le 21 ème Imam Al Tayyib entra en occultation. La place politique de l'Imam faisait face à des problèmes politiques, l'Imam Tayyib devint dès lors le dernier Imam visible, depuis l'Imam est conçu comme " caché, non visible ".
D'Egypte, l'Autorité religieuse et le centre d'activité Fatimide fûrent transférés au Yemen, au 1er DAÏ, Syedna Zoeb. Le DAI est nommé par son prédécesseur, c'est le nass; il a la connaissance ésotérique et la dévotion (walayat) de l'Imam dont il est la manifestation visible. Par sa sagesse et son infaillibilité, il est de fait amené à diriger et à donner des conseils sur le plan religieux comme temporel.
Les 23 premiers DAÏS vécurent au Yemen. De là, ce centre d'Autorité religieuse et d'activité Fatimide s'est déplacé en Inde. Le 24 ème DAÏ, Syedna Yusuf Najmuddin fût le premier DAÏ ayant établit son siège en Inde en 1539. Mumbaï est aujourd'hui le centre religieux et social de la communauté (Dawaat)
Sa Sainteté Syedna Mufaddal Saifuddin TUS est le 53 ème d'une longue lignée ininterrompue de DAÏS : il est le Chef Spirituel des Dawoodi Bohras.
Bravo Madame Mourregot pour cet article bilan qui retrace magnifiquement bien la visite que vient d'effectuer Syedna Mufaddal Saifuddin TUS à Madagascar. Cette visite était importante pour les Bohras de la Grande Île car Syedna depuis son accession au trône de la Dawaat, en succedant à son père le 52ème DaÎ, se rendait pour la première fois en tant que nouveau Daï (53ème) à Madagascar. 6000 bohras en effet vivent dans la Grande Île. Ils prennent une part très active dans le développement socio-économique du pays. Le Daï lors de son discours (waez) prononcé le vendredi 20 juin 2014 devant l'assemblée des Bohras, a recommandé fortement les communautés Bohras partout où elles sont présentes, le respect des autres, la tolérance et à devenir des bons citoyens.
Merci pour votre article cette visite imprévue de sa sainteté à Madagascar a donné a tous les bohras de l'océan Indien la chance de le rencontrer à Tana certains l'ont vu que la première fois 80% des réunionnais étaient présent ont eu la chance de kadambosi (embrasser sa main ) La délégation de la Réunion a présenté à sa Sainteté l'invitation de venir à la Réunion sa Sainteté a accepté , viendra inchaallah et restera une bonne semaine. Nous prions Qu'Allah exhausse nos voeux ( Ameen )