Droit de réponse à Air Austral

Suspension des vols Saint-Denis - Moroni

  • Publié le 23 mai 2025 à 12:19
  • Actualisé le 23 mai 2025 à 12:32
manif pour une liaison vers les comores

En réponse à la manifestation du 21 mai 2025, la compagnie Air Austral a publié un communiqué dans lequel elle tente de justifier la suspension de ses vols directs entre l’île de La Réunion et La Grande Comores. Celui-ci a suscité une vive réaction au sein de la diaspora comorienne et des usagers de la compagnie en raison des conséquences directes sur : la mobilité, les coûts de transport et la coopération régionale (Photo : sly/www.imazpress.com)

À la lecture du communiqué, nous constatons que les arguments sont contradictoires et que cela relève d’une stratégie commerciale opaque. Ainsi, le collectif souhaite réagir avec précision à ce communiqué.

1. Un prétexte technique sans fondement réel

Air Austral invoque l'incompatibilité de la piste de Moroni avec ses appareils. Cet argument est factuellement erroné : - L'aéroport Prince Saïd Ibrahim accueille depuis des décennies des avions gros porteurs notamment des compagnies Ethiopian Airlines, Kenya Airways ainsi que sur des vols opérés par Air France-KLM. - Air Austral opérait jusqu’à lors, des vols vers Moroni avec des appareils similaires sans jamais avoir signalé de problèmes techniques majeurs. - Aucune note restrictive officielle pouvant remettre en cause l’exploitation de cet aéroport et/ou de la piste n’a été émise par l’OACI, l’aviation civile comorienne ou française.

Conclusion : La piste de Moroni n’est pas plus risquée que celle de Mayotte. L'argument technique semble être un prétexte pour renforcer le transit via Mayotte et rentabiliser la filiale Ewa Air, au détriment des usagers à destination de la Grande Comores.

À ce jour, nous souhaitons poser une nouvelle question à Air Austral : qui est Luc (auditeur présent aux Comores depuis lundi 19 mai 2025) qui se présente comme mandaté par Air Austral ? Quelle est sa mission exacte et dans quel cadre réglementaire intervient-il ?

2. Des droits de trafic utilisés comme barrière à la concurrence

Air Austral se cache derrière des limitations imposées par la DGAC. En réalité : - Ces limitations sont le fruit d'accords politiques bilatéraux favorisant un monopole régional, et non de véritables contraintes réglementaires objectives. - Mayotte est un département d’outre-mer français ! Ewa est une compagnie française, filiale d’Air Austral : pourquoi n’a-t-elle pas les mêmes restrictions qu’Air Austral ? - Elles empêchent une libre concurrence avec d'autres compagnies (Corsair, Emirates, Air Mauritius, ou des transporteurs comoriens) et y compris entre Mayotte et la Grande Comores. - Le ciel régional reste verrouillé : cela retarde voire empêche l'intégration économique et humaine de la zone.

Conclusion : Il est temps d'ouvrir le ciel régional à une desserte plus diversifiée et plus juste. Le maintien du monopole d’Air Austral produit un déséquilibre historique dans lequel, les Comores restent marginalisées dans les politiques de desserte régionale.

3. Des tarifs prohibitifs et socialement injustes

Air Austral annonce un groupe de travail avec Ewa Air, sans engagements fermes. Pendant ce temps : - Le prix d'un aller-retour Saint-Denis – Moroni peut dépasser 1 200€. - Plus de 370€ sont constitués de taxes, surtaxes et frais de correspondance. - Le transit par Mayotte alourdit la facture pour les voyageurs (hébergement, formalités et taxes supplémentaires).

Conclusion : Cette stratégie creuse les inégalités et marginalise les voyageurs à destination des Comores dans un contexte de forte inflation régionale.

4. Une rupture de la continuité territoriale régionale

La suppression du vol direct : - Allongement des trajets de plusieurs heures voire plusieurs jours. - Renchérissement des coûts. - Réduction des places disponibles (ATR de 64 places sur Mayotte – Grande Comores), bien insuffisant face à une demande croissante.

Conclusion : Il s’agit d’un choix stratégique politique qui nuit à la coopération régionale, au lien social, au développement économique et isole davantage les Comores.

Nos exigences

Le Collectif Réunion – Comores appelle Air Austral, la DGAC et les autorités française à :
1. Faire la publication de tout rapport ou audit technique justifiant les restrictions invoquées depuis juillet 2024.
2. La levée des barrières de trafic empêchant une desserte directe concurrentielle.
3. L'instauration d'une régulation tarifaire transparente et équitable garantissant des billets à prix accessibles pour tous.
4. L'association des autorités comoriennes aux décisions aériennes les concernant.

Le Collectif pour la justice aérienne est pleinement mobilisé et déterminé à obtenir des mesures concrètes. Il annonce : - La saisine des autorités comoriennes : gouvernement, aviation civile afin qu’elles puissent se positionner et que des mesures concrètes soient prises. - La rédaction d'un rapport de plaidoyer en direction des instances régionales et internationales.

Ce combat est essentiel pour garantir une mobilité régionale juste, accessible et au service du développement des Comores.

Les Comores ne sont pas une destination de seconde zone. Nous exigeons une connectivité directe, digne et respectueuse des populations.

Pour le Collectif Réunion – Comores

KEH

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1 Commentaires
le kiré totocheur de la pointe du diable, lé + cat
le kiré totocheur de la pointe du diable, lé + cat
4 mois

La compagnie Air austral leur ait expliqué ce qui empêche à ce jour cette liaison directe.

La page est tournée, la manifestation est aux oubliettes

Demander un droit de réponse à azali, tout le problème est là au lieu de fuir la réalité à battre le pavé, ICI ?