Politique culturelle de la Région

J.F. Sita : "L'Australie, une chance pour La RĂ©union"

  • PubliĂ© le 6 mai 2011 Ă  16:00
Vendredi 6 Mai 2011

Conférence de presse de Jean François Sita

La Région aime l'Australie et le revendique. Lors d'une conférence de presse organisée ce vendredi 6 mai 2011, Jean-François Sita, vice-président en charge de la politique culturelle, entouré de managers et d'artistes réunionnais a défendu la politique "d'export culturel" de la collectivité. Politique qui a beaucoup privilégié l'Australie ces 6 derniers mois. "L'Australie est une chance pour La Réunion", affirme l'élu régional.

Les 25 millions d'australiens sont friands de culture. Ils sont 6 à 7 millions à voyager à l'étranger chaque année. C'est un pays proche de La Réunion, desservi directement par Air Austral. La preuve, des jeunes Réunionnais y sont installés. Ce sont les arguments développés par Jean-François Sita pour justifier la politique de la Région de privilégier les partenariats avec l'Australie.

"Nous assumons totalement notre choix", insiste le conseiller rĂ©gional. L'Ă©lu a tentĂ© de balayer toutes les critiques qui ont pu ĂȘtre faites sur les voyages organisĂ©s par la RĂ©gion dans ce pays depuis 6 mois. Le premier voyage date de novembre 2010. Une dĂ©lĂ©gation de plus de 140 personnes s'Ă©tait envolĂ©e pour AdĂ©laĂŻde pour le French Festival, organisĂ© du 12 au 14 novembre 2010 par l'Alliance Française d'AdĂ©laĂŻde. Son coĂ»t dĂ©passait les 240 000 euros. Le second voyage date de mars 2011. Jean-François Sita et une dĂ©lĂ©gation de 7 managers rĂ©unionnais s'Ă©taient rendus Ă  Melbourne, Ă  Sydney et Ă  AdĂ©laĂŻde pour "nouer des contacts avec le monde culturel australien". CoĂ»t du voyage, plus de 20 000 euros.

Des professionnels s'interrogeaient sur le choix d'AdelaĂŻde. Cette ville n'est pas desservie directement, ni Ă  partir de La RĂ©union, ni Ă  partir de l'Ăźle Maurice. "Si Sidney est la capitale Ă©conomique, c'est AdĂ©laĂŻde qui accueille l'un des plus gros festivals d'Australie", justifie Jean-François Sita. "Le dĂ©bat sur ce choix n'a pas lieu d'ĂȘtre", explique-t-il. Selon certaines rumeurs, ce choix aurait Ă©tĂ© justifiĂ© par des "intĂ©rĂȘts" que possĂšderait Jean-François Sita au pays des kangourous. "Faux", rĂ©pond l'intĂ©ressĂ©. "Je n'ai aucun intĂ©rĂȘt lĂ  bas. Je n'ai pas attendu d'ĂȘtre Ă©lu pour frĂ©quenter l'Australie. J'y vais pour dĂ©fendre la culture rĂ©unionnaise", souligne-t-il.

L'autre interrogation portait sur les coûts. Un total de 270 000 euros pour les deux voyages précédemment cités. Des voyages durant lesquels la totalité des frais ont été assumés par la collectivité. "Une pratique inhabituelle", selon des professionnels du monde artistique. "C'est vrai. Jamais la Région n'est allée aussi loin dans l'accompagnement des artistes", précise Jean-François Sita. Lorsqu'on lui fait remarquer que la collectivité dépasse ses compétences en matiÚre d'accompagnement, il rétorque: "on s'adapte aux besoins des artistes". A n'importe quel prix ? "Il y a un budget consacré à la culture et nous avons une politique ambitieuse pour l'export de la culture réunionnais", précise Jean-François Sita.

Les managers et artistes qui l'entourent acquiescent. "Les subventions aident Ă  la notoriĂ©tĂ©", tient Ă  signaler Nathalie Soler, manager de Christine Salem. Teddy Moutalica, manager, estime que "le but n'est pas de faire des tournĂ©es pour des associations culturelles rĂ©unionnaises. Nous voulons nous hisser au mĂȘme niveau que les grands artistes et cela demande forcĂ©ment un investissement consĂ©quent". Nathalie NatiembĂ© remarque d'ailleurs avoir dĂ©crochĂ© grĂące Ă  ce voyage une date au WOMAD Angleterre en juillet 2011.

Pour leur part, les managers d'artistes annoncent que "des contacts ont été noués". Mais, relativise Nathalie Soler, "il faudra multiplier les contacts avant d'obtenir des choses concrÚtes". Richard Riani et Charly Lesquelin, plasticiens, ont obtenu des dates d'exposition à Bali, en Malaise et en Hollande. Jean-François Sita annonce par ailleurs que des professionnels et des artistes australiens seront présents en les 8 et 9 prochains pour le premier marché des musiques de l'Océan Indien, subventionné par la Région à hauteur de 250 000 euros.

Outres les échanges culturels, Didier Robert, président de Région, espérait attirer davantage de touristes australiens à La Réunion. En 2009, ils avaient été 1 287 à entrer à La Réunion. Ce chiffre est en hausse depuis le voyage à Adélaïde, annonce le vice-président du conseil régional : "Je n'ai pas les chiffres mais la Maison du Volcan m'a affirmé qu'il y a de plus en plus d'Australiens qui viennent".

Dans les prochains mois, la RĂ©gion compte organiser des Ă©vĂ©nements culturels Ă  MĂ©lbourne Ă  Brisbane et Ă  Perth. Il prĂ©cise aussi : "nous allons nous exporter vers d'autres destinations de la zone comme la Chine ou l'Inde. Nous prĂ©parons aussi pour 2012 un voyage vers l'Afrique du Sud oĂč sera cĂ©lĂ©brĂ© l'annĂ©e de la France", dĂ©taille Jean-François Sita. "C'est une nouvelle façon de faire de la politique", conclut-il.

Mounice Najafaly pour
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