Qu'est-ce qui rassemble le Français Paul Personne et le Mauricien Éric Triton? La guitare et le blues. Les deux musiciens sont faits pour s'entendre. Il est donc logique qu'ils se produisent au Sakifo au cours du même spectacle le samedi 6 août 2005 au Chapito (dans l'enceinte du parc du 20 décembre) à Saint-Leu
"Franchement, je ne pensais pas qu'à La Réunion il y avait des gens qui me connaissaient et qui appréciaient ma musique. Je suis toujours étonné que l'on me connaisse ailleurs qu'en France". La modestie et la simplicité de Paul Personne sont à la mesure de son talent: immense. Le bluesman français -"mais je fais aussi autre chose que du blues" précise-t-il -, est arrivé dans l'île ce mercredi matin après un périple en avion de près de 2 jours. Le musicien a en effet quitté Montréal au Québec dimanche, il est passé par Paris et a ensuite repris un vol en direction de La Réunion. Une performance pour cet artiste qui souffre d'une phobie de l'avion en général et des longs vols en particulier.Phobie des avions
"Il y a un bon moment que l'on pensait à venir faire un spectacle ici, mais d'une part je pensais que je n'étais pas connu et d'autre part être 10 heures d'affilé dans un avion cela ne me disais pas grand-chose" expliquait-il dans sa conférence de presse. Il a finalement surmonté sa phobie et il a fait le voyage jusqu'à La Réunion. Pour le plus grand bonheur de ses fans et ils sont nombreux. C'est que l'homme fait partie de ces rares guitaristes européens capables de donner vie à une "gratte" (guitare) et de chanter le blues autrement qu'en anglais. "Il est vrai que le Français peut sembler ne pas se prêter au blues. L"Anglais est une langue beaucoup plus musicale. Mais le Français est plus poétique et il peut merveilleusement se chanter en blues" commente Paul Personne en ajoutant qu'en la matière Claude Nougaro "et son accent du Sud-Ouest" a été son modèle. "Je pense aussi que nous avons fini par nous décomplexer par rapport aux sons américains. On se dit qu'on est Français et que l'on fait ce que l'on sait faire. L'essentiel n'est pas la langue. L'essentiel est d'être sincère et de raconter des choses. Il y a beaucoup de choses à raconter" dit encore Paul Personne.
Grâce à Jacques Higelin
Éric Triton ne l'a pas contredit. Et pour cause. Depuis plus de 10 ans, il chante le blues en créole mauricien, "parce que la musique est universelle et parce que j'ai envie de parler dans ma langue des choses qui ne vont pas" souligne le chanteur mauricien. Il en serait peut-être toujours à chanter "pour les touristes dans les hôtels 5 étoiles mauriciens" selon son expression, si le chanteur français Jacques Higelin ne l'avait pas poussé à aller tenter sa chance ailleurs qu'à Maurice. Lui qui n'a "jamais appris une note de musique" de sa vie a fait son chemin. De bien belle façon.
Les deux artistes se produiront le samedi 6 août à partir de 18 heures au Chapito (dans l'enceinte du parc du 20 décembre) à Saint-Leu.






