Le Kolektif Domoun demande du respect pour les ancêtres. Il attire l'attention sur les fouilles archéologiques et le traitement réservé aux ossements recueillis sur différents sites de La Réunion. "Les successions des opérations archéologiques, pilotées par les institutions de la place, reflètent une grande négligence vis-à -vis de notre conception du monde" souligne le collectif, qui lance un appel aux "leaders porteurs de vision et d'alternatives" pour changer les choses.
"Les successions des opérations archéologiques, pilotées par les institutions de la place, reflètent une grande négligence vis-à -vis de notre conception du monde", estime le Kolektif Domoun. Le collectif cite notamment l’exemple d’un crâne humain retrouvé au début des années 1980 par des gendarmes et des natifs du quartier de Dimitile. Le crâne a été "récupéré par les militaires, et envoyé dans l’Hexagone pour datation", explique le Kolektif Domoun, qui déplore le fait que "personne ne sait où se trouve ce crâne et ce qu’il est devenu".
"D’autres faits similaires se sont déroulés dans la forêt de Tapcal", soutient le collectif. "Comme au Dimitile, les Cilaosiens depuis toujours l’existence de ce lieu de marronnage. On y découvre entre autres deux squelettes entiers à l’abri d’une grotte, des ustensiles de cuisine et une pierre circulaire gravée", expliquent les membres du collectif. "Encore une fois, départ des ossements pour la France. Aujourd’hui, il semblerait qu’ils sont conservés au musée Léon Dierx. Cependant les documents certifiant ces découvertes sont perdus. Les fouilles sont inexploitables en l’état", regrette le collectif.
Plusieurs sites oĂą le traitement rĂ©servĂ© aux ossements a Ă©tĂ© nĂ©gligĂ© selon le collectif sont citĂ©s : la Plaine des sables au Volcan, la caverne du roi Phaonce, Caverne de Cotte Mahavel, Ă©gout de la rue de Paris, entrĂ©e du chemin cascade Niagara…  Â
"Les corps déterrés ont une profondeur mémorielle, une valeur sacrée. Les manquements que l'on observe sur les corps des marrons retrouvés, malmenés, non répertoriés nous choquent", s’indigne le collectif. Ses membres estiment qu’ "un peu moins de légèreté, plus de responsabilité et de respect sont exigés pour assurer pleinement la transmission de ces traces mémorielles". "Na tro lo zo i pèrd dann péi la", dénonce le collectif.
"La terre réunionnaise porte les marques de son Histoire. Il est nécessaire de les décrypter et de les préserver", estime le Kolektif Domoun. "Cependant ce travail de recherche doit s'effectuer dans le respect et en lien avec notre culture, suivant une démarche scientifique rigoureuse", ajoute-t-il.
Pour davantage de respect envers les ancêtres, le Kolektif Domoun fait une série de propositions, à commencer par l’inscription des démarches de fouilles archéologiques dans un schéma cohérent d’ensemble. Le collectif demande également "la mise en place d’une structure scientifique locale, composée de responsables associatifs, d’historiens, d’archéologues, de juristes et d’anthropologues entre autres".
Le collectif souhaite par ailleurs l’ouverture d’une section archéologue à l’université de La Réunion, ainsi que la formation de professionnels, cadres et techniciens au niveau des premier et deuxième cycles. Les membres de Kolektif Domoun proposent également la promotion de l’éducation culturelle, de l’archéologie vis-à -vis du public et des scolaires et le développement de supports démagogiques.
Les membres du Kolectif Domoun estiment que "la relation avec nos morts forge notre identité". "Nos ancêtres attestent de nos origines et sont les témoins de la continuité de notre peuple", poursuit le collectif.

Cet article est poignant! Quel manque de respect envers notre Histoire et notre Peuple! Tout est décidé et actionné par des âmes extérieures avec certainement la bénédiction des dirigeants locaux! Quel passivité des décideurs et responsables régionaux face à une situation si critique! Bravo au Kolektif Domoun pour ses actions remarquables et légitimes! Tyinbo séré, larg pa!