Avec une croissance qui s'établit à - 0,2% de son PIB en 2010, la Réunion n'emboite pas le pas des principales économies mondiales qui renouent avec la croissance après des années de crise, ont indiqué des responsables de l'Iedom et de l'Insee mardi 5 juillet 2011 lors de la présentation du bilan économique 2010 . Au coeur du problème : des moteurs de croissance à réinventer.
Présenté lors d'une conférence de presse mardi 5 juillet 2011, le dernier bilan économique de l'INSEE pour l'année 2010 s'intitule sobrement : " L'activité peine à redémarrer ". Le redressement tant espéré n'a pas eu lieu et le PIB réunionnais a reculé de 0,2% en monnaie constante tandis que la croissance française s'établit à + 1,5%. Une différence inquiétante puisque la Réunion connait depuis plusieurs années, une croissance supérieure à celle de la métropole.Malgré tout, la chute semble terminée puisqu'en 2009, le PIB avait reculé de 2,7%. Mais la Réunion ne suit pas la tendance planétaire puisque de son côté, la croissance mondiale, dépasse les 5%. Elle profite des très bons résultats des économies des pays émergents et notamment de l'Inde qui affiche une croissance de plus de 10% de son PIB.
Dans le détail, le PIB réunionnais s'établit à 14,9 milliards d'euros. Sa relative stabilité est due à l'effet combiné d'une reprise de la consommation mais freinée par l'inflation et un nouveau recul de l'investissement. Ainsi, le PIB moyen par habitant baisse de 1,7% à prix constants. Pour sa part, la masse salariale distribuée augmente de 2,6% et le revenu disponible des ménages de 3,5%.
Les exportations augmentent de 12% et établissent un nouveau record à 281 millions d'euros. Elles sont dopées par les bons résultats du secteur de la légine qui croit de 25%. Mais l'investissement continue de baisser : -8,1% hors avions lourds. Le secteur de la construction reste lui aussi, très sinistré. Il continue de se dégrader et son activité baisse de 8%, notamment à cause d'une commande publique en panne et un secteur du logement qui pâtit de la nouvelle donne concernant la défiscalisation.
Au niveau de l'emploi, le taux de chômage reste le plus élevé de toutes les régions de France et dépasse les 28% même si une légère reprise de l'emploi salarié marchand est constatée.
" Actuellement, on reconstruit un avenir dans un nouveau modèle économique où les anciens moteurs ont disparu ", a indiqué Arnaud Bellamy Brown, directeur de l'Iedom. Selon lui, l'essentiel du ralentissement de l'investissement sur les années 2009 et 2010 concerne le logement privé. " On voit la Réunion se mettre en ordre de marche pour chercher des nouveaux moteurs de croissance ", poursuit-il. Des nouveaux moteurs qui pourraient porter leurs fruits que d'ici quelques années mais devraient profiter de l'embellie sur le plan national et international.
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