Prix des carburants - Transporteurs en colère (Actualisé à 21h35)

SRPP : fin des barrages

  • Publié le 5 avril 2011 à 21:35

À 20 heures 40 ce mardi 5 avril 2011, à l'issue de la réunion au conseil régional Joël Mongin, président de Lo Fer, a annoncé la levée "immédiate" des barrages devant la SRPP (société réunionnaise des produits pétroliers) au Port. Les accès du site pétrolier étaient bloqués par une trentaine de poids lourds depuis tôt ce mardi matin. Les camions ont débloqué les voies vers 21 heures 30. Le syndicat proteste contre l'augmentation du prix des carburants et demande la mise en place d'un gazole détaxé pour les professionnels de la route. "Pour la première fois il a été possible de parler de carburant détaxé et nous avons obtenu que lors d'une table ronde entre tous les acteurs du secteur le mercredi 13 avril tous les problèmes, notamment ceux de la formation des prix et des aides à attribuer aux professionnels de la route soient débattus" a affirmé Joël Mongin en sortant de la réunion avec la Région.

David Lorion, vice-président du conseil régional, n'était pas aussi enthousiaste à l'issue de la rencontre. "Il est impossible pour la Région de se priver de la taxe carburant au bénéfice des transporteurs". Il ajoute "c'est une somme importante qui est utilisée pour lancer des chantiers. Il serait contradictoire de se priver de cet argent et donc de nouveaux marché qui auraient profité à ces transporteurs" a commenté l'élu régional. Il s'est toutefois félicité de "l'écoute" des transporteurs concernant les propositions de la région.

Le conseil régional propose notamment la création d'un fonds au profit des professionnels de la route afin de compenser les futures hausses des prix des carburants. Ce fonds serait alimenté par les recettes supplémentaires de l'octroi de mer. Une mesure déjà appliquée en 2008 par l'ancienne majorité du conseil régional lors d'un précédent mouvement de mécontentement des transporteurs.

La collectivité régionale est également favorable à une répercussion systématique des augmentations des coûts des carburants sur les factures présentées par les professionnels aux donneurs d'ordres. La Région est aussi pour une utilisation plus développée du GPL, un carburant "propre" (voir article par ailleurs "les propositions pour aider les professionnels de la route").

Ces pistes ont été jugées "intéressantes" par Joël Mongin et les autres membres de la délégation de Lo Fer. Toutes ces propositions seront débattues lors de la table ronde du mercredi 13 avril entre l'État, les collectivités locales, les professionnels, la SRPP et les donneurs d'ordres.

Rappelons que tout au long de la journée aucun camion citerne n'a pu entrer ou sortir du site pétrolier. Lo Fer avait installé des barrages tôt dans la matinée. Le blocage s'est déroulé sans heurts. Les forces de police, présentes en nombre aux abords du dépôt pétrolier, ne sont pas intervenues. En début d'après-midi, une rumeur indiquait pourtant que la police était sur le point d'intervenir pour dégager les barrages. De fait, plusieurs véhicules de police et de gendarmerie se regroupaient autour du commissariat du Port. Des engins de levage capable de "pousser" les poids lourds et autres semi remorques positionnés autour de la SRPP étaient également sur place. Tout semblait alors indiquer que l'on se dirigeait vers une intervention des forces de l'ordre.

Elle n'aura finalement pas lieu. Vers 16 heures policiers et gendarmes remontaient à bord de leurs véhicules et quittaient peu à peu les abords du site pétroliers ainsi que ceux du commissariat du Port. Lo Fer s'est engagé à lever les barrages à l'issue de la réunion à la Région quel qu'en soit le résultat. D'où la levée du dispositif policier.

Le mouvement de protestation organisé ce mardi matin divise les professionnels de la route. Seuls les syndicats regroupés dans Lo-Fer, présidé par Joël Mongin, ont engagé le bras de fer. Jean-Bernard Caroupaye, président de la FNTR fédération nationale des transports routiers), vice-président de la chambre de commerce et proche de Joël Mongin jusqu'à très récemment, s'est désolidarisé du mouvement.

Mahdia Benhamla et Mounice Najafaly pour
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