Mayotte - Enfant blessé par un gendarme

Les parents de Nasri autorisés à venir à La Réunion

  • Publié le 14 octobre 2011 à 16:04
Lundi 10 Octobre 2011

Manifestation à Mayotte

Les parents de Nasri ont été autorisés ce vendredi 14 octobre 2011 à se rendre à La Réunion où se trouve leur fils de 9 ans. Le petit garçon a été blessé grièvement à l'?il par une balle de flash ball tirée par un gendarme à Mayotte lors d'affrontements entre les forces de l'ordre et les grévistes manifestant contre la vie chère. L'enfant a été transporté en urgence à La Réunion le samedi 8 octobre et opéré à l'hôpital de Saint-Pierre le dimanche 9 octobre. Il a définitivement perdu l'usage d'un ?il. L'enfant est seul à La Réunion puisque ses parents de nationalité comorienne ont eu beaucoup de difficulté pour obtenir un visa leur permettant de séjourner sur le sol réunionnais.

Les faits graves qui ont coûté un ?il à Nasri se sont produits le vendredi 8 octobre après-midi alors que les gendarmes intervenaient pour disperser des jeunes ayant érigé une barricade à proximité du port de Longoni. Nasri, 9 ans, originaire de la ville de Koungou, se baignait avec des membres de sa famille et des amis dans les eaux d'une plage située à proximité. C'est alors qu'il prenait la fuite, effrayé par les affrontements entre gendarmes et manifestants, qu'il a reçu le coup de flash ball en pleine figure. Gravement blessé, son pronostic vital ayant été engagé, l'enfant a donc été évacué vers La Réunion et opéré au centre hospitalier de Saint-Pierre.

Le gendarme auteur présumé des faits, a été mis en examen pour coups et blessures sur mineur par personne dépositaire de l'autorité publique.

Par ailleurs, la ministre de l'outremer, Marie-Luce Penchard, est arrivée à Mayotte ce vendredi matin 14 octobre. Les négociations entre l'intersyndicale, le patronat, le collectif des consommateurs, la grande distribution et l'État sont suspendues. Elles avaient repris ce jeudi alors que plus de 10 000 personnes manifestaient à Mamoudzou, la ville principale. Il s'agissait de la plus importante manifestation depuis le début du conflit il y a 19 jours.

La réunion de concertation de ce jeudi a vite tourné court. D'où la décision de Marie Luce Penchard de se rendre sur place. Elle a immédiatement commencé à consulter les différentes parties prenantes du confit. Les Mahorais s'attendent à ce qu'elle fasse des annonces décisives pour la sortie du conflit.

Rappelons que soutenue par les syndicats, la population réclame une baisse significative des prix. "Ans une île où le revenu moyen est de 200 euros par mois, on ne peut accepter de payer une bouteille de gaz 32 euros et les 10 kg d'ailes de poulet à 27 euros. Plus globalement c'est le système de domination mis en place à Mayotte depuis 50 ans que nous combattons" commente les syndicats. Ils affirment aussi : "nous continuerons la grève tant que nous n'aurons pas obtenu satisfaction".

Sur place l'économie est au point mort et il devient de plus en plus difficile de trouver de la nourriture. "Il faut vraiment que la ministre annonce quelque chose d'important, sinon la population risque de perdre patience pour de bon" préviennent les syndicats.

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