Accusé d’avoir tenu le rôle de donneur d’ordre dans un trafic de stupéfiants entre La Réunion et Maurice, Chris V., 30 ans, a contesté ce mardi 9 septembre 2025 devant la chambre de l’instruction le maintien de sa détention provisoire. Mis en examen depuis un an après la saisie de 100 kg de cannabis, il nie toute implication malgré des éléments accablants, notamment les déclarations de son demi-frère et des téléphones saisis lors d’une perquisition (Photo www.imazpress.com)
Ce mardi 9 septembre 2025, la chambre de l’instruction de Saint-Denis a examiné l’appel interjeté par Chris V., un trentenaire incarcéré depuis un an dans le cadre d’une vaste enquête sur un trafic de stupéfiants entre La Réunion et l’île Maurice. Soupçonné d’avoir joué un rôle central d’organisateur et de donneur d’ordre, il conteste fermement les accusations et affirme qu’il n’a « rien à voir avec cette affaire ».
L’interpellation du jeune père de famille remonte à septembre 2024, à son retour de Maurice où il se rend fréquemment depuis son installation sur l’île en 2021. D’après les enquêteurs, sa double nationalité – française par sa mère, mauricienne par son père – aurait facilité ses allers-retours. Alertés par un appel anonyme à la brigade de gendarmerie de Sainte-Suzanne, les militaires avaient placé Chris V. sous surveillance. Son arrestation a marqué un tournant dans une procédure qui implique déjà une dizaine de mis en examen, tous placés en détention provisoire.
- Un appel anonyme met les enquêteurs sur la piste d'un trafic international -
L’enquête a révélé des éléments lourds : la saisie d’environ 100 kilos de cannabis dans un fourgon et une estimation globale d’un million d’euros de marchandise. Les auditions de son demi-frère, lui aussi mis en cause, ont livré des détails précis sur le fonctionnement de la filière : du cannabis préparé puis expédié par bateau, des collecteurs à La Réunion, et une organisation structurée entre les deux îles. Selon ce témoignage, Chris V. aurait recruté son propre demi-frère pour gérer la logistique côté mauricien, tout en centralisant les ordres depuis La Réunion.
Le rôle de « donneur d’ordre » est également soutenu par les éléments matériels saisis. Lors d’une perquisition, plusieurs téléphones ont été découverts sous son lit. L’exploitation des appareils a mis au jour des contacts récurrents avec des interlocuteurs mauriciens impliqués dans l’affaire. Pour l’accusation, « la téléphonie est éloquente » et confirme l’autorité du trentenaire sur la chaîne de trafic.
- Donneur d'ordre ou victime d'une vengeance familiale ? -
À la barre, Chris V. a nié en bloc. Agité, tournant sans cesse la tête, il a affirmé être victime d’une vengeance familiale. Selon lui, son demi-frère l’a « balancé par jalousie », car leur père aurait toujours eu une préférence pour Chris.
« Je n’ai rien à voir avec ce trafic », a-t-il martelé, insistant sur son profil de « bon père de famille » et de « travailleur sérieux ». Pour expliquer ses nombreux déplacements autour du département qui ressemble à de la colecte de cannabis, il a avancé des scénarios prosaïques : transporter une chaise bébé, récupérer de l’argent pour un tiers, prêter son fourgon. Revenu de Maurice avant son interpellation, il a rappelé qu’il devait subir une opération chirurgicale après un accident.
La défense a insisté sur l’absence de saisie directe le mettant en cause et a dénoncé une instruction reposant largement sur les déclarations d’un frère rival. Son avocate souligne que Chris V. coopère depuis le début de la procédure, apportant des explications détaillées à chaque interrogation, même si elles paraissent invraisemblables aux yeux des enquêteurs.
- Des bénéfices colossaux -
Le parquet, de son côté, a insisté sur les risques de pressions sur les autres protagonistes et sur celui d’une réitération des faits, compte tenu des bénéfices colossaux du trafic comparés à un revenu ordinaire. L’avocate général a rappelé que « tous les éléments du mode opératoire » avaient été livrés au juge d’instruction par le demi-frère, corroborés par les téléphones saisis et par les flux financiers observés.
Derrière ce bras de fer judiciaire se joue la liberté provisoire du trentenaire. Pour l’accusation, le maintien en détention est indispensable pour protéger l’enquête et éviter que le réseau ne se reconstitue. Pour la défense, l’incarcération depuis un an équivaut déjà à une peine avant l’heure.
La chambre de l’instruction a mis sa décision en délibéré à mercredi 10 septembre 2025.
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il est temps de legaliser comme au canada : l etat controle le traffic,la culture les produits et le nombre de jeune consommateurs diminue ,en france il ne cesse d augmenter malgré les milliards investis.