Des Européens, un Chinois, et le président ukrainien: certains des dirigeants qui ont le plus à perdre, ou à gagner, du retour de Trump à la Maison-Blanche vont se succéder mardi sur la scÚne de Davos.
Tous les regards restent tournés vers Washington au lendemain de l'investiture du 47e président des Etats-Unis et alors que commencent à tomber ses premiÚres annonces.
A peine installé à la Maison Blanche, Trump a affirmé qu'il comptait imposer des droits de douane de 25% pour les produits venant du Canada et du Mexique à partir du 1er février.
En attendant l'intervention en visioconfĂ©rence de Trump lui-mĂȘme, attendue seulement jeudi, c'est la prĂ©sidente de la Commission europĂ©enne Ursula von der Leyen et le vice-Premier ministre chinois Ding Xuexiang qui tiendront les discours d'ouverture Ă Davos, Ă partir de 09H50 GMT.
La Chine risque d'ĂȘtre l'un des prochains sur la liste des pays touchĂ©s par les taxes Ă l'importation punitives promises par le nouveau prĂ©sident amĂ©ricain.
Et les dĂ©saccords sont nombreux entre PĂ©kin et Washington, mĂȘme si le prĂ©sident chinois Xi Jinping a dit espĂ©rer un "bon dĂ©part" dans les relations entre les deux pays aprĂšs un entretien tĂ©lĂ©phonique avec Donald Trump en fin de semaine derniĂšre, jugĂ© positif par les deux participants.
Les Européens de leur cÎté sont les plus inquiets de la deuxiÚme présidence Trump 2.0, et "presque seuls" dans cette situation, selon un récent rapport du Conseil européen des relations internationales (ECFR) basé sur un sondage auprÚs de plus de 28.000 personnes dans 24 pays du monde.
Dans un message sur X lundi, Ursula van der Leyen a dit venir à Davos notamment pour "forger de nouveaux partenariats" et "travailler ensemble pour éviter une course mondiale à celui qui sera le moins disant".
"Les dirigeants européens pourraient avoir du mal à trouver une unité interne ou des alliés dans le monde s'ils essayent de mettre en place une résistance" au nouveau président, prévient cependant l'ECFR.
L'Europe sera aussi représentée mardi à Davos par le chancelier allemand Olaf Scholz, qui doit s'exprimer dans l'aprÚs-midi tout comme son principal opposant pour les élections législatives de février, Friedrich Merz.
- Quelle paix en Ukraine? -
Quel rÎle les Etats-Unis de Trump joueront-ils dans le monde? La question a un impact important pour un pays comme l'Ukraine, qui s'approche de trois ans de guerre avec la Russie et dont le président Volodymyr Zelensky doit lui aussi prendre la parole dans l'aprÚs-midi à Davos.
Alors que Washington fournit un soutien militaire et Ă©conomique vital Ă Kiev, Donald Trump a critiquĂ© cette aide et promis de rĂ©soudre rapidement le conflit. Mais Ă quelles conditions? Le gouvernement ukrainien craint d'ĂȘtre forcĂ© Ă des concessions majeures.
Dans son message de félicitations au nouveau président américain, Zelensky a d'ailleurs dit espérer qu'il permette d'atteindre "une paix juste et durable". Son homologue russe Vladimir Poutine s'est de son cÎté dit "ouvert au dialogue".
Les conflits au Moyen-Orient, Ă l'heure oĂč une trĂȘve vient d'entrer en vigueur Ă Gaza, devraient aussi ĂȘtre au coeur des interventions du prĂ©sident israĂ©lien Isaac Herzog et du Premier ministre et ministre des Affaires Ă©trangĂšres qatari Mohammed ben Abdelrahmane al-Thani.
Pour le nouveau patron du Forum Ă©conomique mondial, Borge Brende, mĂȘme si la rĂ©union de Davos cette annĂ©e est en concurrence avec les premiers jours de la prĂ©sidence Trump, "cela augmente l'intĂ©rĂȘt de Davos, parce que les gens ressentent le besoin de se rassembler pour mieux comprendre ce qui se prĂ©pare".
"Nous espérons construire un petit peu plus de confiance dans un monde qui est fragmenté et polarisé", assure-t-il à l'AFP.
AFP



