La presse de mardi soutient le gouvernement dans son choix de baisser, "au risque de l'impopularité", la vitesse sur les routes secondaires, un "électrochoc" dans la lutte contre la mortalité routiÚre.
"On va devoir lever le pied", avertit Le Parisien en Une. Le gouvernement doit en effet annoncer mardi l'abaissement de 90 km/h Ă 80 km/h de la limitation de vitesse sur les routes secondaires Ă double sens. "Le mesure se veut un Ă©lectrochoc pour enrayer l'augmentation de l'accidentalitĂ© routiĂšre", explique dans Le Figaro AngĂ©lique NĂ©groni, qui se veut pĂ©dagogue: "En roulant un peu moins vite, on stoppe donc plus facilement son vĂ©hicule et l'accident a plus de chance d'ĂȘtre Ă©vitĂ©".
Le nombre de morts sur les routes est reparti à la hausse depuis le plus bas historique de 2013 (3.268 tués, contre 3.477 en 2016). C'est pourquoi François Ernenwein défend dans La Croix une mesure de limitation car "il faudrait un bien curieux aveuglement pour refuser de voir qu?en abaissant à 80 km/h la vitesse maximale sur les routes secondaires le gouvernement fait ?uvre utile. Au risque de l?impopularité. Agir était devenu indispensable. Les progrÚs n?ont pas été à la hauteur des ambitions d?il y a quelques années". "Aucun gouvernement ne s'était attaqué à la limitation de la vitesse sur les routes depuis quarante-cinq ans", rappelle Le Parisien.
- 'Décision idéale' -
"Bien sĂ»r, rouler Ă 80 km/h au lieu de 90 ne rĂ©soudra pas tout. Mais le symbole compte. Et qu'importe les batailles de chiffres sur les vies sauvĂ©es ! Une seule tragĂ©die Ă©vitĂ©e et ce sera dĂ©jĂ gagnĂ©. Alors, on va rĂąler... et ralentir quand mĂȘme", insiste Damien Delseny dans l'Ă©ditorial du Parisien.
"Quoi qu'il en soit, et en dépit de ses bonnes intentions, le gouvernement prend un risque politique en sortant le bùton de la limitation de vitesse", fait remarquer Patrice Chabanet du Journal de la Haute-Marne.
Mais "c'est un aspect du macronisme que ses reprĂ©sentants assument avec gravitĂ©, et peut-ĂȘtre une pointe de coquetterie: ĂȘtre prĂȘts aux dĂ©cisions les plus difficiles pour le bien du pays, mĂȘme au prix de l'impopularitĂ©", fait valoir Dominique Albertini dans LibĂ©ration. Pour CĂ©cile Cornudet du quotidien Ă©conomique Les Echos, "sur le papier, c?est la dĂ©cision idĂ©ale. Son objet est inattaquable (...). L'exĂ©cutif s'apprĂȘte Ă montrer qu?il n?a toujours pas peur de son ombre".
AFP
