Six suspects en lien avec les milieux de l'ultradroite ont Ă©tĂ© interpellĂ©s mardi dans une enquĂȘte sur des menaces d'attaque visant Emmanuel Macron, un projet "imprĂ©cis" que les enquĂȘteurs doivent encore Ă©claircir.
Le coup de filet antiterroriste menĂ© par les hommes de la Direction gĂ©nĂ©rale de la sĂ©curitĂ© intĂ©rieure (DGSI) a permis d'arrĂȘter plusieurs suspects en lien avec la mouvance d'ultradroite Ă la suite de renseignements faisant Ă©tat d'"un possible projet d'action violente" contre le prĂ©sident, a indiquĂ© l'une des sources proches de l'enquĂȘte, confirmant une information de BFMTV.
L'opĂ©ration a ciblĂ© cinq hommes et une femme ĂągĂ©s de 22 Ă 62 ans, qui ont Ă©tĂ© placĂ©s en garde Ă vue, dans le cadre d'une enquĂȘte prĂ©liminaire ouverte par le parquet de Paris pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle", ont prĂ©cisĂ© des sources judiciaire et proche de l'enquĂȘte.
Parmi ces suspects, quatre d'entre eux ont été interpellés en Moselle, un en Ille-et-Vilaine et un en IsÚre.
Toutefois, a soulignĂ© une source proche de l'enquĂȘte, "cette enquĂȘte vise un projet, imprĂ©cis et mal dĂ©fini Ă ce stade". Les investigations en cours devront Ă©tablir la rĂ©alitĂ© et la nature exacte de cette menace.
Lundi, lors de l'installation du nouveau directeur de la DGSI Nicolas Lerner, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner s'est dit "attentif" aux menaces venues notamment des "mouvements extrémistes de droite comme de gauche, trÚs actifs sur notre territoire".
Quand Castaner était évoqué comme cible
Depuis 2017, les enquĂȘteurs ont dĂ©jĂ menĂ© au moins deux autres coups de filets antiterroristes visant l'ultradroite.
La DGSI avait notamment démantelé en octobre 2017 un groupuscule dirigé par un jeune habitant de Vitrolles (Bouches-du-RhÎne) et ancien militant de l'organisation royaliste Action française, Logan Nisin.
ArrĂȘtĂ© en juin 2017 puis mis en examen, il avait reconnu devant les enquĂȘteurs avoir fondĂ© ce groupe sous le nom d'OAS, rappelant l'organisation responsable d'une campagne sanglante contre l'indĂ©pendance de l'AlgĂ©rie dans les annĂ©es 1960. Son objectif: "enclencher une re-migration basĂ©e sur la terreur".
Parmi les cibles potentielles, le groupe avait envisagé de s'en prendre au chef de file de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon et à l'ancien maire de Forcalquier (Alpes-de-Haute-Provence) devenu ministre Christophe Castaner.
ĂvoquĂ©es aussi, des attaques contre des "kebabs" de Marseille ou le "chantier de la grande mosquĂ©e de Vitrolles", mais le projet avait tournĂ© court, faute d'en avoir "les capacitĂ©s", avait indiquĂ© Logan Nisin aux enquĂȘteurs. Sur les neuf jeunes suspects mis en examen pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle", plusieurs ont Ă©tĂ© remis en libertĂ© ces derniers mois.
Plus récemment, c'est un autre groupe, Action des forces opérationnelles (AFO) qui a été ciblé en juin dernier par une opération de la DGSI. Selon les investigations, ce groupe, qui affiche son ambition de lutter "contre le péril islamiste", avait évoqué des projets d'attaques contre des islamistes sortant de prison ou des mosquées radicales.
Treize de ses membres présumés dont son probable chef de file, un policier à la retraite qui entendait "durcir l'action" du groupe, avaient été mis en examen cet été, notamment pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle".
Quatre d'entre eux, dont le chef présumé du groupuscule, ont été remis en liberté sous contrÎle judiciaire contre l'avis du parquet.
En France, l'ultradroite est portée par des groupuscules concurrents agissant en ordre dispersé et aux capacités opérationnelles "limitées", estimait la DGSI dans une note versée au dossier d'instruction sur le groupe de Logan Nisin.
AFP
