Nouvelle journée de tractations à l'Elysée

En quête d'un nom pour Matignon, Macron poursuit ses consultations

  • Publié le 26 août 2024 à 06:04
  • Actualisé le 26 août 2024 à 09:48

Consultations, suite et fin ? Après la gauche, la droite et son propre camp vendredi, Emmanuel Macron reçoit lundi les chefs de file de l'extrême droite, ainsi que les présidents de l'Assemblée et du Sénat, en vue de désigner enfin un nouveau Premier ministre.

Nouvelle journée de tractations à l'Elysée. La présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet y est attendue à 9H30 (heure de l'Hexagone) pour ouvrir le bal, que son homologue du Sénat Gérard Larcher clora à 17H00. Les deux têtes du Parlement feront entretemps une apparition commune en début d'après-midi à l'université d'été du Medef.

Le rendez-vous principal à l'agenda présidentiel sera toutefois l'entretien avec Marine Le Pen et Jordan Bardella à 10H45. Les leaders du Rassemblement national seront suivis à 12H00 de leur nouvel allié Eric Ciotti.

L'extrême droite, qui a fait une croix sur Matignon après sa défaite aux législatives, aura l'occasion de rappeler au chef de l'Etat son refus d'un gouvernement de gauche avec des ministres Insoumis ou écologistes.

Menace de censure qui s'ajoute à celles venues de droite et du centre, que Jean-Luc Mélenchon a espéré désamorcer pendant le weekend en ouvrant la porte à une non-participation de LFI: un gage de bonne volonté pour permettre la nomination à Matignon de Lucie Castets, candidate désignée par le Nouveau Front populaire.

Ce coup politique a été unanimement salué à gauche, car il a poussé ses opposants à se dévoiler. Et à admettre, comme François Bayrou dimanche sur LCI, que "l'opposition à la formation d'un gouvernement autour de LFI" se justifie "principalement en raison du programme" du NFP, qui est selon lui "dangereux pour le pays".

"C'est un programme qui, s'il était mis en œuvre, provoquerait une crise", a également prédit le chef des députés Horizons, Laurent Marcangeli, promettant dans Le Figaro de s'y opposer "avec tous les instruments que la Constitution nous offre".

- Jouer les prolongations -

Au fond, pour tous ceux qui ont échangé vendredi avec M. Macron, "le sujet c'est autant les ministres LFI que l'application stricte d'un programme du NFP lui-même inspiré de LFI", résume un proche du chef de l'Etat.

Ligne rouge qui vire à l'écarlate pour Laurent Wauquiez: le patron des députés Droite républicaine a réaffirmé dimanche sa volonté de "faire barrage" à LFI, de son point de vue "sans doute le plus grand danger politique pour notre pays".

Plus que le RN donc, dont l'abstention demeure indispensable afin d'installer un gouvernement de centre-droit et de faire passer un budget avant la fin de l'année.

Budget qui devra quoi qu'il arrive être présenté avant le 1er octobre, ce qui oblige M. Macron à nommer rapidement un successeur à Gabriel Attal, qui gère les affaires courantes à Matignon depuis déjà 41 jours, du jamais-vu depuis l'après-guerre.

Le président, qui célébrait justement dimanche les 80 ans de la Libération de Paris, semble pourtant tenté de jouer les prolongations. Après un hommage appuyé à "tous ceux qui partageaient une certaine idée de la France" et ont su s'unir "par-delà toutes les divisions", il pourrait à nouveau s'exprimer lundi, avant de nouvelles consultations qui seraient organisées mardi, selon l'Elysée.

Une prise de parole "nécessaire", a estimé M. Bayrou, qui s'attend lui aussi à ce que le chef de l'Etat "consulte un peu plus largement".

Au risque de retarder encore la décision, sachant que M. Macron doit participer mercredi à la cérémonie d'ouverture des Jeux paralympiques, avant de s'envoler pour une visite en Serbie jeudi et vendredi.

Ce qui ne serait pas du goût du NFP, qui lui a réclamé "une réponse mardi", comme l'a rapporté la cheffe des écologistes Marine Tondelier.

Dénonçant les "manoeuvres du président de la République pour empêcher (la gauche) de gouverner le pays", le coordinateur de LFI Manuel Bompard a prévenu que tout autre Premier ministre que Mme Castets entrainerait "censure" du nouveau gouvernement, "mobilisation" dans la rue, et "destitution" de M. Macron.

AFP

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7 Commentaires
christophe ALLOUX
christophe ALLOUX
9 mois

on voit encore une fois que les hommes de droites ne respecte pas le peuple il ne voulais pas du RN après LFI et maintenant ces NPI alors que ces personnes on gouverné pendant des années. ont fait que appauvrir le peuples et endetter la France accepter le changement. arrêter de penser qu' a votre poche

Mi di Mi pense
Mi di Mi pense
9 mois

@ Phil

Du calme, la rue règle rien.

Le NFP c'est blanc bonnet, bonnet blanc avec la macronie ...

Les islamo gauhistes sans rien foutre depuis le 7 juillet sont payés en attendant par les contribuables ...

Circulez il n'y arien à voir !

Man974
Man974
9 mois

Donc, la monarchie présidentielle, le déni de démocratie, les petits arrangements et le détournement des institutions sont devenus « normaux » dans la 5ème République de la France de 2024. Vivement un 6ème République moins corrompue !

Phil
Phil
9 mois

Tout à fait d'accord , le RN dira officiellement à Macron qu'il peut continuer à faire ce qu'il veut en se faisant passer pour un parti d'opposition ! Seul le NFP est crédible et a un programme social ... c'est bien pour ça que Wauquiez et les autres disent que c'est dangereux ... pour eux les privilégiés !! Tout le monde devra être dans la rue pour lutter , encore !!

Missouk
Missouk
9 mois

Tractations "bidon". Il sait déjà qu'il nommera un premier ministre technocrate avec un gouvernement du centre, histoire d'em... encore un peu plus les innombrables électeurs qui ont rejeté son parti et ses idées.

HULK
HULK
9 mois

C'est du pipeau. C'est un enfumeur. Il sait déjà qui il va nommer mais il amuse la galerie, comme d'habitude. Bien fait pour tous ceux qui l'ont élu ou fait élire. Pas la peine de venir pleurer maintenant.

Francis Benveniste
Francis Benveniste
9 mois

Une pantalonnade XXL orchestrée de main de maître par le principal suspect.