Environ 800 personnes selon la police se sont rassemblées mercredi au Havre pour demander "justice" pour "Johanna" la femme de 27 ans tuée lundi dans cette ville par son conjoint devant ses enfants.
"Brisons le silence", "Stop aux féminicides", "Stop à la violence", pouvait-on lire sur des pancartes dans le cortège. Nombre de manifestants scandaient "Justice, Johanna", a constaté une photographe de l'AFP.
Sur les quelque 800 personnes qui se sont rassemblées devant la mairie, environ 600 ont défilé dans les rues du Havre, selon la police.
Le cortège était à 70% environ composé de femmes et d'enfants, selon la même source.
L'homme de 37 ans qui a poignardé cette femme devant leurs enfants de six, quatre et deux ans au sortir d'une grande surface, "devrait être déféré au parquet pour être mis en examen", avait annoncé le parquet du Havre mardi soir. Le procureur de la République du Havre n'était pas joignable dans l'immédiat mercredi.
Interpellé peu après les faits, l'homme, qui a porté 14 coups de couteaux à sa conjointe, a reconnu la matérialité des faits et dit avoir agi par crainte que la victime ne le prive de ses fils, avait précisé le parquet.
Le 11 août, la victime avait déjà porté plainte. La police était alors intervenue au domicile du couple, que "la jeune femme disait avoir quitté en passant par la fenêtre de l'appartement (...) ayant été menacée par son compagnon à l'aide d'un couteau ainsi que d'étouffement avec un sac en plastique". Le conjoint avait alors été interpellé puis relâché. "Dans cette première affaire, c'était parole contre parole", avait précisé le procureur François Gosselin.
La femme avait depuis quitté le domicile commun pour s'installer dans un foyer et "les enfants étaient pris en charge tour à tour par chacun des parents" dans l'attente d'un jugement sur leur garde.
C'est alors que la victime allait chercher ses enfants que son conjoint, sans condamnation judiciaire antérieure, l'a poignardée.
En 2018, le ministère de l'Intérieur avait recensé 121 féminicides.
AFP