Conclue sous les yeux d'Elon Musk, cette Coupe du monde fut un tournoi à nul autre pareil, un Mondial de la démesure, nécessitant entre 200 et 300 milliards d'euros d'investissements selon les estimations. Sept des huit stades ont été bâtis pour l'occasion, le dernier entièrement rénové. Le Qatar a également été critiqué sur la question des droits humains. Plus de 6.000 travailleurs étrangers auraient trouvés la mort en construisant les infrastructures
C'est aussi le premier Mondial organisé dans un endroit aussi petit, grand comme la région parisienne, avec tous les stades dans un périmètre de 70 kilomètres. Il est venu interrompre les saisons de football professionnel, tenu aux confins de l'automne et de l'hiver pour éviter les températures estivales insupportables de ce petit émirat gazier.
Les organisateurs ont été en butte à de nombreuses polémiques. il y eut d'abord les accusations de corruption pour obtenir en 2010 l'organisation de la compétition aux dépens des Etats-Unis, à la surprise générale. Des enquêtes judiciaires sont en cours dans plusieurs pays.
Le Qatar a également été critiqué sur la question des droits humains, notamment le traitement réservé aux travailleurs migrants d'Asie du Sud et d'Afrique employés dans les chantiers, la sécurité et les services. Le Qatar dément que des milliers aient trouvé la mort sur les chantiers du Mondial, avançant le chiffre d'un total de 414 décès dans des accidents du travail (principalement hors Mondial) entre 2014 et 2020.
Dans un entretien à l'AFP, le directeur général de l'Organisation internationale du travail (OIT) Gilbert F. Houngbo a expliqué que le bilan exact ne serait jamais connu: "Je pense que le public a besoin de savoir la vérité et, parfois, cette vérité est de dire que, sincèrement, il n'y a pas d'information crédible."
- Gigantisme -
Il a toutefois regretté un "deux poids, deux mesures" dans les critiques, assuré que "le Qatar (avait) mieux fait dans ce domaine que d'autres pays" et loué un "travail très positif" pour améliorer les droits sociaux à la faveur du tournoi.
Autre sujet de polémique en Occident, les droits LGBT+ dans un pays très conservateur où homosexualité et relations sexuelles hors mariage sont illégales. Les atteintes à l'environnement consubstantielles à un tel tournoi, avec notamment l'empreinte carbone des infrastructures nécessaires, ont également été pointées du doigt.
En termes de gigantisme, le prochain Mondial s'annonce encore plus démesuré, avec trois pays organisateurs, États-Unis, Mexique et Canada, seize villes distantes de milliers de kilomètres, quatre fuseaux horaires...
Et 48 équipes y participeront, contre 32 aujourd'hui, soit potentiellement plus de cent matchs (contre 64 actuellement).
AFP