Un miracle

Oise : retrouvée inconsciente en pleine rue, elle survit sans séquelles à 4 heures de massage cardiaque

  • Publié le 22 mars 2025 à 17:37
  • Actualisé le 22 mars 2025 à 17:40
Des médecins du Samu pratiquent un massage cardiaque sur un mannequin, lors d'une séance d'entraînement, à l'hôpital Émile Muller, de Mulhouse, le 26 juin 2023 (ILLUSTRATION) - Sébastien BOZON / AFP

Quatre heures. C’est le temps que les équipes de secours ont consacré à effectuer un massage cardiaque sur une jeune de femme de 22 ans, retrouvée inanimée le 9 février dernier au matin dans les rues de Nogent-sur-Oise (Oise). Habituellement, les massages cardiaques ne sont pas pratiqués plus d’une demi-heure. Mais l’acharnement a payé, car la jeune victime a rouvert les yeux.

"Elle est aujourd’hui hors de danger et sans aucune séquelle neurologique", indique à la Dr Estelle Renaud, cheffe de structure du service réanimation de l’hôpital de Creil.

- Le corps à 25 °C -

Ce dimanche-là, il faisait 3 °C. Difficile de dire depuis combien de temps la jeune femme se trouvait sur la voie publique. 

Impossible de savoir à ce stade si elle avait subi un malaise ou une agression. D’ailleurs, le parquet de Senlis a ouvert une enquête de flagrance pour tentative d’enlèvement en bande organisée et violences volontaires en réunion. Mais quand les pompiers sont arrivés, elle était en hypothermie et en arrêt cardiaque. Il fallait agir vite.

Le Smur de Creil est immédiatement appelé en renfort. Une première phase de réanimation consiste en un massage cardiaque avec injection d’adrénaline. Mais le cœur de la victime bat de manière anarchique. Un défibrillateur est alors utilisé plus de 40 fois alors qu’en temps normal, cela ne dépasse pas quinze. Mais ces actions sont inefficaces. Le cœur ne redémarre pas. L’hypothermie est sévère : 25 °C.

- "Et là, elle a ouvert les yeux" -

La victime est alors conduite aux urgences. Il s’agit de la réchauffer, tandis que les chocs et les injections d’adrénaline se poursuivent avec des massages cardiaques administrés par une machine. Cela fait deux heures qu’elle est prise en charge, mais le cœur est toujours à l’arrêt. Toutefois, les médecins ne peuvent prononcer le décès en dessous d’une température de 35 °C. Ils doivent trouver une solution pour réchauffer la patiente.

En salle de réanimation, la jeune femme parvient à dépasser les 32 °C au bout de deux heures, grâce à un souffleur qui a pu être installé. "Et là, elle a ouvert les yeux", se rappelle le docteur Renaud. Ceux qui ont subi un arrêt cardiaque peuvent avoir des séquelles, notamment neurologiques, "qui sont extrêmement lourdes dans 90 % des cas". Pas la jeune femme, qui doit cette situation à l’hypothermie : le corps s’était mis en "hibernation".

AFP

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