Le vĂ©tĂ©ran SĂ©bastien Loeb (M-Sport Ford) est en tĂȘte du rallye Monte-Carlo vendredi Ă mi-course devant SĂ©bastien Ogier (Toyota), et pourrait devenir dimanche, Ă 47 ans, le vainqueur le plus ĂągĂ© d'une manche du championnat du monde (WRC). (Photo : AFP)
Les plus jeunes de ses concurrents n'étaient pas nés en 1999 quand Loeb a commencé en catégorie reine. Ils marchaient à peine quand l'Alsacien a remporté son premier rallye en 2002. Vingt ans plus tard, le nonuple champion du monde (2004-2012) est encore là , aux avant-postes.
Depuis son dernier titre, Loeb revient par intermittence dans sa discipline de coeur. Absent en 2021, aprĂšs deux rallyes seulement en 2020, celui qui fĂȘtera ses 48 ans le 26 fĂ©vrier est de retour pour au moins ce rallye d'ouverture de la saison, la premiĂšre avec la motorisation hybride.
Une semaine aprÚs avoir fini 2e du Dakar en Arabie saoudite, il est en Principauté pour gagner: aprÚs huit spéciales sur 17, il mÚne la danse avec 9,9 secondes d'avance sur le tenant du titre, Sébastien Ogier.
"La voiture me plaĂźt bien, j'arrive Ă en faire Ă peu prĂšs ce que je veux. On a attaquĂ© fort, on a fait des temps et on est en tĂȘte. Je n'en espĂ©rais pas tant, donc je suis content", a reconnu Loeb, vainqueur de quatre spĂ©ciales (ES3, ES4, ES5, ES6), mĂȘme s'il s'est plaint d'un problĂšme avec son unitĂ© hybride dans l'ES7.
Le pigiste de luxe est-il surpris par son rythme ? "J'ai été surpris de faire le meilleur temps au +shakedown+ (mise au point jeudi matin, NDLR). Mais avec cette voiture j'ai directement été dans le rythme donc c'est une bonne surprise."
"C'est revenu un peu comme Ă l'Ă©poque: quand je sais que j'ai fait une bonne spĂ©ciale, le temps est lĂ . J'ai vĂ©cu des moments oĂč ce n'Ă©tait pas le cas, mais lĂ avec cette voiture, quand je suis vraiment bien, on le voit", a-t-il apprĂ©ciĂ©.
- Record de 1990 -
Loeb dispute son 181e rallye WRC, le premier avec M-Sport Ford, et vise une 80e victoire. La derniÚre remonte à octobre 2018 en Catalogne. Il avait alors 44 ans et huis mois, devenant le troisiÚme vainqueur avec le plus de bougies au compteur. Cette fois, à 47 ans et dix mois, il serait le plus ùgé.
Le record du SuĂ©dois Björn Waldegard, victorieux en 1990 du Rallye Safari au Kenya Ă 46 ans et cinq mois, vit peut-ĂȘtre ses derniĂšres heures. Et pour le moment, seul un homme paraĂźt pouvoir l'en empĂȘcher: nul autre qu'Ogier, huit fois champion depuis l'an dernier.
"Je suis heureux de finir cette journĂ©e en tĂȘte mais ce n'est pas un grand Ă©cart", reconnaĂźt d'ailleurs Loeb, engagĂ© avec une nouvelle copilote, Isabelle Galmiche.
Elfyn Evans (Toyota), 3e à 22 secondes, est encore dans le coup, alors que Thierry Neuville (Hyundai), 4e, est déjà à 47,8 secondes.
Comme Loeb, Ogier a changĂ© de copilote (Benjamin Veillas remplace Julien Ingrassia). Et comme Loeb, il s'apprĂȘte Ă s'Ă©loigner du WRC.
Il ne fera cette annĂ©e que quelques rallyes, et pourrait dĂšs 2022 ĂȘtre aux 24 Heures du Mans, selon un programme qu'il doit annoncer dĂ©but fĂ©vrier. "Ce matin je suis restĂ© assez prudent, mais cet aprĂšs-midi j'ai vraiment attaquĂ©. Pour le moment, on ne peut pas ĂȘtre plus rapides, on manque de stabilitĂ© et de traction", a-t-il rĂ©sumĂ©.
Sur la performance de Loeb, "il n'y a rien à dire, c'est remarquable comme toujours, mais ce n'est plus jamais une surprise, on est habitué", a applaudi Ogier.
Le duel s'annonçait alléchant entre les deux plus grands palmarÚs du rallye. Il l'est. Et les fans ne s'y sont pas trompés: ils noircissent les bords de route, carminent la chaussée de fumigÚnes et illuminent la nuit de feux d'artifices.
AFP


