Le Gouvernement a démissionné

Remaniement : Gabriel Attal le mieux placĂ© pour remplacer Elisabeth Borne

  • PubliĂ© le 8 janvier 2024 Ă  21:40
  • ActualisĂ© le 8 janvier 2024 Ă  21:52
Elisabeth Borne et Gabriel Attal lors d'une cérémonie à la Sorbonne à Paris le 14 octobre 2023 ( AFP / Geoffroy Van der Hasselt )

Elisabeth Borne s'est entretenue lundi aprÚs-midi à l'Elysée avec Emmanuel Macron, alors qu'un remaniement gouvernemental semble imminent et que le ministre de l'Education Gabriel Attal paraßt le mieux placé pour lui succéder à Matignon, selon des sources proches de l'exécutif.

La voiture de Mme Borne a franchi la grille d'honneur peu avant 18h (heure de La Réunion) et la PremiÚre ministre en est descendue seule, un dossier sous le bras, puis s'est engouffrée dans le Palais. L'entretien a duré un peu moins d'une heure, et la cheffe du gouvernement a regagné Matignon, présentant un sourire crispé.

Les conseillers du chef de l'Etat n'ont pas précisé le motif de ce rendez-vous, alors qu'ils avaient immédiatement expliqué, dimanche soir, qu'une précédente rencontre avec le président visait à évoquer des "dossiers importants" comme la vague de froid ou les inondations.

Le sort d'Elisabeth Borne était en suspens ces derniers jours, beaucoup de proches d'Emmanuel Macron misant sur un vaste chamboule-tout gouvernemental avec son propre départ.

Le nom du jeune ministre de l'Education nationale Gabriel Attal, 34 ans, est remontĂ© lundi dans les pronostics de la macronie pour lui succĂ©der Ă  Matignon. Il devrait ĂȘtre chargĂ© de former le prochain gouvernement, a indiquĂ© un proche de l'exĂ©cutif.

Jusque-là, tous décrivaient une course à deux: Julien Denormandie, 43 ans, marcheur de la premiÚre heure et quasiment ombre portée du chef de l'Etat depuis dix ans; et Sébastien Lecornu, 37 ans, actuel ministre des Armées issu de la droite, qui s'est au fil des années taillé une place dans le cercle des conseillers politiques du président.

Si cette nomination de Gabriel Attal se confirmait, il s'agirait d'un profil plus politique, un chef de la majorité capable de livrer bataille en vue des élections européennes de juin.

L'entourage prĂ©sidentiel avait fait savoir qu'Emmanuel Macron Ă©tait dĂ©terminĂ© Ă  agir rapidement, aprĂšs un week-end Ă  phosphorer: "Il rĂȘverait de faire cela lundi", avait ainsi affirmĂ© l'un de ses fidĂšles, avec toutes les rĂ©serves d'usage liĂ©es Ă  la complexitĂ© des Ă©quations.

Emmanuel Macron devait enchaßner lundi aprÚs-midi avec ses traditionnels voeux au Conseil constitutionnel puis aux autorités religieuses, à huis clos. Elisabeth Borne n'y était pas présente.

Déjà donnée partante l'été dernier, le PremiÚre ministre a pour atout sa résilience aprÚs avoir fait passer deux lois difficiles (retraites, immigration) et surmonté prÚs d'une trentaine de motions de censure à l'Assemblée.

Le choix de son successeur, est loin d'ĂȘtre neutre pour maintenir l'Ă©quilibre prĂ©caire du camp prĂ©sidentiel, mis Ă  mal derniĂšrement par les divisions sur loi immigration.

Si le patron des députés Renaissance, Sylvain Maillard, a assuré sur LCI que ses troupes "travailleront en toute loyauté" avec le prochain Premier ministre, d'autres redoutent un coup de barre à droite.

- "Rendez-vous" -

Comme la ministre de la Transition énergétique AgnÚs Pannier-Runacher, attachée au "dépassement" des clivages traditionnel, promesse du macronisme initial, qui a estimé sur franceinfo que "sortir l'aile gauche de la majorité, ce serait faire le jeu des oppositions".

Allié de poids du chef de l'Etat, le patron du MoDem François Bayrou avait montré des réticences à une nomination de Sébastien Lecornu selon lui en contradiction avec cette idée d'un dépassement du clivage droite-gauche.

A cet égard, une nomination de Gabriel Attal, également macroniste de la premiÚre heure, offrirait des garanties aux tenant de l'aile gauche de la majorité.

Emmanuel Macron compte inscrire ces mouvements dans une séquence plus large, ouverte depuis ses voeux du 31 décembre, qui doit se prolonger par un énigmatique "rendez-vous avec la nation" courant janvier.

Avec un fil conducteur, Ă  l'heure oĂč ce deuxiĂšme quinquennat Macron se cherche encore un rĂ©cit: "le rĂ©armement", affirme un proche. A savoir le "rĂ©armement civique", notamment grĂące Ă  l'Ă©cole, "le rĂ©armement industriel", ou encore le "rĂ©armement europĂ©en" Ă  l'approche d'Ă©lections pour lesquelles le camp prĂ©sidentiel est largement distancĂ© dans les sondages par le Rassemblement national.

Pour cela, le mĂȘme Ă©voque un "remaniement de rĂ©armement" avec "beaucoup de sortants". Plusieurs membres de la garde rapprochĂ©e du chef de l'Etat, dont François Bayrou, appellent Ă  en profiter pour resserrer un gouvernement qui compte aujourd'hui 39 membres.

Cette volonté de "réarmement" se retrouve dans les décisions prises lors de l'éphémÚre passage de Gabriel Attal au ministÚre de l'Education, comme l'interdiction de l'abaya dans les écoles et les mesures pour rehausser le niveau des élÚves. Il ne sera resté que cinq mois dans ce ministÚre, désormais présenté comme la priorité d'Emmanuel Macron.

AFP

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1 Commentaires
Ded
Ded
1 an

"remaniement de réarmement" dit notre chef de guerre qui s'y croit!!!
Dangereux le zozo qui a montrĂ© ses capacitĂ©s avec l'Afrique subsaharienne ! Et qui croit que le monde entier l'admire , non pour ses capacitĂ©s ( Ă  "baiser" les Français mais uniquement sur sa "bonne bouille d'homme d'affaires" Si Attal devient premier ministre ( c'est la course Ă  l'Ă©chalotte des Ă©narques , qui va battre Fabius?) , une fois de plus l'Education nationale va changer de chefaillon ( en fait ce sont les amis Ă©narques du ministĂšres qui dĂ©cident , d'oĂč les conneries Ă  rĂ©pĂ©titions , juste pour couler le navire)
Ils pensent tous qu'il y a trop d'Ă©lĂšves , alors qu'ils veulent juste des manƓuvres analphabĂštes et obĂ©issants pour complaire Ă  leurs amis du MEDEF!