PassĂ© en tĂȘte au petit matin, Charlie Dalin a poursuivi lundi comme un chef sa descente de l'Atlantique sud en Ă©pousant les contours de l'anticyclone de Sainte-HĂ©lĂšne, dans un duel permanent avec Thomas Ruyant depuis l'avarie qui a fortement handicapĂ© Alex Thomson, autre grand favori du VendĂ©e Globe, reparti lundi soir.
Charlie Dalin (Apivia) et Thomas Ruyant (LinkedOut), Ă la barre de bateaux derniĂšre gĂ©nĂ©ration, ne sont sĂ©parĂ©s que par 28 milles nautiques (62 km). "J'ai rĂ©ussi Ă trouver pas mal de vent, ce n'Ă©tait pas de tout repos d'ailleurs ! Je ne m'attendais pas Ă aller si vite, mon Apivia a fait de belles pointes de vitesse. Je continue de tricoter dans ce front et c'est vraiment sympa d'avoir Thomas Ruyant Ă cĂŽtĂ© dans ce 'mano a mano'. On va encore se recroiser j?imagine", s'est rĂ©joui Dalin, qui a prĂ©venu: "Dans ces prochains jours, de gros Ă©carts peuvent ĂȘtre faits au grĂ© de la gestion des transitions".
DerriĂšre le tandem, Jean Le Cam (Yes we Cam!) accroche la troisiĂšme place. Le doyen de la course (61 ans), qui impressionne avec son bateau vieux de 13 ans, retrouve le podium de la course mais pointe Ă 520 km (281 nm) de Dalin. Juste derriĂšre lui, Kevin Escoffier (PRB), semble attendre son heure pour lui ravir la place de troisiĂšme.
- Retard -
La tĂȘte de flotte longe un couloir qui doit la mener vers le cap de Bonne-EspĂ©rance pour rejoindre les mers du sud, que beaucoup de marins engagĂ©s sur cette neuviĂšme Ă©dition ne connaissent pas encore. Mais il leur faudra ĂȘtre patients pour les dĂ©couvrir tant la course prend son temps. Les prĂ©visions mĂ©tĂ©o ne sont pas aussi bonnes que lors de la derniĂšre Ă©dition, remportĂ©e dans un temps record de 74 jours et 3 heures par Armel Le ClĂ©ac'h.
Selon l'ancien vainqueur, il y aura "au cap de Bonne-Espérance, une à deux journées de retard", par rapport à 2016. Beaucoup prédisaient une édition rapide, avec cette flotte de bateaux capables de +voler+ grùce à leurs foils (appendices latéraux qui élÚvent la coque au dessus de l'eau). A commencer par le Gallois Alex Thomson (Hugo Boss), qui avait anticipé 67 jours de circumnavigation. Le Britannique peut faire une croix dessus alors que dans la nuit de samedi à dimanche, son voilier a subi des "dommages structurels", "sur une poutre longitudinale à l'avant du bateau".
- Bonne nouvelle -
Le skipper, aux deux 'Vendée Globe' achevés (2e en 2016/2017 et 3e en 2012/2013), a procédé à une inspection complÚte du bateau avant d'établir un plan d'action avec son équipe technique à terre et les architectes. Lui qui avait pris les commandes de la course pendant plus de six jours - jusqu'au problÚme structurel - a enfin pu reprendre le cours de son histoire lundi aprÚs presque quarante-huit heures d'immobilisation.
"La bonne nouvelle, c'est que je suis parvenu Ă rĂ©parer avec tout le matĂ©riel que j'avais et que le bateau est mĂȘme probablement plus solide qu'avant. Je vais repartir le plus rapidement possible !", a indiquĂ© Thomson lors d'une vidĂ©o.
Thomson avait été le premier à passer l'Equateur, le 18 novembre, aprÚs 9 jours et 23 heures de navigation. Cinq jours aprÚs le Gallois, l'Espagnol Didac Costa (One Planet One Ocean) vient d'entrer dans l'hémisphÚre Sud. Il est le 22e sur 32 concurrents (pour 33 partants) encore en lice à doubler l'Equateur.
Au quinziÚme jour de course, il n'y a qu'un seul abandon, celui de Nicolas Troussel (Corum L'Epargne) aprÚs un démùtage lundi au large du Cap-Vert.
AFP


