Il faut avoir de la mémoire pour parler de dialogue. Et à La Réunion, la mémoire ne manque pas. Ceux qui ont brisé le lien entre la parole et la confiance ne peuvent pas revenir vingt jours plus tard, sourire aux lèvres, et se présenter comme des artisans de la paix. Le dialogue, pour qu’il existe, suppose la reconnaissance des blessures. Or ce qui s’est passé au PRMA ces dernières semaines n’a rien d’un malentendu : c’est un saccage assumé. Ce n’est pas seulement la nomination d’un homme ; c’est la reconduction d’un système, celui d’une culture administrée de l’extérieur, vidée de sa substance, pilotée par des instances qui ne connaissent ni la langue, ni les rythmes, ni les cicatrices de cette île (Photo d'illustration rb/www.imazpress.com
Le Quotidien du 23 octobre publie une interview d’Alexandre Lamothe qui se veut rassurante. Il dit vouloir « rétablir le dialogue » avec les artistes, les techniciens, les associations et les acteurs culturels. Mais comment peut-on rétablir ce qu’on n’a jamais eu le courage d’assumer avoir détruit ? Comment parler d’écoute après avoir été nommé sans consultation, sans concertation, dans la continuité d’une direction qui, depuis des années, s’est acharnée à verrouiller la parole des créateurs ?
Ce mot de “dialogue” sonne ici comme une insulte. Car ceux-là mêmes qui prétendent aujourd’hui tendre la main sont ceux qui ont rompu la confiance. Alexandre Lamothe ne vient pas d’un vide ; il vient d’une continuité, celle d’Alain Courbis et de la stratégie du couvercle : maintenir le contrôle, apaiser les apparences, canaliser la colère sous prétexte de professionnalisme.
On n’efface pas trois semaines de mépris médiatique avec trois phrases calibrées. Lorsque la délégation d’opposants à la nomination d’Alexandre Lamothe a été reçue au PRMA, le 1ᵉʳ octobre — ce jeudi où tout s’est joué — rien dans le ton, ni dans les gestes, ni dans les mots n’appelait à l’apaisement.
C’était une confrontation froide, où la direction a montré son vrai visage : celui d’une institution retranchée, méfiante, incapable de supporter la contradiction. Les témoins s’en souviennent. Les vidéos diffusées le soir même dans les médias télévisuels l’ont confirmé : Alain Courbis, l’intérimaire, n’a pas cherché à comprendre la colère.
Il a parlé de procédure, de compétence, de parcours. Ce jour-là, la fracture s’est creusée. Et l’article du Quotidien, trois semaines plus tard, voudrait nous faire croire que cette même direction à deux têtes se découvre soudain une vocation d’écoute ? Non. On ne dialogue pas avec ceux qui ont brisé le dialogue.
Le PRMA n’a pas besoin d’un “médiateur”, mais d’une refondation. Il n’a pas besoin d’un visage neuf, mais d’une conscience neuve. Et cette conscience ne peut pas venir de ceux qui ont participé, de près ou de loin, à l’effondrement moral de la structure.
Car il faut le rappeler : le PRMA sort d’années de dérives internes. Sous la présidence de Paul Mazaka, un audit avait été demandé. Cet audit a été refusé par les instances dirigeantes.
Qui ? Pourquoi ? Que craignait-on de voir apparaître dans les chiffres, dans les bilans, dans la gestion ? Aujourd’hui, Alexandre Lamothe arrive sans cet outil de vérité, et prétend vouloir établir son propre diagnostic.
C’est une imposture méthodique : refuser la transparence pour mieux contrôler le récit. À lui seul, il aurait donc la capacité d’auditer des années de gestion, d’évaluer des politiques publiques et de redéfinir la mission de l’institution ? Combien de temps cela prendra-t-il ? Et pendant ce temps-là, que feront les artistes, les techniciens, les labels, les associations ? Attendre que Monsieur prenne ses marques ? Ce n’est pas un plan de redressement, c’est une confiscation du temps.
Le discours de Lamothe sur la “co-construction” du projet du PRMA avec les acteurs du terrain achève de révéler l’abîme qui le sépare de la réalité réunionnaise.
Ici, la co-construction n’est pas une méthode de travail : c’est un mode de vie. On co-construit parce qu’on a appris à se passer de l’État, à pallier ses manques, à créer malgré lui. On co-construit dans les associations, dans les cours, dans les kabars, dans les ateliers improvisés. La co-construction, ici, est un acte de survie. Elle ne se décrète pas. Et surtout, elle ne se subit pas.
Ce que Lamothe propose n’a rien d’une co-construction : c’est une imposition travestie en partenariat. On ne co-construit pas une maison avec quelqu’un dont on ne veut pas voir mettre la main dans le ciment.
Sa nomination elle-même a été vécue comme une gifle. D’abord parce qu’elle s’est faite dans le mépris du local. Ensuite parce qu’elle a écrasé deux candidats réunionnais légitimes : Stéphane Grondin, figure reconnue du secteur musical, et Julien Vabois, ancien directeur du Kabardock.
Le podium final était limpide : deux endogènes et un exogène. Et c’est l’exogène qui a remporté le poste. Ce simple fait résume à lui seul tout le problème : on proclame l’égalité des chances, mais on continue de préférer ceux qui viennent d’ailleurs, au nom d’une supposée neutralité, d’une “hauteur de vue” qu’on refuse de reconnaître aux nôtres. Ce choix n’est pas une erreur, c’est un réflexe colonial encore intact.
Le 1ᵉʳ octobre, lorsque la délégation de militants a été reçue par Alain Courbis, président par intérim du PRMA, en présence de Mme Précourt et Mme Nages, la scène a confirmé cette logique. Il fut alors affirmé que le futur directeur, Alexandre Lamothe, bénéficierait du “soutien plein et entier” de l’équipe administrative du pôle — sept personnes au total.
Cette phrase, passée presque inaperçue, dit tout. Car elle pose une question lourde : ce soutien inconditionnel aurait-il été le même si le poste avait été attribué à un Réunionnais ? Que faut-il comprendre ? Que la loyauté de l’équipe ne se serait pas exprimée avec la même ferveur si le directeur avait été un fils du pays ? Que l’exogène, par sa position, mérite la confiance avant même d’avoir commencé ?
Si tel est le cas, alors nous ne sommes plus seulement face à une erreur de casting, mais face à une pathologie héritée. C’est le vieux mécanisme de la subordination intériorisée : on accorde spontanément la légitimité à celui qui vient de loin, on soupçonne d’incompétence celui qui vient d’ici. Et lorsqu’on organise cette hiérarchie au sein même d’une institution culturelle, on ne perpétue pas seulement un déséquilibre professionnel : on reproduit un rapport de domination historique.
Cette scène du 1ᵉʳ octobre renvoie à notre mémoire collective, à une figure que tout Réunionnais devrait connaître : Figaro, cet esclave qui, pour obtenir un traitement de faveur, livra ses frères aux maîtres.
L’image peut paraître dure, mais elle dit la vérité de ce moment. Quand une institution locale annonce son soutien plein et entier à celui qui incarne la continuité du pouvoir, tout en laissant sous-entendre et comprendre que les deux candidats locaux n’auraient pas eu droit à la même loyauté, elle rejoue à sa manière le même pacte : celui de la soumission récompensée.
La trahison n’est plus celle d’un homme, mais d’une structure. On troque la fidélité à un peuple contre la reconnaissance du dominant. On vend l’autonomie symbolique de l’île pour quelques apparences d’ordre et de professionnalisme.
Voilà pourquoi cette nomination dépasse le simple cadre d’un recrutement. Elle révèle une fracture identitaire profonde : celle d’une société où la hiérarchie coloniale continue de s’exprimer à travers les choix culturels.
On ne parle plus ici d’un directeur, mais d’un système de valeurs qui persiste, où l’on préfère importer des têtes que de faire confiance à nos racines. Et ce système, le PRMA le porte comme un miroir de nos contradictions : il se dit “maison commune”, mais il reste un instrument d’aliénation.
Le mal est plus profond. Cette nomination s’inscrit dans un schéma répété : celui de la mainmise institutionnelle sur les outils de création. On préfère importer des cadres que former des consciences locales. On préfère valoriser l’expertise extérieure plutôt que reconnaître l’expérience vécue. On préfère centraliser, lisser, professionnaliser.
Le PRMA devient ainsi le miroir de cette logique : une structure qui prétend défendre les musiques actuelles, mais qui, en pratique, les normalise, les conditionne, les rend dépendantes de ses circuits. Et tout cela au nom de la “modernisation”.
On nous parle du parcours de Lamothe : la Fédurok, l’Ufisc, la direction de “La Bobine” à Grenoble. Mais ces références, présentées comme des gages de compétence, sont surtout les traces d’un modèle arrivé à bout de souffle.
“La Bobine” a été mise en liquidation ; sa gouvernance a été critiquée ; ses tensions internes ont été documentées. On peut comprendre qu’il ne soit pas le seul responsable de ces échecs, mais on ne peut pas non plus l’en exonérer. Gouverner, c’est assumer. Et s’il faut tirer des leçons de ces expériences, ce n’est pas pour les reproduire ici, sur une île qui n’a rien à voir avec les logiques continentales.
La vérité, c’est que le PRMA est aujourd’hui le symbole d’un système qui se survit à lui-même. Et que l’article du Quotidien, en relayant sans distance les paroles d’apaisement du nouveau directeur, participe à cette opération de blanchiment symbolique. Il veut donner l’image d’une continuité sereine, alors qu’il s’agit d’un passage en force.
Il présente un projet de “reconstruction collective”, alors qu’il s’agit d’une consolidation d’appareil. Cette stratégie de communication s’inscrit dans une séquence bien connue : d’abord, on nie la colère ; ensuite, on la dépeint comme irrationnelle ; enfin, on lui oppose le calme technocratique de la raison. Mais ici, la raison n’est pas du côté du pouvoir. Elle est du côté de ceux qui refusent de voir leur culture confisquée.
Le PRMA ne se relèvera pas sans vérité. Et cette vérité passe par la réouverture des dossiers que la direction voudrait enterrer. Parmi eux, celui de Takamba, association pionnière qui, avant d’être liquidée, avait tissé des liens essentiels entre la mémoire des musiques traditionnelles et les nouvelles générations. Takamba n’était pas seulement un partenaire : c’était une boussole morale, un repère.
Sa disparition n’est pas un hasard. Elle est le résultat d’un désintérêt calculé, d’un effacement programmé du travail de terrain au profit des logiques de vitrine. Tant que cette mémoire restera exclue du récit officiel, aucune reconstruction ne sera sincère.
Et puisqu’il est question de mémoire, rappelons encore que ce refus d’audit demandé par Paul Mazaka est une faute politique majeure. Il symbolise l’opacité d’un système où les responsables préfèrent maquiller les chiffres que rendre des comptes. Alexandre Lamothe prend ses fonctions sans cet audit, c’est-à-dire sans vérité préalable, et prétend “observer”, “comprendre”, “diagnostiquer”.
C’est comme prétendre écouter le cœur d’un peuple en se bouchant les oreilles. L’audit n’était pas un luxe : c’était un devoir. Le refuser, c’est prolonger le mensonge.
On ne dialogue pas avec ceux qui ont brisé le dialogue, parce que le dialogue suppose la confiance, et la confiance suppose la justice. Tant que la lumière ne sera pas faite sur les conditions de cette nomination, sur les manipulations qui l’ont accompagnée, sur les décisions d’ Alain Courbis et des instances régionales, tout discours d’apaisement sera vain.
La transparence n’est pas une menace ; c’est le seul remède. Qu’ils publient donc les documents : les délibérations, les courriers, les notes internes. Qu’ils montrent ce qu’ils prétendent défendre. Ce jour-là, on pourra peut-être commencer à parler.
En attendant, que les responsables cessent de se cacher derrière les mots. Les artistes, eux, n’ont pas ce luxe. Ils vivent les conséquences de ces politiques : la précarité, la marginalisation, le silence imposé. Ce ne sont pas des “bénéficiaires”, ce sont des acteurs, des créateurs, des porteurs de mémoire. Et ce sont eux, pas les administrateurs, qui font vivre cette île dans sa vérité sonore.
Le PRMA aurait pu être la maison commune de toutes les musiques de La Réunion. Il est devenu la maison des poignées : une poignée de décideurs, une poignée de communicants, une poignée d’élus qui prétendent savoir ce qu’il faut aux autres. Et à ceux-là, il faut dire non. Non à la confiscation. Non à la nomination opaque. Non au mépris déguisé en bienveillance. Non à la pacification du feu.
Car le feu brûle encore. Il brûle dans les ravines, dans les bas, dans les kabars, dans les voix qu’aucun communiqué ne pourra éteindre. Ce feu-là ne demande pas d’être géré. Il demande d’être entendu. Et tant que ceux qui gouvernent le PRMA refuseront d’entendre, tant qu’ils continueront de parler à la place de ceux qu’ils prétendent servir, il n’y aura pas de paix. Il n’y aura que des mots creux et des articles fades.
Le peuple réunionnais a déjà prouvé qu’il savait se relever sans ceux qui prétendent le représenter. À chaque fois qu’une porte se ferme dans une institution, il rouvre une fenêtre dans un quartier, un local, un terrain vague. Là où les subventions manquent, il reste la débrouillardise. Là où l’État oublie, il reste la mémoire.
Là où l’administration méprise, il reste la parole libre. C’est cette force que le PRMA, dans son état actuel, refuse de voir. Il confond le contrôle avec la stabilité, la communication avec la confiance, la gestion avec la création. Mais ce qui grandit ici, ce n’est pas l’obéissance : c’est la conscience. Une conscience culturelle, politique, poétique, qui n’attend plus la validation des bureaux pour exister.
La musique réunionnaise n’a jamais eu besoin de permission pour naître. Elle s’est inventée dans l’interdit, dans la douleur, dans les silences imposés. Elle est fille du fouet et de la liberté, du tambour caché et du cri libéré. Et ceux qui veulent aujourd’hui la cadrer sous des mots d’ordre institutionnels devraient se souvenir de ce qu’elle représente.
Le maloya n’est pas une discipline culturelle : c’est une forme de résistance. Le séga n’est pas une case administrative : c’est une mémoire vivante. Ces musiques sont nées sans autorisation, sans subvention, sans plan d’action. Elles continueront sans le PRMA si le PRMA persiste à se croire indispensable.
C’est cela, le cœur du problème : cette prétention de l’institution à se croire le centre. À s’imaginer qu’en dehors d’elle, rien n’existe. Qu’elle est la gardienne de la légitimité, la détentrice du savoir-faire, la garante du bon goût.
Ce discours est la réplique exacte de celui qu’on entendait à l’époque coloniale : “sans la métropole, point de civilisation ; sans nos cadres, point de développement.” Aujourd’hui, le langage a changé, les budgets ont remplacé les canons, mais le mécanisme est le même. Le PRMA n’est plus seulement une structure défaillante ; il est devenu le miroir d’un rapport de domination persistant.
Ce rapport, on le voit dans chaque détail : dans la nomination imposée, dans le refus de l’audit, dans le silence entourant la liquidation de Takamba, dans la marginalisation des artistes qui osent parler. Il n’y a pas de hasard, il y a un système. Un système où l’on garde le pouvoir entre quelques mains, où l’on s’autorise à désigner qui est “professionnel” et qui ne l’est pas, où l’on distribue les moyens selon la docilité et non selon le mérite.
Et tout cela est enveloppé dans les mots les plus inoffensifs : accompagnement, mutualisation, rationalisation. Derrière ces mots, il y a la même logique de soumission.
Mais quelque chose change. Les artistes parlent. Les collectifs s’organisent. Des voix s’élèvent, plus nombreuses, plus déterminées, plus politisées aussi. L’époque de la résignation culturelle est en train de se terminer.
La nomination d’Alexandre Lamothe aura peut-être eu au moins ce mérite : révéler l’ampleur du malaise, mettre au jour la fracture, rendre visible ce que beaucoup taisaient. Car à force d’humilier le terrain, on finit par provoquer la révolte. Et cette révolte ne sera pas celle des coups d’éclat, mais celle de la durée. Celle qui construit pendant que d’autres communiquent. Celle qui fédère pendant que d’autres administrent.
Le dialogue, s’il doit renaître un jour, ne viendra pas de ceux qui ont confisqué la parole. Il viendra de ceux qui, en bas, continuent de travailler, de chanter, d’éduquer, d’organiser. Il viendra de la base, pas du sommet.
Il viendra des collectifs indépendants, des écoles de quartier, des studios improvisés, des cabanes d’artistes, des kabars où l’on apprend encore à respirer ensemble. C’est là que se construit la vraie maison commune : pas dans les conseils d’administration, mais dans les lieux où les gens se parlent sans hiérarchie.
Alors oui, le mot “dialogue” a été brisé. Mais on peut le reprendre, le reconstruire, à condition de le sortir de leurs mains. Le dialogue ne peut pas être un outil de domination. Il ne peut pas être ce rideau qu’on tire pour masquer les fractures. Il doit redevenir un espace d’égalité. Cela veut dire que le PRMA doit changer de nature, ou disparaître. Il doit redevenir un outil au service du peuple, pas une structure au service des carrières. Tant qu’il ne le fera pas, il n’aura aucun avenir.
Ce que nous demandons, ce n’est pas la lune. C’est la justice, la clarté, la dignité. Nous demandons que le PRMA publie les documents de nomination, qu’il reconnaisse la légitimité des artistes réunionnais, qu’il rende hommage à ceux qu’il a laissés tomber, qu’il réintègre la mémoire de Takamba dans son récit institutionnel.
Nous demandons que la Région assume sa part, que la DAC en la personne de Mme Guylène Tacoun rende des comptes, que les élus cessent de jouer les médiateurs alors qu’ils sont juges et parties. Nous demandons simplement que les mots aient enfin un sens.
Et s’ils refusent ? Alors il faudra passer à l’acte. Pas la violence, mais la construction. Créer ailleurs. Monter nos propres structures. Organiser nos propres réseaux. Rebâtir nos propres institutions. Nous n’avons pas besoin de leur bénédiction pour être légitimes. Ce que nous avons, ils ne pourront jamais l’acheter : la mémoire, la langue, la dignité, la ferveur. Le PRMA actuel passera, comme sont passés d’autres appareils avant lui. Mais la musique réunionnaise, elle, restera.
La mascarade durera peut-être encore quelque temps, entretenue par les médias dociles et les institutions prudentes. Mais le feu, lui, ne s’éteindra pas. Il couve dans chaque musicien, dans chaque association qu’on a voulu faire taire, dans chaque voix qu’on n’a pas invitée à la table. Ce feu n’attend qu’un souffle pour redevenir flamme. Et le jour où il se lèvera, ce n’est pas pour dialoguer : ce sera pour reprendre. Reprendre la parole, reprendre les lieux, reprendre la mémoire.
Car on ne dialogue pas avec ceux qui ont brisé le dialogue. On les dépasse. On les démode. On les rend inutiles.
Et on avance, libres, debout, avec nos tambours, nos mots, nos colères et nos chants. C’est cela, la seule issue.
Que le PRMA l’entende ou non, la musique réunionnaise ne demande plus la permission d’exister.
Elle est déjà ailleurs, vivante, indomptable, hors de leur portée.

Pourquoi une dissertation aussi longue monsieur Sadeyen ?
Trop long lo frèr ! Ki va lir tou sa !