Le procès de Mathis Blaya, 24 ans, s’ouvre ce lundi 27 octobre 2025 devant la cour d’assises de Saint-Denis. Le jeune homme est accusé d’avoir tué de plusieurs coups de couteau Dominique Talbot, 71 ans, retrouvée morte à son domicile du Tampon en 2022. Le verdict est attendu ce mercredi dans la soirée (photo rb/www.imazpress.com)
Ce 3 septembre 2022, un artisan venu effectuer des travaux de rénovation chez Dominique Talbot fait une macabre découverte. La retraitée, ancienne militaire installée à La Réunion depuis une quinzaine d’années, gît dans sa chambre, baignant dans son sang. L’autopsie révèlera dix coups de couteau, dont huit portés au cou, provoquant une hémorragie fatale et une détresse respiratoire. La victime présente également des entailles sur les mains, signes d’une tentative de défense.
Rapidement, les soupçons se portent sur Mathis Blaya, un ancien locataire de la victime. Déjà soupçonné de vols de chèques et de cartes bancaires à son encontre, il a continué à fréquenter son domicile malgré les tensions. Interpellé quelques jours après les faits, il finit par reconnaître avoir tué Dominique Talbot, selon les éléments de l'enquête. Il explique être allé chez elle dans la nuit du 1er au 2 septembre pour lui dérober de l’argent. Surpris en plein larcin par la septuagénaire réveillée par le bruit, il l’aurait menacée puis poignardée sous l’emprise de la drogue et de l’alcool.
- Un contexte de consommation massive de stupéfiants -
Au moment des faits, Mathis Blaya consommait quotidiennement ecstasy, MDMA et alcool, pour un budget évalué entre 1.500 et 2.000 euros par mois. Selon les experts, son état d’addiction chronique a favorisé le passage à l’acte, sans pour autant abolir son discernement. Le psychiatre conclut à une personnalité antisociale, marquée par la colère et l’impulsivité, mais sans pathologie mentale majeure.
Dominique Talbot, quant à elle, était décrite par ses proches comme une femme généreuse et impliquée, mais au caractère affirmé. Elle avait porté plainte contre Mathis Blaya pour des vols, sans toutefois couper les liens. Le soir du drame, il s’introduit chez elle, prend une carte bancaire. Selon ses propres déclarations, un échange d’insultes précède l’agression mortelle. Après avoir quitté la maison, il se rend dans une discothèque de l’Ouest où il utilise la CB de la victime pour régler ses consommations.
- Des aveux confirmés lors de la reconstitution -
En avril 2024, une reconstitution a permis à l’accusé de rejouer le déroulé des faits, confirmant ses aveux. Les médecins légistes présents concluront probablement à la compatibilité entre sa version et les blessures constatées sur la victime. L’arme du crime, un couteau, n’a jamais été retrouvée.
Initialement mis en examen pour assassinat, Mathis Blaya sera finalement jugé pour meurtre et vol aggravé. Derrière la qualification pénale, c’est toute la question de l’intention criminelle qui pourrait être débattue. Pour l’accusation, il s’agira vraisemblablement d’un acte volontaire d’une extrême violence, ayant visé directement les zones vitales. Pour la défense, l’état de dépendance et l’absence de préméditation devront être pris en compte.
Deux journées d’audience sont prévues. La cour d’assises devra trancher sur la responsabilité de Mathis Blaya, détenu depuis septembre 2022. Le verdict est attendu le mercredi 29 octobre 2025 en soirée.
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