Xi Jinping entame lundi une visite d'Etat de deux jours en France, oĂč il assure vouloir "Ćuvrer" avec son homologue français Emmanuel Macron Ă "rĂ©soudre la crise" en Ukraine et continuer Ă investir dans l'Hexagone.
Emmanuel Macron, qui s'est concerté en amont avec le chancelier allemand Olaf Scholz, entend pour sa part prÎner la "réciprocité" commerciale et la recherche d'une résolution de la guerre en Ukraine face à un président chinois qui continue d'afficher son soutien à la Russie.
Accueilli dimanche par le Premier ministre Gabriel Attal, le prĂ©sident chinois est reçu lundi matin par Emmanuel Macron Ă l'ElysĂ©e, ainsi que la prĂ©sidente de la Commission europĂ©enne Ursula von der Leyen, pour Ă©voquer les diffĂ©rends commerciaux, avant un tĂȘte-Ă -tĂȘte plus politique dans l'aprĂšs-midi.
Ces diffĂ©rends sont nombreux. MenacĂ©e d'ĂȘtre prise en tenailles entre les Ă©conomies amĂ©ricaine et chinoise, massivement aidĂ©es par la puissance publique, l'Union europĂ©enne a multipliĂ© ces derniers mois les enquĂȘtes sur les subventions Ă©tatiques chinoises Ă plusieurs secteurs industriels, notamment aux vĂ©hicules Ă©lectriques, accusĂ©es de fausser la concurrence.
Dans un entretien à La Tribune Dimanche, Emmanuel Macron reconnaßt que les Européens ne sont "pas unanimes" sur la stratégie à adopter car, dit-il, "certains acteurs voient toujours dans la Chine essentiellement un marché de débouchés" alors qu'elle "exporte massivement vers l'Europe".
Il plaide lui pour "mieux protĂ©ger notre sĂ©curitĂ© nationale", "ĂȘtre beaucoup plus rĂ©alistes dans la dĂ©fense de nos intĂ©rĂȘts" et "obtenir la rĂ©ciprocitĂ©".
- Cognac -
A PĂ©kin, ces mesures jugĂ©es "protectionnistes" passent mal. Les autoritĂ©s chinoises ont lancĂ© leur propre enquĂȘte antisubventions visant essentiellement le cognac français, contre laquelle le prĂ©sident français compte s'Ă©lever. La filiĂšre de cette eau-de vie se dit "otage" des tensions entre l'UE et PĂ©kin.
Le numéro un de la superpuissance chinoise assure dans Le Figaro que les deux pays sont en capacité "d'approfondir leur coopération en matiÚre d'innovation pour promouvoir le développement vert", comme c'est déjà le cas avec les usines de batteries, et espÚre que la France offrira à ses entreprises "un climat d'affaires juste et équitable".
Si aucun contrat mirobolant n'a été annoncé à ce stade, des discussions sur des investissements sont en cours jusqu'au bout. Un forum économique franco-chinois est prévu lundi au théùtre Marigny.
L'aprĂšs-midi, aprĂšs une cĂ©rĂ©monie protocolaire d'accueil en grande pompe aux Invalides, et avant un banquet Ă l'ElysĂ©e, Emmanuel Macron et Xi Jinping se retrouveront en tĂȘte-Ă -tĂȘte pour la sĂ©quence la plus politique, puis s'exprimeront devant la presse.
Le Français compte demander au Chinois de soutenir la "trĂȘve olympique" pour "l'ensemble" des conflits Ă l'occasion des Jeux de Paris cet Ă©tĂ©.
Paris veut a minima s'assurer que la Chine, principale alliée du président russe Vladimir Poutine, ne bascule pas dans un soutien clair à son effort de guerre face à Kiev. Voire "l'encourager à utiliser les leviers" dont elle dispose sur Moscou pour "contribuer à une résolution de ce conflit", selon l'Elysée.
- Escapade -
Emmanuel Macron avait portĂ© ce mĂȘme message il y a un an lors de sa propre visite d'Etat en Chine, avec des rĂ©sultats modestes. Souhaitant le retour de "la paix et la stabilitĂ©" en Europe, le prĂ©sident chinois affirme dans Le Figaro vouloir "Ćuvrer avec la France et toute la communautĂ© internationale Ă trouver de bonnes pistes pour rĂ©soudre la crise" en Ukraine.
La visite de Xi Jinping vient célébrer les 60 ans de relations diplomatiques entre les deux pays et marque son retour pour la premiÚre fois en Europe depuis 2019.
AprÚs la France, il se rendra en Serbie et en Hongrie, deux pays restés proches de Moscou.
Le président français enfoncera le clou mardi, dans les Pyrénées, à l'occasion d'une escapade plus personnelle entre les deux hommes, accompagnés de leurs épouses.
L'objectif de ce dĂ©jeuner sur le col du Tourmalet, lĂ oĂč, enfant, il passait ses vacances chez sa grand-mĂšre, est Ă©minemment diplomatique: casser l'imposant protocole pour instaurer un dialogue plus direct, notamment sur l'Ukraine.
Sur la question sensible des droits humains, Emmanuel Macron dit prĂ©fĂ©rer Ă©voquer "les dĂ©saccords" plutĂŽt "derriĂšre des portes closes" et ne pas Ă©riger en prioritĂ© le dossier de TaĂŻwan, pourtant au cĆur de fortes tensions entre les Etats-Unis et la Chine.
Plusieurs milliers de Tibétains, selon leurs représentants, ont manifesté dimanche à Paris contre la venue du président chinois, en France, "pays des droits de l'homme" qui accueille "un dictateur".
Le député européen Raphaël Glucksmann a lui dénoncé lors d'un débat sur RTL, la "naïveté sans nom" de l'Europe face à la "concurrence déloyale de la Chine", qui repose notamment sur "l'esclavage des Ouïghours", dont il est un fervent défenseur. "Il faut un protectionnisme écologique aux frontiÚres de l'Union européenne" et "surtaxer ces produits chinois", a-t-il plaidé.
AFP





Rien que ça ?
A quand le gamin à l'Elysée parlerait des Droits de l' Homme ?
Tout le reste est sans importance sur la venue de ce type Ă Paris ...