Gouvernement Lecornu 2 : les réactions à La Réunion

  • Publié le 13 octobre 2025 à 15:41
  • Actualisé le 13 octobre 2025 à 18:04
Sébastien Lecornu

Deux jours après sa renomination à Matignon, Sébastien Lecornu a annoncé, ce dimanche soir, le gouvernement compte 34 ministres dont 19 de plein exercice. Entre ministres politiques et techniciens, ce nouveau gouvernement entre en fonction ce lundi, avec l'objectif de déposer un projet de budget dans les temps. À La Réunion, les personnalités politiques réagissent. (Photo rb/www.imazpress.com)

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Perceval Gaillard, député de La Réunion

"Les Outre-mer encore et toujours une variable d'ajustement.

En nommant un gouvernement composé de macronistes en fin de course, de LR débauchés et de hauts fonctionnaires aux ordres : le Premier ministre joue sa dernière carte. Dans une tentative déséspérée de sauver le Président de la République et ce qu'il reste du bloc central, Sebastien Lecornu sacrifie, une fois de plus, les Outre-mer.

Considéré comme une variable d'ajustement, le ministère des Outre-mer change une nouvelle fois de main pour des raisons d'équilibres politiques internes à la Macronie finissante. Comment peut-on comprendre cela autrement que par le mépris et la méconnaissance de nos enjeux par les élites parisiennes ?

Plus que jamais nous devons censurer ce gouvernement illégitime et retourner aux urnes pour la seule élection capable de résoudre la crise politique : une Présidentielle anticipée".

 "La France, en tant que puissance régionale, veille à la stabilité dans la zone et se tient prête".

• Pour La Réunion :

Le PLR s’indigne de la composition du nouveau gouvernement. Dans ce gouvernement Lecornu II, les figures centrales ne sont pas de nouveaux visages, mais la reconduction d’idéologies.

Les visages changent à peine, la farce perdure, les logiques restent : celles d’un pouvoir usé, recroquevillé sur lui-même, incapable d’écouter le pays qu’il prétend gouverner.

Emmanuel Macron s’entête dans son théâtre d’ombres : les mêmes ministres, les mêmes politiques, la même arrogance. Et comme toujours, les Outre-mer réduits à un symbole de vitrine, confiés à une ministre parachutée de Paris, sans lien, sans chair, sans mémoire des luttes et des blessures de nos territoires. Un geste néocolonial, presque mécanique, qui dit tout du rapport que l’État entretient encore avec nous.

Nous sommes passés d’un ministre d’État des Outre-mer - avec un rang, une posture, une responsabilité symbolique -, à un simple "ministre des Outre-mer" un strapontin ministériel, un portefeuille comme un autre. Les Outre-mer sont devenus la variable d’ajustement permanente de l’Etat central.

Ils s’y adaptent, s’y plient, subissent les glissements, les coupes, les désintérêts. Ils sont les territoires que l’on oublie jusqu’à les rappeler pour une crise ou un manifeste.

Ce gouvernement ne constitue pas une révolution. Il n’apporte aucun souffle de rupture. Il incarne le retour aux réflexes de la monarchie technocratique, du sommet vers les marges, avec la conviction que l’on décide d’en haut ce qui conviendra en bas.

La nomination de Naïma Moutchou aux Outre-mer est un geste symbolique : on l’exhibe comme une preuve d’attention, alors qu’on refuse solennellement l’idée que les territoires doivent penser eux-mêmes leur avenir.
À La Réunion, ce choix est une injure.

Pendant que la vie chère étrangle les familles, que le chômage frappe nos jeunes, que nos services publics se délitent, on nous sert des annonces vides et des visages recyclés.

C’est l’image même d’une Cinquième République à bout de souffle, coupée du réel, incapable de se réinventer.
Le PLR appelle à rompre avec cette logique de domination et d’oubli.

Cette crise de régime est bien la preuve de la nécessité d’une transformation profonde de notre pays : celle d’une Sixième République sociale, démocratique et décolonisée, où les territoires ultramarins auront enfin voix au chapitre, où la parole du peuple pèsera plus que les consignes venues d’en haut.

La Réunion, comme toutes les régions d’Outre-mer, ne veut plus être administrée : elle veut être entendue et respectée.

Ce gouvernement de recyclage ne représente pas l’avenir ; il n’est que le miroir terne d’un régime à l’agonie.

Région Réunion :

La Région Réunion a pris connaissance de la composition du nouveau gouvernement.

Elle observe au préalable que pas moins de sept ministres se sont succédé rue Oudinot, au ministère des outre-mer, depuis 2022, en trois ans (Yaël Braun-Pivet, Jean-François Carenco, Philippe Vigier, Marie Guevenoux, François-Noël Buffet, Manuel Valls, Naïma Moutchou).

Elle note également que les outre-mer qui avaient été érigés au rang de Ministère d’État lors du gouvernement sortant perdent cette qualité et se retrouvent désormais relégués, dans l’ordre protocolaire,  au treizième rang des ministres, après le Premier ministre.

La Région Réunion déplore ce déclassement et souhaite que celui-ci ne traduise pas une régression des outre-mer dans l’ordre des priorités. Elle rappelle la gravité de la situation dans les territoires ultra-marins et les attentes qui ont été exprimées.

S’agissant plus particulièrement de La Réunion, les enjeux immédiats concernent notamment :
- les crédits pour l’emploi, pour la santé, pour l’Éducation Nationale, pour le logement, pour l’économie avec les menaces pesant sur la LODEOM et la défiscalisation, dans la perspective du Projet de Loi de Finances 2026 et du Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale 2026 ;
- la question centrale de la vie chère et le sort du projet de loi ;
- le suivi des mesures du CIOM.

Ces questions méritent d’être traitées dans leur caractère prioritaire par l’État, quelles que soient les circonstances. 

 

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