Manque d'effectifs, surpopulation carcérale : les agents pénitentiaires de la prison du Port en grève

  • Publié le 27 octobre 2025 à 09:48
  • Actualisé le 27 octobre 2025 à 15:14
Prison du Port : débrayage des agents pénitentiaires après de nouvelles violences

Ce lundi 27 octobre 2025, le patron des prisons françaises - Sébastien Cauwel - est attendu à la prison du Port. En visite à La Réunion, c'est accueilli par la mobilisation d'agents pénitentiaires qu'il est arrivé. Ces derniers sont en grève. Ils dénoncent le manque d'effectifs et la surpopulation carcérale. Et ce, même si le 30 juin a été annoncé la création d'une prison en préfabriqué de 50 places (Photo d'illustration : sly/www.imazpress.com)

"Ce nouveau projet prévoit 50 places pour des détenus en semi-liberté", explique Vincent Pardoux, représentant syndicat de FO pénitentiaire à La Réunion. Des prisonniers qui travaillent la journée et rentrent le soir. "C'est une mesure qui ne fait qu'appel d'air, qu'un pansement sur la vraie problématique", disait-il à Imaz Press.

D'autant que "nous avons déjà des quartiers de semi-liberté à Saint-Pierre et Saint-Denis, qui ne sont pas remplis puisque les détenus ne correspondent pas aux critères de la magistrature", notait Vincent Pardoux.

Le communiqué du ministère de la Justice précise que ces établissements, "livrables en 18 mois contre 7 ans pour des établissements classiques et pour un coût divisé par deux (200.000 euros la place contre 400.000 euros pour des prisons classiques), garantissent les mêmes standards de solidité (construction en béton armé) et de fonctionnement à l’usage que les constructions classiques".

- 45 surveillants manquent à l'appel à La Réunion -

Dans le milieu pénitentiaire, l'urgence est ailleurs. "Ce qui compte c'est notre grand besoin d'effectifs. Il manque 45 surveillants pour fonctionner à La Réunion, 20 au Port et 25 à Domenjod (Saint-Denis), alors qu'il y a des demandes", lance le syndicaliste.

"Nous avons également besoin d'unité psychiatrique, d'unités spécialisées, d'un nouvel établissement dans le sud. Ce n'est pas 50 places mais 400 places qui permettraient d'absorber la surpopulation carcérale", poursuit Vincent Pardoux. 

À La Réunion, "nous avons un taux de surpopulation sur Saint-Denis et Saint-Pierre de l'ordre de 160% en moyenne", dénonce-t-il. 

La France bat régulièrement des records de surpopulation carcérale. Selon les données du ministère de la Justice, on comptait au 1er juin 84.447 détenus, un chiffre jamais égalé, pour 62.556 places. La densité carcérale dépasse même 200% dans 22 établissements ou quartiers pénitentiaires et 150% dans 70 autres.

www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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