Dans la farouche bataille politique autour de la nouvelle route du Littoral, l'un des arguments massue de la majoritĂ© rĂ©gionale est le bĂ©nĂ©fice que cet Ă©norme chantier devrait apporter aux entreprises rĂ©unionnaises. Mais aujourd'hui, il existe surtout beaucoup d'incertitudes sur le sujet. S'il est certain que les gros groupements ayant remportĂ© les appels d'offres - Vinci, Bouygues, GTOI, SBTPC - y trouveront largement leur compte, cela risque d'ĂȘtre bien moins le cas pour beaucoup de PME locales sous-traitante qui se disent "victimes d'abus de position dominante et de prix imposĂ©s".
Câest censĂ© ĂȘtre une "bouffĂ©e dâoxygĂšne" pour les entreprises du BTP, une "bouĂ©e de sauvetage" pour un secteur en crise depuis plusieurs annĂ©es. Le chantier de la nouvelle route du Littoral porte en lui de trĂšs nombreux espoirs pour beaucoup dâentrepreneurs rĂ©unionnais. Trop peut-ĂȘtre. Car Ă lâheure actuelle, rien ne dit quâil profitera rĂ©ellement aux PME locales, et pas seulement aux fameux "donneurs dâordre", les Vinci, Bouygues, GTOI et autres SBTPC.
Avec les transporteurs, un pas important a Ă©tĂ© franchi ce mercredi 11 juin 2014. RĂ©unis au sein du GIE Transgroup OI, créé pour lâoccasion et prĂ©sidĂ© par Jean-Bernard Caroupaye, ils sont enfin parvenus Ă signer un accord-cadre avec le groupement GTOI/SBTPC/Vinci pour le chantier des digues et de lâĂ©changeur de La Possession. Et ce aprĂšs cinq mois dâĂąpres nĂ©gociations. "Câest un moment historique pour les transporteurs", se rĂ©jouit Jean-Bernard Caroupaye. "Câest un chantier de 11 millions de tonnes de matĂ©riaux, câest du jamais-vu dans lâhistoire de La RĂ©union !", insiste-t-il.
Caroupaye : "On a pu imposer un tarif plus juste"
VoilĂ en effet une bonne nouvelle pour les transporteurs rĂ©unionnais, du moins ceux faisant partie de ce GIE ad hoc rĂ©unissant les trois groupements GTMR, CT-TR et GE2R. Aujourdâhui, donneurs dâordre comme transporteurs se fĂ©licitent de cet accord. "Il y a eu des hauts et des bas, mais dans le respect de chacun, et on a pu imposer un tarif plus juste. Les transporteurs eux-mĂȘmes nâen revenaient pas dâarriver Ă ce rĂ©sultat !", confie le prĂ©sident de la FNTR.
"Tout sâest fait dans le respect de la charte de bonne pratique imposĂ©e par la RĂ©gion et dans le respect des grilles tarifaires. Câest un contrat Ă©quilibrĂ© entre les deux parties qui va permettre aux transporteurs dâinvestir", embraye de son cĂŽtĂ© StĂ©phane Braban, directeur du projet du groupement GTOI/SBTPC/Vinci pour le lot digues et Ă©changeur.
Les discours Ă©taient pourtant bien diffĂ©rents il y a quelques semaines, alors que les nĂ©gociations faisaient rage pour obtenir des prix dĂ©cents, dans le respect des tarifs Ă©tablis par le ComitĂ© national routier (CNR) Ă lâaide dâun simulateur.
"Personne ne tient compte du simulateur !", pestait alors Victor TĂ©vanĂ©, vice-prĂ©sident de la FNTR (FĂ©dĂ©ration national du transport routier). "Les grands groupes tirent les prix vers le bas, et si on nâest pas dâaccord, on nous dit dâaller voir ailleurs !", dĂ©plorait-il. Au point que les discussions ne se sont pas toujours dĂ©roulĂ©es dans une ambiance des plus sereines... "Il y a eu une rĂ©union assez tendue entre Vinci et les transporteurs par rapport au respect de la grille tarifaire, un Ă©ventuel blocage ou dĂ©brayage a mĂȘme Ă©tĂ© Ă©voquĂ©", tĂ©moigne-t-on dans le milieu du transport.
"C'est un rapport de force tout le temps"
Depuis, la plupart des transporteurs sont parvenus Ă se mettre dâaccord pour constituer ce GIE Trangsroup OI et pouvoir enfin peser dans la nĂ©gociation. "CâĂ©tait beaucoup plus facile pour nous dâavoir un seul interlocuteur", avoue StĂ©phane Braban. Quant Ă Jean-Bernard Caroupaye, il estime mĂȘme que "traiter un gros chantier comme celui-lĂ individuellement aurait Ă©tĂ© catastrophique pour la profession".
JoĂ«l Mongin, transporteur lui aussi et ancien prĂ©sident de la FNTR, abonde dans ce sens. "La question des prix nâest jamais vraiment rĂ©glĂ©e. Câest un rapport de force tout le temps. Les donneurs dâordre ne sont pas lĂ pour nous faire des cadeaux. Tout ce quâils peuvent grignoter, ils vont le grignoter. Mais ils ne sont pas les seuls Ă avoir faim, nous aussi !", sâexclame-t-il.
Dans un contexte de crise du secteur du BTP, le chantier de la nouvelle route du Littoral sâapparente Ă un "Eldorado" dont chacun veut avoir sa part. "Les chefs dâentreprise ont trĂšs peu travaillĂ©, il y a trĂšs peu de boulot, donc tout le monde attend cette route du Littoral", souligne Jonathan Saminadin, prĂ©sident du Collectif pour la dĂ©fense des travaux public et du bĂątiment. "Mais câest toujours le mĂȘme constat : les donneurs dâordre mettent en concurrence les sous-traitants, ce qui est normal, mais Ă quel prix ? Le but est quand mĂȘme que les PME puissent au moins sâen sortir, ça ne sert Ă rien de casser les prix, ça ne sert Ă rien dâavoir pour trois ou quatre ans de travail si Ă la fin on ne peut pas payer les charges...", analyse-t-il.
Un climat de peur
Le problĂšme ne touche pas uniquement les transporteurs, mais lâensemble des prestataires et sous-traitants des grands groupes, que ce soient les sociĂ©tĂ©s dâintĂ©rim ou encore celles sâoccupant du mobilier de chantier. Beaucoup de petits patrons rĂ©unionnais dĂ©plorent lâattitude plĂ©nipotentiaire des donneurs dâordre. Car tous nâont pas forcĂ©ment les moyens de sâunir comme les transporteurs. Et lĂ , câest la loi de la jungle.
"Avant il y avait un minimum de respect pour les fournisseurs. Mais lĂ , ce sont les donneurs d'ordres qui fixent les prix et il nây a pas Ă discuter", dĂ©nonce-t-on dans le milieu de lâintĂ©rim. On Ă©voque un climat "malsain, de pression, de peur" et beaucoup refusent de tĂ©moigner en dehors de lâanonymat. "On nâa aucun recours face aux abus de position dominante. On nâa pas les moyens de dire non, alors on va travailler pour perdre de lâargent, on ne pourra pas supporter les charges. Avec ces prix-lĂ , la douleur sera terrible au rĂ©veil", prĂ©dit un patron de PME. "On a toujours travaillĂ© de façon saine, les nĂ©gociations sur les prix font partie du jeu, mais pas comme ça...", ajoute-t-il.
Le crédit d'impÎt en question
Dâautant quâil nây a pas que cette seule question des prix. La position dominante des donneurs dâordres par rapport aux PME serait source d'autres pratiques. Il est notamment question de l'utilisation du CICE (CrĂ©dit d'impĂŽt pour la compĂ©titivitĂ© et lâemploi). Le procĂ©dĂ© nâest pas nouveau. Il avait Ă©tĂ© dĂ©noncĂ© en juillet 2013 par les ministres Arnaud Montebourg et Pierre Moscovici, ce dernier menaçant mĂȘme les entreprises se livrant Ă ce dĂ©voiement du CICE "dâamendes trĂšs importantes". NommĂ© mĂ©diateur inter-entreprises, Pierre Pelouzet avait de son cĂŽtĂ© constatĂ© des tentatives de la part de grands groupes de dĂ©lester de leur CICE les PME travaillant pour eux, sous forme de rĂ©duction illĂ©gale de prix.
MalgrĂ© ces alertes, ce dĂ©voiement du CrĂ©dit dâimpĂŽt pour la compĂ©titivitĂ© serait toujours pratiquĂ© par certains donneurs dâordres en MĂ©tropole. Ce qui plomberait encore plus des petites entreprises dĂ©jĂ Ă©tranglĂ©es par les prix imposĂ©s. Qu'en est-il Ă La RĂ©union ?
"Les grands groupes ont un poids énorme"
"Le problĂšme câest que ceux qui ne veulent pas de cette route font toute sorte de suppositions", rĂ©pond le prĂ©sident de la CCIR Ibrahim Patel, qui assure nâavoir "jamais eu Ă©cho de ce genre de pratiques". "Mais nous sommes dâaccord pour accompagner les entreprises et faire le lien avec les donneurs dâordre si besoin", ajoute-t-il.
Toutefois, tout ne semble pas si clair. MĂȘme au sein de la Chambre de commerce et dâindustrie, on avoue quâil est "assez classique dâentendre ce genre de choses..." "Ăa a Ă©tĂ© dit pour la dĂ©fiscalisation, mais on nâa jamais vu de documents pour lâattester. Le fait est que nous sommes dans une problĂ©matique de nĂ©gociation entre les donneurs dâordre et les sous-traitants", souligne un membre de la chambre. "Les grands groupes ont un poids Ă©norme, câest Ă©vident. Si vous travaillez Ă 95 % avec un donneur dâordre unique, vous ĂȘtes forcĂ©ment dans une position de faiblesse. Câest pourquoi nous insistons pour que les entreprises diversifient leur portefeuille clients", ajoute-t-il.
Bref, si les transporteurs sont parvenus Ă obtenir un accord satisfaisant, câest loin dâĂȘtre le cas des autres petites entreprises locales qui, pour nombre dâentre elles, semblent bel et bien condamnĂ©es Ă subir la loi du plus fort. Reste Ă savoir si le mirifique chantier de la NRL pourra malgrĂ© tout leur profiter un peu.
www.ipreunion.com


Votre analyse n'est pas complÚtement fausse, toutefois je vous invite à vous rapprocher de la Région et vous verrez que ce que vous dites est déjà en court de réalisation.
Le Président de Région au début de son mandat a débloqué une enveloppe de 300 millions d'euro (Plan de relance régional) qui a permis aux petites entreprises locales de travailler, tout récemment il y a eut l'inauguration d'un complexe sportif à st-Leu (la commune de Thierry Robert qui ne cesse d'insulter Didier Robert), la participation de la région de 2 millions d'euro.
La Région a mis en place au début de sa mandature les cases à lire.
En ce moment sur la commune de St-Paul la Région est en pourparler pour racheter le "Cimendef", ainsi utiliser ce nouveau lieu pour des commerces, des bureaux de région et un complexe culturel. En rachetant ce tas de béton le maire envisage avec l'argent de cet achat de faire plusieurs petites bibliothÚques dans les différents quartier de la commune.
Didier ROBERT et son équipe travaillent pour la population sur tous les plans!!! Il est bon de reconnaßtre l'implication de notre région sur tout le territoire!!
Je comprends qu'il est parfois difficile de croire encore en la politique, personnellement j'ai choisi de regarder ce qui ce fait au lieu d'écouter des détracteurs qui ne cessent de démolir les projets et dossiers de ceux qui sont en place.
Moi je dit Qu'il y a plus Important a faire que de Construire une route qui est Hors Budget et qui va endetter la RĂ©union. Ce qui serait bien pour la population RĂ©unionnaise sa serait la rĂ©novation, le nĂ©ttoyage des routes, de nos Villes et mĂȘmes de petits Quartiers, L'amĂ©nagement de structures d'annimation pour les Jeunes, Sa pourait etre des terrains de foot ou de sport, des case jeune ammĂ©nager avec tĂ©lĂ© consol suivi scolaire et professionnelle au lieu de leur tourner le dos et de dire kil sont des bon a rien et des dĂ©linquants... Comme le dit Ca finira Jamais: Les Politiques actuells sont des incompĂ©tents et magouilleur. Breff C 'est la rĂ©action dun jeune qui n'a rien a faire et qui ne Croi pa au Blabla des Politiques Bonne SoirĂ©e
Bonjour,
Du travail, le développement des formations au métier du BTP, de la logistique en perspective !
Mais comment vaincre la crise avec des magouilles aussi énorme ,les politiques actuel sont des incompétents magouilleurs ,mais quand les réunionnais vont finir par comprendre cela , mais quand les réunionnais dont je fais partie vont se réveiller ? nous devrions prendre exemple sur les corses car eux ils ont des c.......
Nonobstant des aléas, il y a du travail qui s'annonce à l'horizon!!!
Merci à la Région et à Didier ROBERT.