Ancien ministre socialiste de l'économie et des finances, Dominique Strauss-Kahn est arrivé à La Réunion ce vendredi 6 mai 2005. À l'invitation de la fédération du parti socialiste (PS) il est venu faire campagne pour le "oui" au référendum sur la constitution européenne qui aura lieu le 29 mai. Le dirigeant socialiste séjournera dans l'île jusqu'au dimanche 8 mai
"Je suis venu prôner le "oui" au référendum sur la constitution européenne et écouter ce que les Réunionnais ont à me dire" notait Dominique Strauss-Kahn à son arrivée à l'aéroport Roland Garros. Il estimait ensuite que "La Réunion a tout intérêt à voter "oui" au référendum" car "l'Europe joue un rôle considérable dans l'île"."Épouvantails"
Les arguments des partisans du "non" - dont fait partie le dirigeant socialiste Henri Emmanuelli en visite à La Réunion, il y a quelques jours -, l'ancien ministre notait , "il est totalement faux d'affirmer que la constitution remet en cause le statut de région ultrapériphérique (RUP - statut permettant certaines dérogations au droit communautaire et le versement des certaines aides financières de l'union européenne - ndlr)". Bien au contraire selon Dominique Strauss-Kahn, "le statut de RUP sera plutôt renforcé".
Il accordait aussi peu de crédit aux mises en garde des partisans du non" contre "la casse des services publics" ou encore "le refus de l'harmonisation fiscale". Tout cela estimait l'ancien ministre "est un ensemble de sujets que l'on agite comme des épouvantails. Cela montre la faiblesse de l'argumentaire".
"Question purement européenne"
Notant que "la France serait marginalisée" si le "non" l'emportait, Dominique Strauss-Kahn se réjouissait de la remontée opérait par le "oui" dans les sondages. "Beaucoup de Français qui ont en assez de ce gouvernement et qui pensaient le sanctionner en votant "non" se rendent maintenant compte que cette élection ne porte pas sur un problème de politique intérieur. Ils comprennent qu'ils ont à se déterminer par rapport à une question purement européenne".
"Crise sérieuse au PS"
Quant à savoir si le PS - écartelé entre partisans du "oui" et du "non" -, sortirait indemne de l'après 29 mai, l'ancien ministre disait "si le "oui" l'emporte il n'y aura pas de problème car la ligne choisie par les militants socialistes aura été respectée et les quelques individualités qui ne l'auront pas fait en seront pour leurs frais. Par contre, si le "non" l'emporte, la crise sera sérieuse car la volonté des militants n'aura pas été respectée".
Dans l'après-midi, accompagné de Gilbert Annette et Michel Vergoz, respectivement actuel et ancien premier secrétaire fédéral du PS local, l'ancien ministre s'est rendu sur le marché de Saint-Paul. L'occasion pour lui d'échanger avec les bazardiers (forains, en créole réunionnais) et leurs clients. Le ton a été un peu vif lors d'une rencontre avec des partisans du "non", mais les choses se sont vite calmées.
En fin d'après-midi, l'ancien ministre a participé à une conférence - débat avec des sociaux professionnels.
Samedi, il se rendra notamment à la foire agricole de Bras-Panon et tiendra un meeting à Saint-Denis. Dimanche il visitera le marché du Chaudron à Saint-Denis.