Dans le cadre d'un appel national, les psychomotriciens réunionnais ont manifesté ce vendredi 5 décembre 2014 au Barachois afin de demander une meilleure reconnaissance de leur métier. L'objectif est notamment d'interpeller l'Etat afin de demander une actualisation de leur formation. "Aujourd'hui, les trois ans d'études ne suffisent pas à former les étudiants en conséquence de notre champ de compétence", explique Elodie Chevalier, secrétaire de l'association des psychomotriciens de La Réunion. Les professionnels et les étudiants réclament ainsi le passage de leur diplôme - reconnu jusqu'à présent comme bac +2 - au grade de master.
La profession de psychomotricien a été reconnue par l'Etat français en 1974. Depuis cette date, le diplôme et le champ de compétences de ce métier n'ont pas été actualisés par le gouvernement. Un processus de réingénierie des études a été initié en 2008 pour les professionnels de santé, avant d'être mis en veille.
Voilà pourquoi les psychomotriciens descendent dans la rue ce vendredi. A Paris, une audience a été demandée à Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la santé. A La Réunion, la manifestation a été organisée au Barachois, devant la préfecture de La Réunion.
"Nous représentons une profession où il y a eu beaucoup d'avancées ces derniers temps, notamment au niveau de la science cognitive et de la psychologie du développement. Nous avons un métier qui demande de plus en plus de compétences. Donc nous réclamons une formation de qualité", résume Jérémy Frapeau.
Psychomotricien dans un centre d'action médico-sociale précoce, cet homme s'occupe d'enfants âgés de 0 à 6 ans. Mais sa profession l'amène également à côtoyer des personnes âgées, dans le cadre du plan Alzheimer, ou des adolescents dans le cadre du plan Autisme. "Nous réclamons un niveau de formation solide avec de la recherche derrière pour pouvoir valider correctement nos pratiques afin d'être efficace auprès de la population française", souligne-t-il.
De nombreux étudiants se sont mobilisés pour interpeller la population réunionnaise et les automobilistes afin de demander un passage de leur formation au master. Alors que le diplôme est aujourd'hui reconnue comme un bac +2, une formation plus longue permettrait également de développer la recherche dans ce métier peu connu du grand public.
"Cela débloquerait pour nous des protocoles de soins. Nous aurions plus de poids afin de pratiquer de meilleure manière notre métier et de pouvoir avancer", explique Jérémy Frapeau. "Ce processus est allé jusqu'au bout pour les kinésithérapeutes et les orthophonistes. Aujourd'hui, on demande que ce processus se remette en route. On voudrait que l'Etat aille au bout de son engagement", ajoute Elodie Chevalier, psychomotricienne et secrétaire de l'association des psychomotriciens de La Réunion.
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