Agriculture

"Les Réunionnais aiment la fraise"

  • PubliĂ© le 30 septembre 2011 Ă  07:00
Fraises

Qu'elle soit camarosa, annabelle ou encore agathe... Ce week-end, la fraise est au c?ur de toutes les attentions à Mont Vert Les Hauts à Saint-Pierre. Jusqu'à ce dimanche 2 octobre, les producteurs prodigueront, entre autres, des conseils pour la consommation, en frais ou transformée, du précieux petit fruit rouge à l'occasion de la 14ème édition de la fête de la fraise. Dans l'île, près de 650 tonnes du fruit sont écoulés annuellement. Un marché porteur pour l'avenir, notamment avec la création d'une nouvelle variété locale. "Les Réunionnais aiment la fraise", souligne Eric Lucas, technicien fruit à la chambre d'agriculture.

Dégustée en salade, confiture, en tarte ou encore en glace... La fraise fait, depuis toujours, le bonheur des papilles des plus grands et plus petits. Riche en vitamine C, elle est aussi connue pour ses vertus antioxydantes et stimulantes pour nos défenses immunitaires.

Dans l'île, la culture de "dame fraise" démarre véritablement à partir de 1979, grâce à quelques essais conduits par le CIRAD au Grand Tampon. Plusieurs variétés sont alors importées de métropole. Aujourd'hui, la culture de la fraise s'étend principalement à la zone du Grand Tampon, Mont Vert Les Hauts et Petite-Ile. Une culture dominée par deux variétés, la camarosa et l'agathe, qui représentent près de 90% de la production. Les récoltes se font de juin à décembre, avec un pic de production en octobre et novembre.

Le fruit est essentiellement commercialisé localement, avec une partie de la production vendue sur les marchés forains et au bord des routes de l'île. "L'autre partie est destinée à la transformation par les pâtissiers et glaciers locaux. C'est un marché amené à se développer", indique Eric Lucas. Concernant l'exportation du fruit sur les marchés européens, il explique qu'elle n'"offre pas de débouchés réels après avoir fait objet d'une expérimentation".

Par ailleurs, selon le technicien fruit, la production annuelle de fraises atteint 650 tonnes et sa culture s'étend sur près de 25 hectares. "La production n'est, certes, pas comparable avec celle des mangues et letchis, mais la fraise reste l'une des production fruitières les plus importantes de l'île", affirme-t-il. Eric Lucas précise que le chiffre de la production se maintient depuis plusieurs années, et pourrait passer à une étape supérieure avec l'introduction de nouvelles variétés. Il estime "entre 50 et 60 le nombre de producteurs qui tire un revenu substantiel de cette culture". Une culture qui génèrerait près de 2,5 millions d'euros par an.

Si les producteurs locaux doivent faire face à certains obstacles, telles une forte pression phytosanitaire (en raison des maladies), une dépendance des plants venus d'ailleurs, ainsi que des difficultés de commercialisation du fruit à certaines périodes, pour Eric Lucas, le marché de la fraise est "porteur pour l'avenir". "La consommation de fraise est toujours en augmentation. La population, de plus en plus nombreuse, en raffole", explique-t-il. "Très peu de personnes n'aiment pas ce fruit", rigole-t-il.

Eric Lucas avance également que "les besoins de la transformation locale sont très importants, laissant envisager des perspectives intéressantes". Il cite le développement de la culture hors sol, qui permet une meilleure valorisation des petites surfaces tout en diminuant la pénibilité du travail. "Les fraises sont moins traitées et on observe une meilleure régularité au niveau de la production", poursuit-il.

À noter qu'une nouvelle variété de fraise locale est actuellement expérimentée par l'Armeflhor (association réunionaise pour la modernisation de l'économie fruitière légumière et horticole) en collaboration avec le CIREF (centre national de création variétale fraise). "Très rustique, elle est également peu sensible aux maladies et a une bonne tenue en barquette", affirme, pour sa part, Jacques Filliatre, coordonnateur d'Armeflhor. Assez parfumée avec une légère pointe d'acidité et une belle coloration rouge, cette variété locale devrait être commercialisée avant 2013. "Elle intéresse déjà nos voisins mauriciens", commente Eric Lucas.

En attendant de la retrouver sur les étals des marchés forains de l'île, ce week-end, plus de 30 000 gourmands sont attendus sur le site du Domaine Vidot à Mont Vert Les Hauts à l'occasion de la 14ème édition de la fête de "dame Fraise". Au menu : animations, concerts et bien sûr, dégustation...

Emilie Sorres pour
guest
0 Commentaires