Il va intéger l'écurie Francis-Henri Graffard

Loïc Thomas, jockey, de Mafate à Chantilly

  • Publié le 17 février 2014 à 05:00
Loïc Thomas

Pour quelques jours encore, Loïc Thomas s'occupera de ses boeufs, aidera sa maman, bricolera un peu pour rendre service, tout là-haut, à Ilet à Bourse... Descendu quelques jours à La Rivière des Galets, chez sa soeur, le temps de régler d'incontournables formalités administratives, le jeune homme vient de regagner son ilet à pied, trois heures de marche entamées grand matin, en remontant le lit de la rivière, pour arriver sur place avec le lever du jour. A 22 ans, Loïc Thomas n'est pas un Mafatais comme les autres, c'est même un aventurier à sa façon, et il se prépare à renouer avec sa vie de jockey, à Chantilly, Lamorlaye plus exactement, pour le compte de l'écurie Francis-Henri Graffard. Une écurie qui a le vent en poupe, l'entraîneur, qui n'a pas quarante ans, manifestant une saine ambition, fondée sur une expérience déjà impressionnante doublée d'une solide renommée internationale.

De fait, pour sa première année, en 2012, l'écurie pour laquelle Loïc Thomas va monter, et espérons-le, poursuivre sa progression, a remporté 24 courses avec 38 chevaux. Avec un peu de chance et de réussite, Loïc pourra marcher sur les traces d'un autre jockey réunionnais célèbre, Johan Victoire, le bien nommé.

Comme lui Loïc a commencé jeune, à 22 ans il compte déjà 6 ans dans la carrière, dont quatre passés en métropole. "J'ai fait mes débuts avec une formation au CFA et puis au Centre équestre de La Possession, qui a fermé depuis… Ensuite j'ai été en métropole, où j'ai travaillé comme cavalier d'entraînement, puis jockey… quatre ans en tout sans revenir à La Réunion…"

Loïc a fait ses débuts en course à Vichy, il a encore couru "à Fontainebleau, Enghien, Auteuil…", autant de noms bien connus des amateurs de PMU. Loïc a couru en province aussi, sur plat et en courses d'obstacles aussi, "j'étais dans une écurie qui faisait les deux (…) j'ai fait des courses de haies, du steeple-chase et même un cross de 4000 mètres, en province (…) dans le steeple-chase, il faut les avoir bien accrochées, à la vitesse où ça va !" Loïc a obtenu quelques bons résultats, quelques places, mais il rêve encore de sa première victoire.

"La vie de jockey n'est pas facile, il faut respecter un nécessaire équilibre, manger moins qu'à la maison  pour respecter les normes de poids, et puis, il fait froid… Mais la vie là-bas, elle est bien, j'aime ça ! Et puis on voyage, j'ai convoyé des chevaux en Angleterre, en Belgique, des "groupe 1" pour des jockeys-vedettes…"

"Je repars gonflé à bloc"

Un lad-jockey travaille beaucoup, la journée débute à six heure du matin et s'étire jusqu'à 12h30, il faut s'occuper des chevaux, les entretenir, les entraîner, se montrer excellent cavalier, exceller dans toutes les allures, monter avec intelligence, analyser le comportement du cheval de course, le préparer à la compétition. De fait rares sont ceux, qui comme Loïc, parviennent à monter en course, l'aboutissement d'années d'efforts et de travail, constamment remis en question, d'un cheval à l'autre, avec toute une équipe tendue entièrement vers la performance sur la piste.

Loïc se sait encore en formation, jockey, certes, mais il tend à aller plus loin plus haut, plus vite.

En revenant à Mafate, dans sa famille, après quatre ans de travail en métropole, Loïc a d'abord cédé à un petit coup de blues, son séjour a duré un peu plus longtemps que prévu et il s'est livré à une séance d'introspection salutaire, qui a mis en exergue une puissante ambition : "Je repars gonflé à bloc!"

Loïc connaît bien le patron chez qui il va travailler, à l'époque il exerçait pour l'entraîneur Royer-Dupré, aujourd'hui il dispose de la confiance de grands propriétaires, étrangers notamment, à l'instar des Niarchos, Wildenstein ou Al-Thani.

Alors, avec l'assentiment de sa mère Loïc Thomas va repartir pour la métropole, Chantilly et le tonnerre des sabots qui enflamme le cœur des parieurs de France et de Navarre. Une belle aventure pour un "petit jeune" d'Ilet à Bourse.

www.ipreunion.com

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