Lors d'une séance houleuse à l'Assemblée nationale malgache ce mardi soir 26 mai 2015, 121 députés sur 125 présents ont voté la destitution du président de la République Hery Rajaonarimampianina. Ils lui reprochent notamment d'avoir violé la Constitution.
Dès l’ouverture de la séance, dans la matinée, 115 députés annonçaient avoir signé une requête de mise en accusation pour violation de la Constitution aux fins de déchéance du président, une requête ayant été reçue par le bureau permanent vendredi dernier.
Les élus reprochent au chef de l’État "ses hésitations", indique RFI, soulignant qu’il lui a fallu "plus de deux mois pour trouver un Premier ministre avant de le limoger au bout de huit mois". De plus, "la Haute cour de justice qui devait être créée un an maximum après la présidentielle n’est toujours pas en place", rappelle la radio. Enfin, Hery Rajaonarimampianina est accusé "d’essayer d’influencer le travail des députés".
Les débats ont débuté à 20h30 dans l’hémicycle, dans un climat très tendu. Les députés sont passés au vote à bulletin secret deux heures plus tard, certains ayant failli en venir aux mains, obligeant les militaires à intervenir pour rétablir le calme. Au final, 121 députés sur 125 ont voté en faveur de la destitution du chef de l’État.
La colère des députés avait éclaté après les Assises nationales pour la réconciliation, conclues il y a trois semaines. "Aucun élu n’avait été invité parmi les 2 000 participants", rappelle RFI, alors que la dissolution de l’Assemblée nationale figurait parmi les recommandations finales. "Le vote de ce mardi soir ressemble donc à un réflexe de protection" souligne la radio.
Cette destitution votée par les députés mardi soir doit désormais être validée ou non par la Haute cour constitutionnelle (HCC) et ses neuf juges. Ce qui pourrait sauver la tête d’Hery Rajaonarimampianina, la HCC étant réputée proche du pouvoir.
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