Selon une étude de l'Observatoire régional de santé

Natalité : Réunion-Mayotte, le grand écart

  • Publié le 22 mai 2014 à 05:00
nouveau-né

L'Observatoire régional de santé vient de publier son premier tableau bord sur la périnatalité à Mayotte. L'occasion de constater que si La Réunion tend à se rapprocher de la métropole dans ce domaine, l'île aux parfums doit elle faire face à une plus faible offre de soins, avec un taux de natalité beaucoup plus élevé, un nombre encore important de naissances hors maternité et une mortalité infantile bien plus importante.

Paru au mois d’avril 2014, cet état des lieux sur la périnatalité à Mayotte est le premier du genre. En préambule, l’Observatoire régional de santé (ORS) note d’ailleurs que "la production d’indicateurs fiables (...) se heurte à plusieurs difficultés", dont le "peu de systèmes de recueil de données". Mais ce tableau de bord constitue néanmoins "un premier travail d’identification, de collecte et de valorisation des données mahoraises sur la périnatalité".

Cette enquête permet notamment une comparaison de la situation mahoraise avec celle connue à La Réunion voisine et en métropole. Et ainsi de constater les écarts parfois très importants demeurant dans ce domaine.

À commencer par une offre de soins bien moindre à Mayotte, où l’on compte un seul centre hospitalier (Mamoudzou) comprenant une maternité de niveau 2, et quatre centres de références (Dzoumogné, Kahani, Mramadoudou et Dzaoudzi) assurant une permanence médicale pour traiter les premières urgences, les accouchements physiologiques et la dispense de médicaments.

Un manque de pédiatres et de gynécologues

L’ORS note ainsi "un manque important de professionnel de santé, plus particulièrement les spécialistes en lien avec la prise en charge périnatale". "En 2013, la densité des médecins généralistes à Mayotte apparaît largement inférieure à celle de La Réunion (48 contre 134 pour 100 000 habitants)", poursuit le rapport, ajoutant que "le constat est le même pour les densités des pédiatres et des gynécologues-obstétriciens".

Seules les sages-femmes sont plus nombreuses à Mayotte selon l’ORS, indiquant que "les accouchements réalisés dans les centres de références sont pris en charge par les sages-femmes en l’absence de gynécologue-obstétricien, de pédiatre et d’anesthésiste".

Concernant le nombre de naissances, la tendance à la baisse observée depuis 2008 se poursuit dans l’île aux parfums, avec un passage sous la barre des 7000 en 2011 et en 2012. Mais le taux de natalité reste beaucoup plus élevé à Mayotte (31,7 pour mille en 2012) qu’à La Réunion (16,9 en 2011) ou en métropole (12,6). Il s’agit là d’un taux supérieur à certains pays d’Afrique comme le Ghana (27) ou le Botswana (22) et comparable à d’autres comme le Cameroun (32), le Kenya (32) ou le Soudan (32).

La même observation peut être faite concernant le taux de fécondité, avec 127 naissances pour 1000 femmes en âge de procréer à Mayotte en 2012, contre 65 à La Réunion en 2010.

L’enquête de l’ORS révèle également des taux de mortalité infantile, néonatale et périnatale particulièrement élevés, et supérieurs à ceux de La Réunion et de la métropole. Plus inquiétant, si ces taux ont connu une légère baisse en 2011, la tendance générale depuis 2009 est plutôt à la stabilité voire à l’augmentation, à l’image d’un taux de mortinatalité (enfants nés sans vie) passé de 13,7 pour 1000 en 2009 à 15,0 pour 1000 en 2012.

300 naissances par an hors maternité

Autre fait marquant, le nombre important de naissances hors maternité, s’élevant à près de 300 en 2012, soit 4,5 % de l’ensemble des naissances, un problème touchant particulièrement le nord de l’île, où la proportion atteint 14 %. Une enquête menée en 2010 avait mis en lien ces taux élevés avec un temps de trajet à la maternité plus long et un nombre important de femmes en situation de clandestinité et sans couverture sociale.

Par ailleurs, en 2012, 11 % des naissances vivantes à Mayotte étaient prématurées, un taux en baisse par rapport à 2010 (13,2 %) mais supérieur à La Réunion (9,2 % en 2010) et à la métropole (6,6 % en 2010). De même, la part des enfants nés avec un faible poids de naissance en 2012 est de 11,5 % à Mayotte, contre 10,9 % à La Réunion et 6,4 % en métropole.

Enfin, le tableau de bord s’attarde sur le nombre des interruptions volontaires de grossesse (IVG) à Mayotte, ayant connu une forte augmentation de 1992 à 2005 en passant de 121 à 1666, mais stabilisé aujourd’hui autour de 1600 IVG par an en moyenne, 12,3 % concernant des mineures. Le taux de recours à l’IVG pour l’ensemble des femmes âgées de 15 à 49 ans est de 29,7 pour 1000 à Mayotte en 2012, contre 19,4 pour 1000 à La Réunion en 2010.

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1 Commentaires
kekere
kekere
11 ans

Vous ne diffuserez pas mon opinion mais peu importe. La natalite est un probleme surtout dans les iles. Voyez la Reunion , nous frolons le million d'habitant sur une si petite terre. Il est evident que cela explosera un jour et vous verrez si la natalite n'est pas pour quelque chose. Il est bien qu'elle diminue et encore j'aimerai savoir dans quelle type de population elle est la plus importante!!!
Elle devrait etre controlee et cela pour les generations futures.