Espèces protégées, loi sur l'eau, carrières...

Nouvelle route du littoral : ils courent, ils courent, les recours...

  • Publié le 1 décembre 2014 à 05:15

Pendant que la Région multiplie les campagnes de communication et ses efforts pour accélérer les travaux préparatoires au chantier de la Nouvelle route du littoral (NRL), plus d'une dizaine de recours - concernant les espèces protégées, la loi sur l'eau ou les carrières - demeurent en souffrance dans les tuyaux de la justice administrative. Et ce alors que François Hollande vient de se prononcer pour davantage de "démocratie participative" en matière d'environnement et de grands projets, confortant ainsi les opposants dans leur demande de suspension des travaux de la NRL. Se dirige-t-on vers un référendum local sur le sujet ?

Jeudi 27 novembre 2014. En ouverture de la troisième conférence environnementale qui se déroule à l’Elysée, François Hollande se lance dans un grand plaidoyer pour la "démocratie participative" en matière d’environnement. En réaction à l’affaire du barrage de Sivens et au décès tragique du jeune militant Rémi Fraisse, le président de la République évoque les grands projets d’aménagement du territoire et appelle à la prise en compte de tous les points de vue. "Un mauvais projet doit être arrêté rapidement", déclare-t-il, avant de prôner le recours à des référendums locaux "en cas de blocage".

Des propos qui ne sont pas passés inaperçus du côté des opposants à la Nouvelle route du littoral (NRL) à La Réunion. "Le projet de la NRL n’a pas été cité explicitement, mais il figure en toile de fond puisqu’il s’agit d’un des plus gros projet de voirie en France et qu’il est potentiellement conflictuel", relève ainsi François Payet, porte-parole d’Alternative Transports Réunion (ATR).

"Il y a un blocage de la justice"

Associée à la Fnaut (Fédération nationale des associations d’usagers des transports), ATR a déposé pas moins de sept recours contre le projet NRL. "On a attaqué quasiment chaque arrêté préfectoral et ministériel, avec des arguments. On a des motifs sérieux pour s’opposer aux différentes étapes", souligne François Payet. Mais alors que les premiers de ces recours datent de près de deux ans maintenant, ATR-Fnaut est toujours dans l’attente de réponses du tribunal administratif.

Le délai est le même pour la quasi totalité de la quinzaine de recours déposés au total contre la NRL. "C’est extrêmement long à venir...", déplore ainsi Christian Léger, secrétaire général de la SREPEN Réunion Nature Environnement, qui a déposé un premier recours en décembre 2013 concernant le non-respect de la loi sur l’eau, puis deux autres en avril 2014 concernant la dérogation accordée quant aux espèces protégées. "On a eu des réponses très tardives auxquelles on est en train de répondre. Ça donne l’impression qu’on veut faire traîner les choses", estime-t-il.

Aussi, François Payet s’en remet aux promesses de François Hollande. "Il a parlé de référendum en cas de blocage, mais qu’entend-il par là ? Est-ce une invitation à la violence ? En tout cas, ici nous considérons qu’il y a un blocage de la justice. Depuis deux ans, il y a une quinzaine de recours qui sont toujours bloqués, soit presque un tous les deux mois, c’est énorme !", souligne le porte-parole d’ATR. C’est pourquoi "on doit se positionner dans la perspective d’une consultation du public", considère-t-il.

La Région et "la politique du fait accompli"

Le président de la République a annoncé que le gouvernement ferait des propositions sur la "démocratie participative" en matière d’environnement, mais "d'ici six mois". Or le temps presse pour les opposants à la NRL. À grand renfort de communication, la Région Réunion fait tout pour avancer le projet jusqu’à un point de non-retour. "La Région mais aussi les grandes majors du BTP pratiquent la politique du fait accompli", analyse Christian Léger.

Comme le déboisement et les travaux avaient démarré à Sivens avant les résultats définitifs de l’étude environnemental du barrage, la Région Réunion a lancé des chantiers préparatoires avant que l’ensemble des recours ne soient tranchés par la justice. "Aujourd’hui, je ne considère pas que les travaux aient commencé", nuance toutefois Christian Léger. "Ce ne sont pour l’instant que des travaux de préparation, même si de ce point de vue-là, la Région est assez forte en matière de communication", ajoute-t-il. "Objectivement, le chantier de la NRL n’a pas encore démarré", abonde François Payet. "Il n’y a rien d'irréversible et cela laisse encore la possibilité de le recentrer sur une solution terrestre", complète-t-il. Mais jusqu’à quand ?

Face à la lenteur des procédures en cours, les opposants envisagent d’autres voies. Le 13 novembre dernier, l’ATR-Fnaut a adressé un courrier à la ministre de l’Ecologie Ségolène Royal et au secrétaire d’Etat aux Transports Alain Vidalies afin de demander la suspension des travaux de la route en mer "jusqu’à l’examen complet des recours". Quant à la SREPEN Réunion Nature Environnement, elle pourrait se résoudre à un "référé suspensif" si les choses devaient traîner encore de longs mois.

Qu'en pense Bruxelles ?

Enfin, une autre possibilité serait de se tourner vers Bruxelles. La Commission européenne vient en effet de lancer une procédure d’infraction contre la France au sujet du barrage de Sivens, pour non-respect de la législation sur la gestion de l’eau et d’une directive-cadre européenne. Or, l’ATR-Fnaut et la SREPEN ont chacune déposé un recours contre la NRL au titre de ce même non-respect de la directive européenne sur l’eau...

Alors les opposants à la NRL entendent bien prendre François Hollande au mot. "Un référendum pourquoi pas ?", estime Christian Léger. "Ce qu’on souhaite, c’est la mise en place d’une meilleure version du projet, dont l’impact sera le moins dommageable possible pour l’environnement. Mais là, comme pour le barrage de Sivens ou l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, on détruit la qualité de l’environnement pour un effet minime sur l’emploi. Nous voulons préserver l’avenir de nos enfants et qu’ils ne se déplacent pas sur une île qui ne soit faite que d’autoroutes et de béton", conclut-il.

www.ipreunion.com

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16 Commentaires
Madame toupi
Madame toupi
9 ans

si zot i aime casse galet met un tétrapode dans zot k mais casse pas la réunion. Non à la NRL et vive la roulette en corniche

jibé
jibé
9 ans

ICI et ailleurs ! les habitants sont dépossédés de leur environnement à petits pas et grands frais . oui on peut lutter contre ces grands projets inutiles imposés GPII et retarder ces bombes environnementales qui font le bonheur du BTP et de la grande finance . Réunionnais oui à la création d'une ZAD ( Zone A Défendre) comme à ND des landes , à Sivens , à Chambaran en métropole .

Nathalie Agénor
Nathalie Agénor
9 ans

Et alors depuis quand on ne doit pas arrêter un chantier s'il représente un grand danger ? Ce pseudo chantier de la NRL est un grand danger pour La Réunion alors il faut le stopper. De toute façon la NRL, ne verra jamais le jour puisqu'on l'aura foutu dehors de la Région Didier Robert l'incompétent

henri
henri
9 ans

Ce chantier débuté en 2013 du coté de La Possession, a déjà bien avancé !!

Arrêtez de balancer n'importe quoi !!!!on annule pas un chantier !!!!

mag
mag
9 ans

Le chantier a débuté.
Néanmoins il faut voter sans perdre de temps le schéma des carrières !
Il en va pour l'utilité publique !

@ GERARD97460
@ GERARD97460
9 ans

Tous mes amis métropolitains qui sont venus à la Réunion ont adoré notre île! J'ai même un ami guadeloupéen qui m'a dit que la Réunion est le plus beau département d'outre-mer, le plus développer!

Si vous voulez rester dans votre brousse, restez-y! En attendant nous voulons voir notre île se développer, à travers ce développement permettre à un maximum de réunionnais de travailler, de se former!

Nous sommes français, nous sommes européens, et nous ne sommes pas plus et pas moins!

Il est normal qu'avec un tel langage on peut voir le réunionnais comme un assisté! FAUX, le réunionnais est travailleur, encore faut-il lui permettre de travailler, comme c'est le cas avec le chantier de la NRL!

cyril
cyril
9 ans

Moi je suis favorable à cette nouvelle route du Littoral.
Jusqu'à quand allons nous subir cette route meurtrière ?!
Il est rare qu'au cours d'une seule mandature, un chantier se démarre ! Didier Robert est tenace.
Il est convaincu par ses idées et fait avancer la Réunion.
J'adhère !

L\'zor
L\'zor
9 ans

Vaut mieux arrêter un chantier même si ça coûterait 2 ou 300 millions au contribuable que de continuer et payer 1,5 milliards de plus au final que l'on sera incapable de payer! ça sera beau une route non terminée! Le plus gros scandale du 21 ème siècle à venir!!

pourdomi, depuis son mobile
pourdomi, depuis son mobile
9 ans

Dominiques comment fait tu pour etre sur tout les sites d'infos,Facebook, et les radios c'est pour quand la tele en-dehors de celle de la region !!!!!!

GERARD97460
GERARD97460
9 ans

Je me demande vraiment quand les créoles réfléchissent!!!!!... On voit que les créoles ne voient pas le coût réel de cette route qui n'est pas le prix fixé par Didier ROBERT l'incompétent, en final ce sera le double ou est ce qu'on va trouvé le supplément pour terminer cette route, cette route risque d'être totalement payante à al fin des travaux et sera sans nul doute la plus chère du kilomètres payant des routes françaises, c'est là que le créole réfléchira par deux fois avant de l'emprunter,il faut que cela arrive pour que les créolescommencent un jour par réfléchir avant de penser que tout est gratuit à la RÉUNION, tout leur tombe du ciel comme par enchantement, en FRANCE tout est payant mes chers créoles, on de donne pas le fric comme ça gratuitement à chaque fois cela a un coût et il faut bien qu'à un certain moment il y a quelqu'un qui paye la facture réelle, ce ne sera pas Didier ROBERT qui payera les pots cassés, mais c'est bien vous tous chers créoles de la RÉUNION, on voit que vous faîtes parti de ce paysage artificiel que la RÉUNION s'est donné au fil des années d'assistances, cela fait fuir le tourisme de voir une Île autant assistée par les aides venues de tous les horizons, moi cela me fait vraiment honte quand j'entends cela de l'étranger, mais c'est vrai que le créole de la RÉUNION n'est pas à cela comme honte dans sa vie et cela se voit quand on réside à l'étranger, moi j'en ai vraiment honte de mon île natale dans la situation actuelle où elle se trouve.. Vivement le changement....

Fouille-Merde
Fouille-Merde
9 ans

combien, la route en Corniche, a-t-elle déjà coûté au Département de la Réunion depuis sa création?!!

maria
maria
9 ans

Pourquoi un référendum ?
Le chantier a débuté !
Il s'agit d'un chantier d'utilité publique !

fany
fany
9 ans

Il faut qu'il roule dessus pour se rendre compte de la nécessité de cette NRL !

chamallow
chamallow
9 ans

Une diversification des formations, la création d'emplois, une route qui structure le paysage réunionnais, une route qui permet une meilleure sécurité des usagers de la route !
Voila ce qu'offre la NRL !
Moi je dis oui, j'adhère !

steph
steph
9 ans

l'état ne peut pas arrêter un chantier déjà commencé depuis 2013 !!
pour ceux qui lancent des recours, vous criez pour les dépenses, mais vous êtes vous poser la question de savoir qui va payer pour vos recours ?

eh ben, ce sera nous !!
arrêtez vos cinémas et laissez ce chantier continuer.

on a besoin de la NRL, moi qui prends la route tous les jours, à chaque fois que je passe, j'ai la trousse qu'un bloc me tombe sur la tête !!!!!

mango
mango
9 ans

Ce chantier de la NRL ne doit plus être contesté.
Le chantier a démarré !
Allons de l'avant chers Réunionnais !