5 personnes ont été interpellées tôt ce mardi matin 2 juin 2015 par les policiers de la direction générale départementale de la sécurité intérieure (DGSI - services secrets), de la direction régionale de ce service (la DDSI) et du groupement d'intervention de la police nationale (GIPN). Des effectifs qui ont été renforcés par 24 policiers, dont des membres de la sous-direction antiterroriste venus de la métropole et arrivés ce dimanche. Ces interpellations ont eu lieu dans le cadre des enquêtes menées sur les réseaux islamistes à La Réunion et notamment sur une filière d'acheminement de djihadistes vers la Syrie. Les 5 mis en cause sont en garde à vue. Il n'est pas exclu que tous ou une partie d'entre eux soient transférés à Paris devant le Parquet anti terroriste
Les personnes, 4 hommes et une femme ont immédiatement été conduites au commissariat Malartic à Saint-Denis. Dans le cadre des lois de lutte contre le terrorisme, la garde à vue peut se prolonger jusqu'à 96 heures.
Un jomme de 24 ans, un autre âgé de 21 ans et des jumeaux de 18 ans ainsi qu'une femme de 62 ans ont été interpellés, annonce l'agence de presse. C’est en tant que mère de famille que la femme a été interpellée. Son fils, un homme d’une trentaine d’années, converti à l’Islam, serait parti faire le Jihad en Syrie, selon l'AFP (Agence France Presse)
Un prédicateur salafiste de 21 ans
Les autres interpellés sont de jeunes hommes, tous majeurs. Les investigations sur ce réseau présumé de djihadistes avaient commencé en novembre 2014. Une enquête préliminaire avait été ouverte par le parquet antiterroriste du tribunal de grande instance de Paris. Elle avait été suivie par l'ouverture d'une information judiciaire en avril 2015. La procédure a été lancée après que des parents aient signalé la disparition de leur fils à Poitiers, où il s'était installé depuis environ un mois, en provenance de la Réunion, indique l'AFP.
De source proche de l'enquête, l'élément central serait le jeune homme âgé de 21 ans, connu pour être un prédicateur salafiste. Il aurait d'ailleurs exercé son influence sur six personnes qui seraient déjà parties en Syrie, ce qui rejoint les éléments livrés par le préfet Dominique Sorain en ce début d'année 2015. A l'occasion de ses vœux à la presse, le représentant de l'Éat avait révélé que plusieurs personnes avaient quitté l’île pour aller faire le djihad au Moyen-Orient. Selon des informations publiées ensuite par Imaz Press, ces départs concernaient une demi-douzaine d’individus partis en Irak ou en Syrie.
Ce jeune homme se serait radicalisé seul et aurait ensuite convaincu ses camarades de rejoindre les rangs des islamistes au Moyen-Orient. Il serait donc parvenu à convaincre 6 personnes - dont le fils de la mère de famille de 62 ans actuellement en garde-à-vue -, qui auraient déjà quitté l'île. Il aurait aussi convaincu au moins l'un de ses trois camarades interpellés en même temps que lui ce mardi matin. Ce dernier prévoyait de se rendre en Syrie, selon son avocat Maître Christophe Molière.
C'est la collaboration entre plusieurs services de police, en métropole et à La Réunion, qui a rendu possible cette opération dans deux habitations d'un quartier du centre-ville de Saint-Denis. C'est la première fois qu'un coup de filet de cette envergure mettant en cause des réseaux islamistes supposés a lieu dans l'île et la première fois "qu'une filière est démantelée en Outre-mer"souligne l'AFP.
Des Réunionnais convertis à l'islam
Selon nos informations, au moins deux des quatre jeunes interpellés ce mardi, les jumeaux de 18 ans, sont des Réunionnais convertis à l'islam. La mère de famille n'est pas convertie.
Pour rappel depuis le début de l'année 2015, en vertu d'une nouvelle mesure de lutte contre le terrorisme, une interdiction de sortie du territoire est signifié aux "Français projetant des déplacements à l’étranger en vue de participer à des activités terroristes".
Les interpellations de ce mardi matin interviennent alors que, selon des chiffres du ministère de l’Intérieur publiés en mars dernier, 48 cas de radicalisation ont été signalés aux autorités à La Réunion depuis le mois d’avril 2014.
Parmi ceux-ci se trouvaient notamment un Saint-Andréen de 23 ans, Nassirdine Mzé, qui aurait été tué en Irak le 7 avril dernier lors d’une opération de l’armée contre les forces de Daech, selon des informations révélées par le Quotidien. Ce jeune homme faisait partie des six personnes qui avaient quitté l'île fin 2014.
Avant son départ pour le djihad, Nassirdine Mzé aurait évoqué à plusieurs reprises "une mort en kamikaze" lorsqu’il fréquentait la mosquée de Saint-André. De plus, d’après certains fidèles saint-andréens, les autorités étaient au courant de ces cas de radicalisation.
Le coup de filet de ce mardi a eu lieu alors que le Premier ministre, Manuel Valls, est attendu à La Réunion le jeudi 11 juin prochain.
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Suite à ces interpellations anti-terroristes d'aujourd'hui à la Réunion, il en faudrait aussi probablement d'autres à Mayotte, c'est-à-dire au total dans les deux départements d'Outre-mer qui seront prochainement visités par le premier ministre et sa délégation ministérielle.
A ce sujet, rappelons que selon France Mayotte Matin de fin octobre dernier, information reprise aussi par Imaz Press Réunion le 25/10/2014 : « 4 mahorais sont partis faire le jihad en Syrie ».
Source : http://www.ipreunion.com/actualites/reportage/2014/10/25/quatre-jeunes-mahorais-sont-partis-en-syrie-mayotte-sur-la-voie-du-djihad,27749.html#com_form