Ce jeudi 1er août 2013, le député-maire de Saint-Leu invitait la presse à un petit-déjeuner afin de rendre en compte en détails de son entrevue ce mardi avec le ministre des Outre-mer Victorin Lurel. Une discussion de près deux heures, "d'homme à homme", qu'il a jugée "encourageante", Thierry Robert ayant obtenu quelques engagements du ministre, notamment sur la création d'une centrale d'achat pour les produits de première nécessité. "Il m'a laissé croire que le RSTA aurait pu être maintenu avec une mobilisation plus forte", a-t-il également indiqué.
Comme depuis le 31 mai et la suppression du RSTA, Victorin Lurel a été très clair avec Thierry Robert ce mardi. "Pour lui, c’est fini", confie le député-maire de Saint-Leu. En revanche, le ministre des Outre-mer lui a laissé entendre qu’une forte mobilisation dimanche dernier aurait peut-être modifié la donne. "Vous étiez combien dimanche ?", a-t-il demandé à Thierry Robert. "J’ai tout de suite compris ce que ça voulait dire... Il a pointé du doigt quelque chose", explique l’élu du Modem. Il poursuit : "Il m’a ainsi laissé croire qu’ils auraient fait quelque chose si la mobilisation avait été plus forte, et qu’ils auraient peut-être maintenu le RSTA au moins jusqu’à la fin de l’année."
C’est une des leçons qu’a retenues Thierry Robert de ce rendez-vous au ministère des Outre-mer. Mais ce n’est pas la seule. "Victorin Lurel m’a clairement dit, à plusieurs reprises, que si La Réunion n’avançait pas, c’était la faute des élus qui restent divisés, même sur les sujets de fond, y compris dans son propre camp...", rapporte le maire de Saint-Leu, soulignant : "C’est quelque chose que je dis depuis le début !" Le ministre lui a ainsi proposé d’organiser une table ronde au ministère des Outre-mer pour rassembler les élus réunionnais.
Plus généralement, "le ministre a tenu des propos plutôt encourageants", poursuit Thierry Robert, qui a trouvé Victorin Lurel "offensif et dynamique". "Il a reconnu, à demi-mots, que si l’attention portée à La Réunion était supérieure aujourd’hui, elle n’était pas encore à un niveau suffisant", précise-t-il, avant de détailler les différents sujets qu’il a défendus devant le ministre.
Notamment un projet qui lui tient particulièrement à coeur, celui de la création d’une centrale d’achat pour les produits de première nécessité. "Je vais vraiment passer à l’action et l’Etat est prêt à financer ce projet", indique-t-il. Il poursuit : "Dès ce mardi, j’ai missionné mes services de la ville de Saint-Leu sur ce dossier. Il s’agit d’installer une centrale d’achat de produits vendus au prix de revient. C’est un projet que je vais prendre en main personnellement, c’est ma façon à moi de lutter contre la vie chère."
Sur ces problèmes, le député-maire de Saint-Leu propose également une indexation sur le coût de la vie de la future prime d’activité, amenée à remplacer le RSA activité. "Le ministre a été très attentif sur cette question", confie-t-il, précisant qu’il lui avait demandé de faire une proposition directement à Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la santé, pour la mise en place d’une prime spécifique pour les Outre-mer.
Concernant la défiscalisation, "le ministre s’est engagé en disant que son maintien était acté, y compris sur le logement social. Il s’est également engagé à ce que la LBU (ligne budgétaire unique) augmente de façon significative, soit entre 15 et 20 millions d’euros supplémentaires", annonce Thierry Robert.
Autres sujets abordés, le relèvement de l’ASPA (allocation de solidarité aux personnes âgées), la continuité territoriale ou encore la régionalisation de l’emploi et les problèmes des mutations des fonctionnaires. Des thèmes sur lesquels Victorin Lurel a été attentif aux propositions de Thierry Robert. Ce dernier a donc dressé un bilan "constructif" de ce rendez-vous, mais prévient malgré tout : "S’il faut encore appeler à la mobilisation, je le ferai !"
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