Tentative de putsch à la FNTR, plainte pour escroquerie, menaces de grève... Rien ne va plus chez les transporteurs réunionnais, qui s'entredéchirent autour des enjeux financiers des marchés de la Nouvelle route du littoral.
Le 18 décembre dernier, le groupement GTOI/SBTPC/Vinci prononçait la résiliation du contrat passé avec les transporteurs réunis au sein de Transgroup OI pour les chantiers de l’échangeur de La Possession et des digues en mer, dans le cadre de la construction de la Nouvelle route du littoral. Une décision motivée par le président du groupement Jean-Bernard Caroupaye lui-même, et faisant suite à de graves dissensions au sein de Transgroup OI.
Quelques semaines plutôt, c’est à la FNTR que la situation s’est avérée explosive, lors d’une réunion rocambolesque qui s’est tenue le 29 novembre. Ce soir-là, deux des 20 administrateurs, Didier Hoareau et Hubert Poinapin, tentent un coup de force en demandant un vote de confiance visant à évincer Jean-Bernard Caroupaye de la présidence.
"Ils ont voulu me couper la tête !"
Pour le dirigeant emblématique de la FNTR, c’est quasiment une déclaration de guerre, surtout venant de Didier Hoareau auquel il a confié la vice-présidence de la fédération dans le Sud. "Ils ont voulu me couper la tête !", dit-il. Sauf qu’une grande majorité d’administrateurs (16 sur 20) lui maintient sa confiance, poussant ainsi Didier Hoareau et Hubert Poinapin à quitter la fédération.
"Pour nous il ne s'agissait pas de prendre la place de qui que ce soit. Nous avons simplement alerté les transporteurs que les contrats passés par Transgroup OI étaient au seul bénéfice de M. Caroupaye et de son fils", explique Didier Hoareau. "Nous n'avons pas été écoutés, donc j'ai décidé de partir", ajoute-t-il. Jean-Bernard Caroupaye nie quant à lui toute appropriation des contrats en sa faveur. "Au contraire, je me suis mis en retrait, j'ai tout fait pour que tous les transporteurs soient traités équitablement", dit-il en montrant un état des lieux de la répartition des marchés. Lequel laisse effectivement apparaître que les Caroupaye père et fils "travaillent moins que les autres" commente le président de la FNTR.
Indésirables à la fédération des transporteurs, Didier Hoareau et Hubert Poinapin ne désarment pas pour autant. Ils se rapprochent des autres administrateurs de Transgroup OI : Johny Arnachellum, Victor Tévané, Eric Narassamy et Raphaël Toison. Et c’est cette fois au sein de ce GIE qu’ils vont tenter de mettre Jean-Bernard Caroupaye en minorité.
Une convocation est ainsi envoyée pour un conseil d’administration d’urgence le 3 décembre à Saint-Pierre, avec à l’ordre du jour : la présentation d’un nouveau président, en la personne Didier Hoareau, mais aussi l’annulation de tous les anciens contrats attribués sous l’ancienne présidence au nom de Transgroup OI et la modification des pouvoirs bancaires...
Un chèque de 214 000 euros...
Jean-Bernard Caroupaye ne se rendra pas à cette assemblée générale, contestant la régularité de cette convocation et la légalité du procès verbal. Il assignera les dits administrateurs en justice et obtiendra confirmation de son statut de président de Transgroup OI le 19 décembre auprès du juge des référés du tribunal mixte de commerce de Saint-Denis.
Oui mais voilà, entre-temps, Didier Hoareau a endossé le costume de nouveau président du groupement. Et à ce titre, il s’est rendu à la banque BFC accompagné des quatre autres administrateurs et d’un avocat, réclamant le solde du compte de Transgroup OI et un chèque de banque certifié de 214 000 euros. Ce qu’ils obtiendront, la BFC officialisant la clôture du compte le 5 décembre dans un courrier évoquant "la menace d’un avocat" et des comportements "forts discourtois". Un nouveau compte sera ensuite ouvert à la Banque de La Réunion au nom d’un groupement Transgroup OI désormais domicilié à Saint-Pierre et présidé par Didier Hoareau.
Le 30 décembre 2014, Jean-Bernard Caroupaye a déposé une plainte contre X pour "escroquerie d’un montant de plus de 214 000 euros". Depuis, "le compte de Transgroup OI à la Banque de La Réunion est bloqué" affirme le président de la FNTR. Et il estime aujourd'hui que ce groupement qu’il avait imaginé pour rassembler les transporteurs afin de négocier au mieux les marchés des chantiers de la NRL n’est plus qu’une "coquille vide". "Faux", rétorque Didier Hoareau. "Le compte à la Banque de La Réunion n'est pas bloqué. Il fonctionne normalement et Transgroup OI continue de travailler" affirme-t-il.
Une plainte répondant à une autre, Didier Hoareau, au nom de Transgroup OI, a saisi la justice. Le transporteur explique : "M. Caroupaye a résilié le contrat avec le groupement GTOI/SBTPC/Vinci alors qu'il n'avait plus qualité pour le faire puisqu'il n'est plus président". Ce que semble donc démentir la décision du juge des référés du tribunal mixte de commerce de Saint-Denis confirmant Jean-Bernard Caroupaye dans sa fonction de dirigeant. La plainte de Didier Hoareau sera examinée par le tribunal de commerce le mercredi 18 février.
"Mobilisation générale" dans les jours qui viennent
Quoi qu'il en soit, le groupement GTOI/SBTPC/Vinci, dans sa lettre de résiliation des contrats du 18 décembre, évoquait lui-même "une discordance flagrante et persistante entre les membres de votre groupement si bien qu’il nous est devenu impossible de poursuivre en toute sécurité nos relations contractuelles face à différents interlocuteurs se prévalant chacun de la qualité de représentant".
Aussi Jean-Bernard Caroupaye a-t-il lancé un nouveau groupement nommé "Transrun logistics", toujours dans le but de "faire travailler les transporteurs en respectant la charte de bonne pratique, la grille tarifaire et lutter contre les tarifs abusivement bas", lâche-t-il.
Ce n’est pas pour autant que le conflit entre transporteurs est sur le point de se terminer. Le jeudi 5 février, l’Unostra de Johny Arnachellum, le SRTT d’Hubert Poinapin et la FT2R de Johnny Grindu ont en effet lancé un mouvement de grève illimitée, estimant que les arbitrages sur les prix ayant suivi le blocage des chantiers de la NRL, le 3 février dernier, n’ont été réalisés "qu’au profit d’un seul groupement, celui de Caroupaye Bernard".
Pour le moment cette grève n'est pas effective, mais les propos ont une nouvelle fois ulcéré le président de la FNTR et désormais de Transrun logistics, qui a averti sa direction nationale que lui et ses adhérents ne resteront pas "les bras croisés". Jean-Bernard Caroupaye déclare ainsi qu’une "forte mobilisation de notre fédération est à prévoir dans les jours qui viennent" et qu’un "préavis de grève sera déposé pour une mobilisation générale si des solutions ne sont pas trouvées rapidement pour faire arrêter les manœuvres malsaines de ces syndicats non représentatifs".
Guilhem George et Mahdia Benhamla pour www.ipreunion.com
Le bonne caroupaye foute volère
Bien dis Alfred 8
la NRL, un dossier pourri de A à Z
- Quels emplois locaux mis à part pour les transporteurs?
- Quelle solution pour l'entrée embouteillée de Saint-Denis?
- Comment faire pour les impôts qui vont certainement exploser, pour nous et pour nos enfants?
Ceux qui sont pour la nouvelle route devraient réfléchir à ces trois questions.
La Nouvelle Route du Littoral une véritable issue pour dynamiser l'ile tant sur le plan économique, de l'emploi, de la formation et de l'apprentissage.
@Daoud: quel emploi??? Vous rêvez, cette route est un mirage, elle ne va créer que très peu d'emplois au regard de l'investissement! Avec ces 2 milliards il y avait de quoi créer des milliers d'emplois durables pas quelques centaines pour 5 ans maximum!!!
Par contre elle va enrichir les multinationales et quelques opportunistes comme les transporteurs!!!
Venant du président de la FNTR, fallait pas s' étonner. I rode rien que zot poche.
La guerre entre transporteurs c pas notre problème ! L'enjeu de cette nouvelle route c'est l'emploi qui est créé
Qu'ont ils encore comme problème ces transporteurs ?
Ne peuvent-ils pas tout simplement construire cette route sereinement ?
C les guerres des patrons. l important c que ça donne du travail aux réunionnais
La NRL : Le chantier de l'utilité publique !