Saint-Denis - Parc de la Providence (actualisé à 17h11)

Un homme tue le secrétaire général de l'ONF et se suicide

  • Publié le 12 février 2013 à 10:57

Vers 10 heures, ce mardi 12 février 2013 un homme a fait feu sur le secrétaire général de l'ONF (office national des forêts), Albert Chemtov, le tuant sur le coup. Le tireur, Jean-Claude Ramsamy, âgé d'une cinquantaine d'années, a ensuite retourné l'arme contre lui et s'est donné la mort. Les faits se sont produits dans les locaux du siège de l'ONF au parc de la Providence à Saint-Denis. Selon les premiers éléments d'information, le drame s'est produit au cours d'une réunion. L'auteur des faits est un employé de l'Office. Albert Chemtov, qui occupait également les fonctions de directeur des ressources humaines, était en poste depuis mai 2012. Pascal Vine, directeur général de l'ONF, arrivera à La Réunion ce mercredi matin en provenance de Paris. Il sera accompagné par Hervé Houin, directeur régional de l'Office, qui sera de retour d'un déplacement professionnel en Métropole.

Jean-Claude Ramsamy a fait irruption dans une salle où se tenait une réunion de travail entre une dizaine d'agents de l'ONF. Il a demandé qui était Albert Chemtov. Ce dernier s'est identifié. Jean-Claude Ramsamy a alors sorti son arme et lui a tiré une balle en pleine tête. Il a ensuite retourné l'arme contre lui et s'est tué.

La victime et le tireur ne se connaissaient pas. C'est donc visiblement à l'encontre de la direction de l'office que l'auteur des faits est passé à l'acte. En effet, selon les premiers témoignages, Jean-Claude Ramsamy était en conflit avec sa hiérarchie depuis plusieurs mois. Ainsi, il n'aurait pas supporté d'être muté en Métropole.

En milieu de journée, maître Rémi-Pierre Drai, l'avocat de l'ONF indiquait à la presse : "M. Ramsamy devait comparaître cet après-midi devant le tribunal correctionnel de Saint-Denis pour dénonciation calomnieuse à l'encontre d'un agent de l'ONF. C'est M. Chemtov qui devait représenter l'office national des forêts". Selon le juriste, l'auteur des coups de feu avait "l'habitude de déposer régulièrement plainte" contre ses collègues. L'action qu'il avait engagée dernièrement portait sur des détournements de fonds supposés. "L'enquête a révélé que l'agent mis en cause par M. Ramsamy était totalement innocent". Comme la loi le permet, une procédure pour dénonciation calomnieuse a alors été ouverte, précise l'avocat de l'ONF, en parlant de "faits regrettables et incompréhensibles". L'avocat ajoute : "je vais aller cet après-midi au tribunal pour dire qu'il n'y aura jamais de procès puisque la personne mise en cause s'est suicidée".

Il semble que ce soit à la suite de cette série de dénonciations, jugées sans fondements, que Jean-Claude Ramasamy ait fait l'objet d'une mutation disciplinaire dans les Ardennes en Métropole. Il avait demandé à être réaffecté à La Réunion. Sans succès. Il était en congé maladie depuis plusieurs semaines.

Commentant le faits, mardi mardi, Jacky Técher, délégué CFDT de l'Office, estimait que le climat social serait généralement tendu au sein de cette administration. "Il y a une très mauvaise qualité du dialogue social" a-t-il noté sur radio Freedom. "Cela fait un moment que les choses se passent ainsi. Et aujourd'hui il y a mort d'homme, deux personnes sont mortes" a-t-il déploré. "L'ONF a écouté toutes les doléances de M. Ramsamy, il a été entouré, soutenu. Une expertise psychologique a déterminé qu'il était en souffrance, mais rien ne justifiait un tel passage à l'acte", indiquait pour sa part maître Rémi-Pierre Drai ce mardi.

C'est la première fois qu'un tel drame se produit au sein de l'ONF à La Réunion. Au plan national par contre, l'office national des forêts déplore 24 suicides en 5 ans. "Les agents forestiers représentent 75 % des cas. Si l'ensemble des suicides ne peut être imputé aux conditions de travail, le lien entre les deux est inévitable" écrit lepoint.fr dans un reportage publié le 23 juillet 2011. "Le fait de se supprimer sur son lieu de travail a une forte connotation. Même dans la mort, il y a un attachement à la forêt" dit encore le journal.

Par ailleurs,  dans un communiqué publié en début d’après-midi, Nassimah Dindar, présidente du conseil général, indique avoir "appris avec beaucoup d'émotion et une profonde tristesse la mort tragique d'Albert Chemtov, survenue dans l'exercice de ses fonctions". Elle tient à saluer "la rigueur et le professionnalisme d'un homme passionné par son travail" et "présente ses sincères condoléances à sa famille et apporte son entier soutien au directeur et à toute l'équipe de l'ONF en ces moments douloureux".

Dans un autre communiqué, Daniel Gonthier, président du conseil d’administration du Parc national et l’ensemble des administrateurs, les membres du conseil scientifique et les personnels de l’établissement, "tiennent à exprimer collectivement leur vive émotion et leur profonde tristesse face aux événements tragiques survenus ce jour à l’ONF". "A travers ce drame, c’est la grande famille de la forêt et de la nature réunionnaises, œuvrant au quotidien au services de la population pour la préservation et le respect de l’environnement, qui est atteinte", soulignent-ils avant de présenter leurs "sincères condoléances aux familles et aux proches des deux victimes" et de manifester leur soutien et leur solidarité au directeur et à l’ensemble des personnels de l’Office national des forêts touchés dans cette dure épreuve.

Un drame du même genre avait eu lieu en décembre 2005 à La Réunion, à l’occasion d’un arbre de Noël organisé par les Brasseries de Bourbon à la salle Candin de Saint-Denis. En effet, un employé qui avait été licencié en 2001 avait tiré sur les dirigeants de l’entreprise. Trois personnes avaient été touchées. Parmi elles, le directeur général de la société, le directeur financier, et l’épouse d’un salarié. Le directeur financier n’avait pas survécu à ses blessures. L’auteur des faits avait lui été abattu dans les heures qui ont suivi les drames. Les policiers s’apprêtaient à l’interpeller et le tireur a fait feu dans leur direction. Il a été tué par des tirs de riposte.

www.ipreunion.com

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7 Commentaires
c\'est de leur faute
c\'est de leur faute
11 ans

comment peut-on muter un réunionnais dans les ardennes ! c'est plus qu'une punition, c'est un appel au suicide !!!!!

mon opinion
mon opinion
11 ans

Franchement y'en a qui ferait mieux de se taire parce que une fois de plus trop de responsabilité tu la responsabilité. A nou kréol ns lé né la Réunion i fout kréol dehor po met zoreiy en dan po bana giny la vi chèr!! kossa sa!! Arêt pren kréol po kouyon!

Emmeline
Emmeline
11 ans

Quel drame horrible, deux hommes ont perdu la vie, deux familles sont brisées à jamais. Il faudrait vraiment tout faire pour que cela ne se reproduise pas

Henri
Henri
11 ans

Prenez l exemple d une association touristique en vue. Des cadres ont ete prie de quitter leur bureau sur le champ apres plus de vingt ans de service. Il aura fallu que la direction s attaque a un salarie protege par un mandat syndical pour que l inspection du travail intervienne. Et deux ans plus tard l inspection du travail fait des ateliers avec les salaries de cette entreprise et une psychologue reconnait que le pire a ete evite de justesse... Qui en parle. Qui se soucie des salaries balances comme des klee ex. Et la direction est toujours la car politiquement protegee. La souffrance au travail a encore de beaux jours...

sanglier 974
sanglier 974
11 ans

FEFER, qui ete vous pour juger la conjugaison de certaine personne? Et vous aprenez à connaitre une personne avant de la critiquer ,cette personne à peut etre vecu une situation identique ou approchante

fefer
fefer
11 ans

Oui des vies gâchées.. Réfléchir? Apparemment, cela n'est pas votre fort au vu de vos difficultés en conjugaison..
Connaissiez vous ces personnes où le différent qui les opposait?
Etes vous stupide ou simple d'esprit?

le respect de la personne
le respect de la personne
11 ans

Encore un fait divers encore des vies gâchés. si les personnes avec des responsabilités réfléchissez un peu plus et surtout respectait leur employés cela ne finirais pas comme cela. l'être humain à ces limites