Disparition du PÚre René Payet

Une grande figure réunionnaise

  • PubliĂ© le 9 septembre 2011 Ă  15:00
René Payet

Le PÚre René Payet a quitté le monde des humains le jeudi 8 septembre 2011, à l'Entre-Deux. Il aurait eu 89 ans le 12 novembre prochain. Une longe vie, donnée à La Réunion et à son peuple, vécue au plus prÚs des gens, de ses paroissiens, et plus largement auprÚs de celles et ceux qui partageaient avec lui les valeurs de justice et de fraternité.

Né à la RiviÚre Saint-Louis en 1922 dans un milieu de petits planteurs, et au sein d'une famille composée de onze enfants, dont cinq garçons mourront précocement, René Payet entre au petit séminaire de Cilaos en 1936. Il poursuit sa formation théologique en France de 1938 à 1947, au moment de la Seconde Guerre mondiale.

C'est en 1948 qu'il est ordonnĂ© prĂȘtre en la cathĂ©drale de Saint-Denis par Monseigneur de Langavant. Il retrouve ensuite le petit sĂ©minaire de Cilaos pour y enseigner jusqu'en 1957, tout en desservant Palmiste Rouge.

AprĂšs une formation Ă  l'Action catholique, sa premiĂšre paroisse est Grand Bois, avant d'ĂȘtre nommĂ© directeur de la Maison des ?uvres et d'exercer des responsabilitĂ©s au journal Croix Sud. TrĂšs attachĂ© Ă  la rĂ©gion sud de l'Ăźle, il sera curĂ© de Saint-Pierre entre 1970 et 1976.

Peu à peu, le PÚre René Payet s'engage pour incarner les valeurs qu'il porte. L'expulsion du PÚre Reynolds Michel de sa cure de la RiviÚre des Galets en décembre 1970 le révolte et marque un tournant.

En 1977, il assure la direction du mouvement et journal Témoignage Chrétien de La Réunion dont Alain Lorraine était le rédacteur en chef. Il est ensuite journaliste à Témoignages de 1988 à 1990.

Il doit lutter rudement pour faire admettre cet engagement peu ordinaire, mais ne recule pas. Il va mĂȘme plus loin en mettant les deux pieds dans la politique. Il sera prĂ©sident du Mouvement pour le dĂ©veloppement, la dĂ©mocratie, l'Ă©galitĂ© et la protection de la nature, candidat de l'Alliance Ă  des Ă©lections lĂ©gislatives dans la 3Ăšme circonscription, ainsi que candidat aux Ă©lections municipales de Saint-Leu.

AprÚs un passage à Bras-Panon, ses derniÚres années de sacerdoce se déroulent à Saint-Pierre, avant que la maladie l'éloigne peu à peu de toute activité.

De cette vie de combattant au nom de l'amour, il n'a jamais rien regrettĂ©. C'est ce qu'il a dit dans son livre intitulĂ© Quel diable de prĂȘtre (OcĂ©an Editions, 1996). Pour lui, l'amour de Dieu se vivait au plus prĂšs des humains et plus particuliĂšrement auprĂšs de ses frĂšres et s?urs de La RĂ©union. Il Ă©tait vraiment un "Zarboutan nout kiltir", titre qui lui a Ă©tĂ© dĂ©cernĂ© par la MCUR en 2008.

La veillée a lieu à la Chapelle du Sacré-C?ur à Saint-Pierre. La cérémonie religieuse se fera ce samedi 10 septembre 2011, à 9h 30, à l'église du Bon Pasteur de la Ravine Blanche.

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