Dans l'objectif de lutter contre la montée de l'obésité infantile, le Journal Officiel a publié le dimanche 2 octobre 2011 un décret rendant obligatoires certaines recommandations en matière de qualité nutritionnelle dans les cantines scolaires. Pour cela, une plus grande variété est demandée dans les plats, le sel et les sauces ne seront plus en libre distribution, et les frites ne seront autorisées qu'une fois par semaine. A La Réunion, les communes n'ont pas attendu la sortie de ce décret pour proposer aux enfants des assiettes plus équilibrées et diversifiées, et beaucoup d'entre elles font appel aux conseils de nutritionnistes.
Moins de sel, moins de graisses et moins de sucre dans les plats. Voilà ce qu'impose le nouveau décret paru dans le Journal Officiel. Pour les élèves réunionnais, pas de grands chamboulements à prévoir. Les spécialistes de la restauration collective ont déjà commencé à varier les repas depuis quelque temps pour une alimentation plus équilibrée et plus saine.A Saint-Denis, le plan alimentation-santé a été mis en place depuis 2009. "Nous avons introduit la politique des cinq fruits et légumes par jour et mis en avant les produits frais locaux. Nous suivons aussi les conseils d'une nutritionniste, ce qui nous permet de proposer des plats de qualité, variés et équilibrés", explique Joël Périgaud, directeur de cabinet à la mairie de Saint-Denis.
Il poursuit : "Nous essayons aussi de rénover les cantines, d'apporter un cadre de vie agréable aux élèves pour leur donner envie de manger. Nous continuons également de proposer l'opération Un chef à l'école, où un grand cuisinier vient préparer ses plats pour les enfants. C'est l'occasion d'avoir à la fois de bons produits et une belle présentation dans les assiettes".
Joël Périgaud souligne cependant : "Même si un décret oblige à certaines restrictions, il faut un accompagnement derrière pour que les élèves s'habituent à s'alimenter sainement. Les enfants rechignent souvent à manger des légumes et des fruits, et il faut arriver à leur faire prendre conscience des apports d'une nourriture saine pour qu'ils prennent du plaisir à manger. Cette éducation alimentaire doit se faire à la maison et à l'école". C'est pourquoi, dès la rentrée de janvier 2012, la mairie de Saint-Denis fera appel à des jeunes du service civique pour accompagner les enfants dans leur démarche d'alimentation équilibrée et variée.
Dans la ville du Port, "le décret ne changera rien", affirme Jocelyne Ligdamis, directrice de la vie éducative à la mairie. "Depuis un certain temps, on habitue les enfants à manger des fruits quotidiennement, et on suit les conseils d'une diététicienne pour nos repas", ajoute-t-elle. Un plan menu est établi sur dix semaines. Le petit-déjeuner, gratuit, est composé d'un produit laitier et d'un produit céréalier ou d'un fruit, tandis que le déjeuner se compose déjà de quatre à cinq plats, comme le demande le décret (une entrée, un féculent, un plat protidique, c'est-à-dire viande, poisson ou oeuf, un dessert et un produit laitier), qui varie de jour en jour.
"Par ce biais, on essaye d'adapter les enfants à de nouvelles saveurs. On réduit les graisses, le sel et le sucre, on privilégie les produits frais locaux, on tient compte de l'âge des enfants pour subvenir à leurs besoins nutritifs. On organise aussi des semaines à thème pour leur faire découvrir d'autres goûts. Lors de la semaine européenne, par exemple, les petits-déjeuners étaient représentatifs de certains pays de l'Europe", indique Jocelyne Ligdamis.
Elle poursuit : "Nous mettons en place des actions de communication avec les parents aussi. Nous leur distribuons des fiches d'information sur ce que mangent leurs enfants le midi, afin qu'ils ne proposent pas la même chose au dîner. Sur ces fiches, on prodigue aussi quelques conseils nutritifs pour sensibiliser à la problématique de l'obésité et du diabète".
Du côté de Saint-Leu, là aussi, depuis 2009, des efforts sont fournis par les services compétents afin de proposer aux enfants une nourriture plus saine. "Suite au mécontentement de certains parents sur la qualité des repas dans les cantines, la municipalité a choisi d'entreprendre des actions pour améliorer les choses", signale le service communication de la mairie de Saint-Leu. Ainsi, un planning de repas a été établi en collaboration avec une nutritionniste pour le bien-manger des enfants, et des formations ont été suivies par le personnel de cantine pour lutter contre l'obésité et le diabète.
Sur la commune de Sainte-Marie, une diététicienne assure le suivi des repas proposés pour un plan alimentaire diversifié et équilibré. "On propose déjà beaucoup de fruits et légumes, et on cherche des variantes aux charcuteries et aux pâtisseries pour présenter des menus moins gras et moins sucrés. On évite de mettre au menu les viandes grasses, on fait beaucoup de préparation au four pour éviter les fritures. Les enfants ne se plaignent pas des menus, on n'a jamais eu de remontées négatives de la part des parents, donc je suppose que les plats sont goûteux, tout en étant suffisamment équilibrés", annonce Bernard Vellayoudom, gestionnaire aux affaires scolaires de la mairie de Sainte-Marie.
Samia Omarjee pour
